chapitre 4

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                                                                               Nouvelle vie

Les humains ont décidé de déménager et bien sûr, je n'ai pas eu mon mot à dire ! La nouvelle maison était plus grande et j'ai été triste quand ils ont acheté un nouveau canapé. Celui-là ne m'attirait pas du tout sauf pour son moelleux. Confortable à souhait, j'adorais me coucher sur le repose-tête, jamais très loin de mon maître qui restait de plus en plus à la maison avec moi tandis que sa femelle et la petite partaient toute la journée. Le bébé ronflait la plupart du temps et lorsqu'il était réveillé, j'allais à mon tour roupiller, histoire de faire comprendre à l'humain que sa progéniture ne m'intéressait pas le moins du monde et surtout, que c'était ses problèmes et pas les miens ! Et au moment du changer de couche qui puait la mort, je faisant en sorte de me trouver près d'une fenêtre, histoire de respirer autre chose que les relents pourris qui émanaient de ses fesses.

C'est à ce moment-là où je ne l'avais que pour moi qu'il m'a appris un jeu très rigolo.

Par un pur hasard, un jour qu'il était enrhumé, son mouchoir en papier blanc qu'il avait mis en boule est tombé au sol. Ce fût une révélation pour moi !!!

MIAOU !!!!Je me suis jetée dessus par instinct et j'ai commencé à jouer avec mon nouveau joujou comme une petite folle pendant un long moment avant de me lasser. C'était amusant pendant un temps de le balancer en l'air et de le faire passer d'une patte à l'autre en courant mais après, le jeu a perdu de son intérêt. Mon homme, qui avait remarqué mon manège est venu reprendre son mouchoir, l'a remis en boule et la lancer à travers la pièce. Le jeu reprenait !!! Nous avons fait ça pendant de nombreux jours...Il me lançait une boule de papier et je courais derrière pour jouer quelques minutes avec puis me couchait pour lui faire croire que je m'ennuyais. Mon homme venait alors le rechercher pour me le relancer et hop je repartais à fond.

Et un jour, il n'est pas venu le reprendre.

« Oh, tu te lèves et tu viens relancer ma baballe !!! »

J'ai miaulé en faisant des allers-retours pour qu'il comprenne mais non, il n'a pas bougé, restant assis sur le canapé en me parlant. Alors j'ai fait ce que je n'aurais jamais cru faire. J'ai été cherché la boule de papier et je lui ai déposé aux pieds... Comme un chien. Et j'ai recommencé à chaque fois qu'il me la lançait, encore et encore, prenant plaisir malgré moi à le lui ramener.

Je l'aimais tellement mon humain... J'aurais fait n'importe quoi pour lui plaire, juste à lui. Je savais toujours ce qu'il faisait, où il était dans la maison, et même si je me laissais toucher par les autres membres de sa famille, je n'appartenais qu'à lui. J'adorais venir m'allonger sur ses jambes lorsqu'il les posait sur la table basse, sortant et rétractant mes griffes doucement sur sa peau qui sentait si bon, ronronnant de plaisir pendant de longs moments avant de m'endormir profondément.

Parfois quand mon humain s'en allait, j'allais rejoindre d'autres occupants de la maison, les enfants dans leur chambre pour dormir avec eux et parfois même la femme qui me prenait sur ses genoux pour me caresser distraitement. Je n'y restais jamais longtemps et allais me coucher dans ma niche tout en haut du frigo, attendant le retour de mon humain adoré.

La femme disait que j'étais un chien ou une femme réincarné et qu'un jour, elle écrirait l'histoire de la chatte qui était amoureuse de l'homme... Va comprendre... Les humains sont tellement bizarres !

Oui, j'étais amoureuse de l'homme, il incarnait tout pour moi...Mes plus grandes joies ainsi que mes plus grandes peines... Il était tout et j'étais fière de mon dressage sur lui! Il m'obéissait assez rapidement quand je lui ordonnais de me caresser ou de me nourrir.

Bien sûr j'avais aussi mon Titoun, mon compagnon de bêtises et nous continuions nos parties endiablées à chaque fois qu'il sortait de sa cage, c'est-à-dire presque tous les jours. La chienne se joignait à nous et le plus souvent, nous finissions entassés dans sa grande niche, endormi les uns contre les autres, comme des bébés malgré nos grands âges. J'avais deux ans, la chienne trois et le furet six...

Humain de mon cœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant