De l'autre côté du toboggan

Chapitre 4

Il approcha son visage du mien et je cligna des yeux. Il souffla sur mon visage avant de commencer à parler.

-Tu as peur de te perdre ?

-Mmmh.

-C'est pas une réponse.

Je répondis alors un petit "oui" dans un soupir et il sourit de façon amusé.

-Alors comme ça la petite teigne a peur de se perdre ?

Il rigola doucement, un joli rire si je peux me permettre, mais moins que celui de mon grand frère. Il continua de parler en rigolant pendant que je m'énervais en faisant une tête de gamine.

-C'est la meilleure celle là, t'as pas peur d'énerver quelqu'un qui peut te tuer mais tu as peur de te perdre.

-C'est pas drôle ! Si tu savais pourquoi tu ne rigolerais pas !

-Bâ alors explique moi.

-Euh... Bâ... Euh... C'est...

-Donc t'as pas de raisons ?

-Mais c'est pas drôle !

Il éclata franchement de rire et je lui frappa le torse, ma réaction enfantine le fit encore plus rire et il attrapa mes deux poignets.

-T'es mignonne en fait.

-Quoi ?

Je me sentis rougir à ces mots et le fusilla du regard. Il me regarda puis rit une nouvelle fois.

-T'as vraiment des réactions mignonne, comme quoi tu n'es pas juste une emmerdeuse.

Je soupira, détournant le regard.

-Bon on y va ou tu continue à me faire chier ?

Il ricana face à mon changement d'attitude mais me prit la main et recommença à marcher. Je le suivis en silence pendant un moment en réfléchissant à ce qui allait arriver. Il avait parlé d'un conseil je crois, je me mis à imaginer des vieux, moches et chiants, qui me poseraient des dizaines de questions inutile pour finir par me dire un truc stupide du genre "tu aurais dû t'évanouir". Puis mon esprit se mit à gambader comme bon lui semblait au fur et à mesure que je pensais à d'autres choses.

Je fus brutalement ramenée à la réalité par mon nez qui s'était cogné dans quelque chose de dur et chaud. Son dos. Encore une fois je n'avais pas fait attention et je lui avais foncé dedans quand il s'était arrêté. Mais cette fois ci, Raniel se contenta juste de me lancer un regard noir avant de regarder devant lui. On était arrivé face à un arbre environ dix à vingt fois plus gros que les autres. Si vous voulez une comparaison, imaginez vous un arbre dont le tronc serait de la taille du mont St Michel.

Contrairement à tout ce que j'avais vu jusque là, cet arbre avait été creusé, une porte était dessinée à sa base, des fenêtres se dessinaient tout au long du tronc, entre les racines et les feuilles. Des passerelles avaient même été aménagées entre plusieurs racines, qui faisaient, elles, la largeur d'un gros sapin sur lesquelles on pouvait se déplacer. Je regardais avec ahurissement cet arbre géant quand une main se posa dans mon dos, m'encourageant à avancer vers la porte qui menait à l'intérieur de ce végétal géant. Je dévorais alors des yeux avec une curiosité sans bornes les couloirs interminables décorés à l'aide de plantes, des portes coupant régulièrement la perfection des murs. La lumière arrivait je ne sais trop comment à l'intérieur, mais dans certaines pièces, à travers les portes ouvertes, je découvris quelques pierres émettant une douce lumière diffuse.

Naturellement je me tourna vers Len pour voir ses réactions face à cette beauté étrange et nouvelle, mais lorsque je le vis toujours inconscient, porté par les deux sentinelles, mon enthousiasme à l'idée de découvrir de nouvelles choses s'envola et mon inquiétude repris sa place au sein de mon cœur. Mentalement je me promis de tout faire pour le réveiller au plus vite. Je voulais qu'il soit avec moi pour que l'on découvre ensemble cet endroit extraordinaire, pour partager mon enthousiasme à l'idée de voir de magnifiques choses avec lui, et mon inquiétude à l'idée de rencontrer le conseil. Bref, je voulais qu'il soit à mes côtés.

On s'arrêta finalement devant une grande porte en or ornée de fines bandelettes de diamant rouge entremêlées à des petites onyx. Le mélange était si complexe et si beau que j'en restais bouche-bée de stupeur durant de longues secondes. Mes yeux mémorisèrent chaque détail de cette œuvre qui semblait venue d'un autre monde, ce qui était littéralement le cas. Je ne sais pas où je suis, mais je ne suis sûrement plus chez moi.

Je me tourna finalement vers Raniel pour lui demander où on était, mais il me devança.

-Ne pose pas de questions. Tu vas me suivre et faire comme moi. S'ils te posent des questions, contente toi d'y répondre simplement et ne leur pose pas de questions. Et surtout, ne leur demande rien, c'est clair ?

Bien sûr, je ne vais suivre qu'une ou deux de tes règles, le reste je m'en fiche, je fais ce que je veux mais je ne vais pas te le dire car je tiens à ma vie. Ces mots me brûlaient la langue mais je les retint et hocha positivement la tête.

-D'accord, j'ai compris.

J'ai compris mais je ne promets rien. Il me regardait avec suspicion comme s'il se doutait que mon apparente docilité cachait quelque chose. Je lui fis un léger sourire, mais il se retourna finalement et ouvrit la porte.

Celle-ci s'ouvrit doucement, sans aucun bruit. Pas un seul grincement ne vint perturber le silence étrange qui s'était installé depuis que l'on était arrivés devant cette porte qui menait à une salle je suppose. Bon d'accord, cette salle était immense, un peu comme tout ici d'ailleurs, elle faisait la taille d'une villa, à peu de choses près. Dans les murs étaient incrustées de magnifiques roches lumineuses rose pâle qui éclairaient ainsi doucement la pièce d'une lueur diffuse. Le sol en agate blanche était incrusté d'un tapis de lapis-lazuli d'un bleu profond et les murs en améthyste brillaient d'un magnifique violet.

Je resta là quelques instants, choquée par la magnificence de cette pièce, en quelques endroits on pouvait s'asseoir sur de grandes chaises sculptées, positionnées derrière de jolies tables en bois massif incrustées d'émeraudes.

Je me repris et suivis le jeune homme qui avait commencé à avancer sur le tapis de lapis-lazuli, mon regard continuant de se promener dans la pièce.

Arrivés à l'autre bout de la pièce, Raniel s'arrêta et je fus obligée de faire de même, mais pour une fois, sans me cogner contre son dos. Mes yeux se posèrent alors sur les membres du conseil pour la première fois et c'est à ce moment que je compris que la situation ne pouvait pas être plus étrange, quand je posa mon regard sur Elle. Cette femme, que faisait-elle ici ? C'était impossible... Je sentis des larmes se former dans mes yeux quand Raniel fit les présentations.

-Annya je te présente le conseil. Conseillers, Conseillères, je vous présente Annya, on l'a retrouvée éveillée dans le Fiteyo.

La femme se leva alors, me regardant dans les yeux et ouvrit la bouche pour parler.

~ Merci à ceux qui lisent, ça me fait plaisir de voir que cette histoire intéresse des gens :)
Voilà BabyGirlYoo c'est publié comme tu me l'avais demandé, bonne journée/nuit à tous ! ~