• Plume n°4 •

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Salut à tous ! Chapitre 4 de Mutique publié en avance, j'espère qu'il vous plaira !

Bonne lecture et on se voit en bas !






Maxine






                   

Pour immortaliser la première date du Feu Tour, les garçons avaient décidé de la fêter en boite. Une idée judicieuse de Sneazzy qui avait exalté tout le monde, si ce n'est ma sœur et moi-même. Alors, poliment, nous avions décliné leur offre une première fois, puis une seconde quand ils avaient contrattaqué avec des arguments qui se disaient « bêtons ».


" On sera en carré VIP, les gars ! Vous n'aurez rien à payer, faites pas les meufs là ! " Geignit capricieusement Mohammed, abattu que l'on refuse de les accompagner.

" De ouf' : c'est tous frais payés, vous avez pas le droit de refuser. " Le rejoignit Fram' tout aussi gamin que son pote.


Je décidai de ne plus écouter leur dialogue de sourds, comprenant qu'ils finiraient fatalement par tourner en rond et continuai ma marche mollassonne jusqu'à l'hôtel où je pourrai dormir en paix, loin de leur brouhaha permanant. Dans moins de sept heures, nous serions en route pour Rennes et à la différence des garçons, qui eux paraissaient aussi excités que des chiots hyperactifs, je n'avais plus d'énergie à revendre. Ce premier concert m'avait éreintée et la mignonne petite dédicace de mon cher Nekfeu me travaillait encore perversement l'esprit, occupant la moindre de mes songeries.

Les bras croisés sous ma poitrine menue pour tenter d'amoindrir ce froid mordant qui était tombé avec la nuit, je cheminai jusqu'à la porte d'entrée, les idées confuses et atrocement en vrac. Non seulement je me sentais intimement humiliée, blessée d'avoir été rabaissée au niveau d'une princesse sans grande valeur morale, mais en plus, plus une seconde ne s'écoulait sans que je repense à ses chansons.

Qui était la femme originelle ? La principale concernée, la muse de Nekfeu ? Où était-elle désormais ?


" Max, attends ! "


Je relevai effrontément mes yeux au ciel après que Rose m'ait hélée, mais cédai bien sagement, me retournant dans un soupir éreinté dans sa direction. Elle n'avait pas besoin de m'expliquer ce qu'il se passait pour que je comprenne qu'elle s'était lâchement laissée séduire par les belles paroles de Blondinet.


" Finalement je vais aller avec eux, tu sais ... Pour me détendre. T'es sûre de ne pas vouloir venir ? Ça pourrait te faire du bien. " Argumenta-t-elle, vainement.


Vainement, car il avait suffi que mon regard tombe sur la silhouette athlétique de Barbie pute ainsi que son sourire en coin détestable pour me convaincre de décliner leur offre une troisième fois. Je n'étais pas d'humeur à boire, ni même à m'amuser, j'étais simplement épuisée et ne rêvais que de me coucher loin de cet exécrable rappeur.

J'acquiesçai dans un sourire momentané, leur fis un vague mouvement de main pour les saluer, ne prêtant guère attention à leurs reproches taquines, et repartai vers l'hôtel deux étoiles qui avait accepté de recevoir dans ses infrastructures le grand groupe que nous formions. Fort heureusement, Antoine avait réglé les formalités la veille et je n'avais donc pas à passer par l'étape accueil avant de ne pouvoir monter au sixième étage, là où étaient nos chambres.

Toujours aussi ensommeillée, les muscles ankylosés par cette interminable journée, je ne pris même pas la peine de me laver les dents où de me déshabiller, m'effondrant telle une masse dans les draps de ce lit à la couleur douteuse ; je ne voulais même pas savoir d'où provenaient ces taches jaunâtres.

Mutique.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant