Chapitre 6

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La première chose que je sentis en me réveillant fut que j'étais étendue sur une matière moelleuse, sûrement un matelas. J'entendais une respiration à côté de moi et je me m'empêchais d'ouvrir les yeux, préférant faire croire que je dormais encore. J'entendis alors un soupir et la voix de Raniel résonna dans la pièce.

-Arrête de faire semblant, on sait que tu ne dors pas.

Je l'ignora, il ne savait sûrement pas que j'étais réveillée. J'entendis un bruit et je me retins de justesse d'ouvrir les yeux pour voir ce qu'il faisait.

-Bon tu ne me laisse pas le choix.

Le silence se fit et quelques secondes plus tard je sentis quelque chose de doux et chaud sur mes lèvres me faisant instinctivement ouvrir les yeux. La première chose que je vis fut qu'il se passait exactement ce que je craignais, Raniel m'embrassait. La première surprise passée je tentais de le repousser violemment, tandis qu'un "laisse la tranquille" d'une voix que je connaissais très bien se faisait entendre, mais il attrapa mes mains et se recula sans me quitter des yeux, s'adressant à moi de sa voix froide.

-La prochaine fois écoutes moi et j'aurai pas besoin d'en arriver là. Il se tourna vers l'homme qui l'avait interrompu. Et toi ne me donne pas d'ordres. Je vous laisse un moment, mais après tu devras la laisser.

Il sortit, me laissant seule avec mon frère. Je le dévisageais et remarquais sans peine qu'il avait mauvaise mine, ses yeux étaient cernés, sa peau sombre était très pâle et il semblait avoir maigri. Tout ça c'est de ma faute, si je n'avais pas eu envie de rester avec lui ce jour là, on serait chez nous en sécurité et il irait bien. Je serais rentré dans ma misérable maison et il serait en train de rire chez lui avec sa famille.

Il semble en avoir marre du silence car il se met à me parler.

-Ça va ?

Immédiatement, je me repris et lui répondit d'une voix qui laissait paraître mon inquiétude.

-Le plus important c'est est-ce que toi ça va ?

-Oui, ne t'inquiète pas.

Je vois bien qu'il me ment mais il ne veut pas l'avouer, il s'inquiète pour moi alors que c'est lui qui va mal.

-Mais, au fait c'est quoi cette histoire de vol ?

Je ai posé la première question qui m'est passé par la tête. Il me regarde quelques instants avant de me répondre.

-Quel vol ?

Merde. La prochaine fois je réfléchirai avant de poser une question, maintenant il va me harceler pour savoir de quoi il s'agit et je n'ai pas vraiment envie de lui dire.

-Oh, rien ne t'inquiète pas, j'ai dû faire un cauchemar.

-Ah...

Il a l'air déçu que je ne me confie pas à lui, mais pour une fois il n'insiste pas.

On passa une bonne heure à discuter de tout et rien, de notre enfance commune à ce monde étrange, on se racontait tout. Tout sauf le vol et ma rencontre avec cet homme étrange dans cette pièce. Ça, je préfère le garder pour moi, ça m'aidera peut être plus tard, et en plus, l'homme risquerait de me tuer si je parlait de lui.

Soudain, il bailla. Je lui dis se coucher sur mon lit et attendis, en lui caressant doucement les cheveux, qu'il s'endorme pour sortir le plus discrètement possible de la pièce. Enfin, discrètement c'est vite dit. À peine sortie de la pièce, je me retrouvais face au Chieur. Je voulu re-rentrer dans "ma" chambre, mais il en avait décidé autrement et m'attrapa par le bras pour m'emmener dans une autre salle. J'aimerai beaucoup qu'il cesse de me toucher à chaque fois qu'il veut m'emmener quelque part, je commence peut-être, et étrangement, à m'habituer à son contact, mais ce n'est pas pour autant que j'ai envie qu'il me touche. La pièce dans laquelle il m'avait emmenée était de taille moyenne, un lit occupait une partie de l'espace tandis qu'un bureau complètement sans dessus dessous agrémentait la pièce d'une touche de couleur parmi le blanc du sol et des murs et la couleur acajou des meubles simples.

Il me tira de ma contemplation en m'asseyant brusquement sur ce que j'imaginais être son lit. Je le regardais alors dans les yeux concentrant toute mon attention sur lui. Il m'observa quelques secondes avant de soupirer.

-Pour le vol, tu n'es plus suspectée. Mais j'ai quand même des questions à te poser, du genre : as-tu croisé quelqu'un avant qu'on te retrouve ? Si oui, à quoi ressemblait-il ?

Je ne peux pas. Je ne peux pas lui dire la vérité, lui répondre que oui j'ai bien vu quelqu'un. C'est une information que je dois absolument garder pour moi. Je ne sais pas pourquoi je tiens tant à garder ça pour moi, mais je ressens le besoin de ne rien dire, c'est mon instinct qui me le dit. En plus, je suis sûre que si j'avoue, l'homme reviendra me tuer. Je lui sortis donc la première chose qui me passa par la tête.

-T'avais pas à m'embrasser ! Non mais c'est quoi cette éducation sérieux ? Surtout, imagines si je dormais vraiment ! Ça ne se fait pas !

-Oh c'est bon, tu ne vas pas faire ta sainte non plus. C'était même pas un vrai baiser. Et je savais très bien que tu étais réveillée, sans quoi je ne l'aurais pas fais.

-T'aurais pu te tromper.

-Je ne serais pas chef de la garde si je ne savais pas reconnaître une personne qui fait semblant de dormir.

Voyant que je ne répondais pas il continua.

-Maintenant que t'as finis de t'énerver, arrête d'essayer de détourner mon attention et réponds moi : as-tu vu quelqu'un ?

-Non, je n'ai vu personne.

Il me regardait d'un air étrange en penchant la tête sur le côté, comme si ça pourrait l'aider à entendre mon cœur mentir. Quoique au point où j'en suis, il se transformerait en dragon rose à paillettes pour me dire que c'est mal de mentir, ça ne m'étonnerait même pas. Il continuait à m'observer et je pris l'initiative de lui poser une question, sachant très bien qu'étant une piètre menteuse, il découvrirait vite que je lui mentais si je ne détournais pas son attention.

-T'as retrouvé cette Inaya ?

-Elle est à la Zicordia, donc j'irais la chercher plus tard, mais oui, on peut dire que je l'ai retrouvé vu que je sais où elle se trouve.

-Il y a de la magie par ici ?

Il eut l'air étonné mais se reprit et me répondit calmement.

-Oui, pourquoi ?

-Ba je voulais savoir. Et du coup ça marche comment ? Par exemple pour retrouver quelqu'un ?

-Tu me pose des questions étranges pour une fille qui vient d'arriver ici. Il me dévisagea quelques secondes. Il faudrait par exemple que je pose un localisateur sur toi, pour ça il y a différentes méthodes, par exemple par un contact physique ou un objet que je te donnerais, une fois fait, un tatouage se dessinerait quelques instants sur ton bras et je pourrais te retrouver grâce à lui.

-D'accord.

Je pris quelques instants pour mémoriser ces informations avant de prendre le temps de réfléchir. D'abord, un homme m'avait apparemment posé un localisateur pour me retrouver quand il veut, ensuite mon frère va mal, puis un mec, dont je ne savais toujours pas la fonction exacte, était décidé à me poser des questions auxquelles je n'avais absolument pas envie de répondre dans sa chambre. Bâ bravo, je ne suis pas du tout dans la merde. Et à par ça c'est quoi le prochain truc ? Casser un œuf de dragon devant sa mère, et lui demander de me remercier, à supposer qu'ils existent ici ?

Je soupira et essayais de me lever, mais évidemment il m'en empêcha. C'est pas possible, je le connais depuis peut être quelques jours à peine, mais j'ai déjà envie de le tuer. Donnez-moi une corde qu'on en finisse. Ou un flingue, comme ça je le tue et on n'en parle plus. Ouai, nan, très mauvaise idée. Bref, revenons à l'autre idiot.

-Idiot... Laisse moi me lever.

-Tu as osée recommencer à m'appeler comme ça .

-Oui.

Je lui lança un sourire moqueur et au regard qu'il me lançait je compris que j'allais le regretter. La prochaine fois, rappelez moi de ne pas le chercher, parce que là il y a une lueur effrayante dans ses yeux.

Il approchait lentement son visage du mien et ouvrit la bouche pour parler.

~ Désolée pour le temps qu'a mit ce chapitre à sortir, j'espère que vous l'apprécierez ;) ~

De l'autre côté du tobogganOù les histoires vivent. Découvrez maintenant