Chapitre 5

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-Angel ?

Elle parlait d'une voix tremblante, une lueur d'espoir dans les yeux, mais je ne pouvais pas me montrer gentille avec elle, pas après ce qu'elle m'avait fait. Alors je me forçais à parler de manière froide.

-Je ne m'appelle pas Angel. C'est Annya mon nom.

Elle eut l'air choquée et baissa tristement la tête. Ça me pinçait le cœur de la voir ainsi mais après ce qu'il s'était passé j'étais obligée. Après tout elle m'avait abandonnée, alors je me forçais à sortir la phrase suivante d'une voix encore plus froide.

-Tu m'as abandonnée maman, alors assume et ne m'appelle plus comme ça.

Ma déclaration les choqua tous, je pense qu'elle ne leur avait pas dit qu'elle avait une fille. Tant pis pour elle, tout finit toujours par se savoir, elle n'avait qu'à pas leur mentir. Mieux, elle n'avait qu'à pas m'abandonner.

-Je... Désolée... Mais j'avais mes raisons...

-Je ne veux pas les entendre, je m'en fiche. T'as fais tes choix, maintenant tu en assume les conséquences.

Je m'en voulais de la couper aussi froidement mais si je ne le faisais pas, je lui pardonnerai et je ne pouvais tout simplement pas. Je m'adressais alors à tout les conseillers, qui étaient une dizaine en tout.

-Réveillez Kilen et laissez nous partir.

Ma voix était froide, sans émotions contrairement aux sentiments que je ressentais. J'étais perturbée, triste, énervée, choquée et en même temps heureuse. Je venais de retrouver ma mère après plusieurs années à la croire morte, qui ne serait pas heureux après cela ? Mais je venais aussi d'apprendre que pendant que j'étais triste de l'avoir perdue, elle était devenue conseillère de je ne sais quel endroit, une personne apparemment importante qui n'avait jamais parlé de sa fille. Cette montagne d'émotions me perturbait tellement que je fis demi-tour et sortis de la salle en poussant la porte si fort qu'elle claqua contre le mur dans un bruit assourdissant, laissant tout le monde dans un silence stupéfait.

Je marchais depuis plusieurs minutes en ruminant mes pensées quand je me rendis compte que je ne reconnaissais pas les couloirs, je n'étais pas passée par là à l'aller. Ah, bâ bravo. J'arrive à me perdre sur un chemin aussi court et facile à repérer. Je regardais autour de moi en me demandant quel chemin prendre quand j'entendis des bruits de pas se rapprocher sur ma gauche.

Instinctivement, j'ouvris donc la première porte que je trouvais et rentrais dans la pièce rapidement. J'entendis quelqu'un passer devant la porte et continuer son chemin. Je me retournais pour regarder la pièce et ouvrit soudain la bouche pour hurler, mais je n'en eu pas l'occasion, une main se posant sur ma bouche immédiatement, suivie d'un couteau qui vint s'appuyer sur ma gorge. La voix grave, sans aucun doute masculine, qui m'intimait de ne pas faire de bruit finit par me convaincre de ne pas laisser sortir mon cris.

Voyant que je ne criais pas, l'inconnu enleva sa main de ma bouche mais l'arme resta collée à mon cou. Il ouvrit la bouche et me parla doucement de sa voix dure.

-Si tu hurle je te tue, si tu essaie de t'enfuir je te tue, si tu m'énerve je te tue aussi. Si je sens que tu me mens je te tue. Si tu as compris, hoche la tête.

Je bougea lentement la tête pour lui faire comprendre que j'avais compris, mais mon cerveau, lui, hurlait que je faisais ce que je voulais. Sérieusement, c'est quoi cet endroit de fou ?

Il recula le couteau de quelques centimètres et je me remis à respirer, j'avais même pas remarqué que je retenais ma respiration jusqu'à maintenant. Je profita du fait qu'il me dévisageait pour faire de même. Il était plutôt grand, environ 1m87 je dirais, ses cheveux corbeaux encadraient son visage enfantin ciselé à la perfection dans lequel brillaient d'une lumière sauvage deux magnifiques yeux bleus. Son tee-shirt moulant noir sans manches dessinait à la perfection son torse et laissait voir les muscles de ses bras. Je ne pus retenir la question qui me trottait dans la tête.

-Qui es-tu ?

Aussitôt que cette question eut quitté mes lèvres, je la regretta et mordis ma lèvre inférieure, m'attendant à ce qu'il s'énerve. Au contraire, après quelques secondes supplémentaires à m'observer, il me répondit calmement de sa voix grave.

-Et toi, qui es-tu ?

Je ne m'attendais pas du tout à ça et ne sus que répondre. Il continua.

-Si tu répond de façon satisfaisante à cette question, je te répondrai peut être.

Je réfléchis quelques secondes avant d'ouvrir la bouche pour lui répondre.

-Et pourquoi je te ferais confiance ? Après tout tu as faillis me tuer et tu as menacé de me tuer à n'importe quel moment. Alors qu'est-ce qui me prouve que tu le feras ?

Il parut étonné mais ma réponse sembla lui plaire parce qu'il se mit à sourire sans aucune raison apparente.

-Pourquoi hein ? Eh bien, je ne sais pas vraiment. Tu n'as aucune raison de me faire confiance.

merci mais ça ne m'aide pas vraiment ce que tu me dis . Je soupire et lui répond finalement.

-Je m'appelle Annya, j'ai 15 ans et je ne viens pas de cet endroit.

-De cet endroit ?

-Bâ de ce monde. Je viens de l'autre côté du toboggan, le Fite- quelque chose.

Il eut l'air surpris.

-Le Fiteyo ? Vraiment ?

J'hochais lentement la tête et le regarda droit dans les yeux, attendant de voir ce qui allait se passer. Il allait dire quelque chose lorsqu'on entendit du bruit dans le couloir.

-Sors de là et ne dis à personne que tu m'as vu.

Il me poussa vers la porte et je me tournais vers lui.

-Attend, on se reverra ?

-Peut-être, je viendrais te voir si je le veux.

-Je ne compte pas rester alors comment comptes-tu me retrouver ?

-Comme ça.

Il m'embrassa soudainement sur la joue et il y eut une sorte de flash, puis j'eus une sensation bizarre sur ma peau, un peu comme quand on à des fourmis, mais en plus douloureux. Il recula un sourire aux lèvres tandis que moi j'arborais un air choqué et surpris.

-Je te retrouverai grâce à ça.

Il me montra son bras, visible grâce à mon débardeur noir, sur lequel un tatouage était en train de se dessiner, entrelacement de courbes, avant de disparaître. Puis sans me laisser le temps de dire quoi que ce soit ou d'exprimer ma colère, il me poussa hors de la pièce et la referma derrière moi, me laissant seule dans un état de choc et d'énervement pas possible.

Je m'appuyais contre un mur, attendant que les personnes responsables du bruit qu'on avait entendu arrivent.

Lorsqu'ils arrivèrent, j'ouvris les yeux et me retrouvais entourée d'hommes armés avec, en face de moi, Raniel qui me regardait de façon étrange. Il m'observa quelques instants puis soupira.

-T'es pas possible, je te quitte des yeux une minute et tu trouve le moyen de te perdre après avoir manqué de respect au Conseil. Mais qu'est-ce qu'on va faire de toi ?

-Me laisser partir ? dis-je d'une toute petite voix.

-Là tu peux oublier. Tu les as énervés et ils comptent te garder un moment pour t'interroger, d'autant plus que quelqu'un s'est introduit ici et a volé l'œil d'Atinya. Tu vas donc être interrogée comme tu as disparue pendant le laps de temps où il a été dérobé.

Cette fois s'en fut trop pour moi, je m'évanouis sur place à cause du trop plein d'émotions, m'abandonnant complètement à l'obscurité et l'oubli total.

~ Bonjour, désolée pour le temps que j'ai mis à publier ce chapitre ^^, j'espère qu'il vous plaira quand même malgré les quelques fautes que j'ai pu laisser passer.

J'essaierais de poster plus rapidement la prochaine fois, à bientôt et n'hésitez pas à laisser un commentaire pour me donner votre avis ;) ~

De l'autre côté du tobogganOù les histoires vivent. Découvrez maintenant