Chapitre 7

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Il approchait lentement son visage du mien et ouvrit la bouche pour parler.

-Tu sais, ta réaction de tout à l'heure m'a apprit quelque chose sur toi, et je compte bien m'en servir. Tu ne vas pas apprécier ce qu'il va se passer. Il m'allongea sur son lit en appuyant sur mes épaules, un sourire flottant sur son visage. Je ne vais pas te faire de mal mais tu ne vas pas aimer.

Je me mis à me débattre pour qu'il me lâche, mais ça ne semblait pas faire parti de ses projets car il renforça sa poigne sur mes avant-bras. Il était fort et moi non, je n'avais aucune chance, ce qui me poussa peut être à dire cette phrase.

-Qu'est ce que tu veux ? Lâche moi !

Il me regardait d'un air noir avant de sourire stupidement. Il plongea son regard dans le mien et dit :

-Ce que je veux c'est la vérité. Je veux savoir qui tu as vu avant qu'on ne te retrouve, je sais que tu as menti alors réponds-moi sinon je vais devoir utiliser des méthodes moins orthodoxes pour que tu parles.

Sa voix me fit frissonner de peur et mes yeux se refermèrent dans l'espoir qu'il disparaisse. Eh l'espoir fait vivre comme on dit. Mais non, lorsque je les rouvris il n'avait toujours pas disparu et sa poigne s'affermit. Je préféra alors lui répondre plutôt que de tenter le diable.

-Je... Oui... J'ai vu quelqu'un.

Je détourna le regard et fermais les yeux. Il y eu un silence pesant pendant quelques minutes avant que sa voix ne se fasse de nouveau entendre, laissant clairement percevoir son agacement.

-Et bien tu vois quand tu veux, c'est pas si compliqué. Il soupira. Pourquoi tu ne me l'as pas dit directement ?

-Je ne savais pas ce que tu ferais...

-Maintenant non plus.

-Peut être mais là tu me menace de quelque chose qui est condamnable.

Ma voix glaciale se répercuta dans la pièce et me fit moi-même frissonner. Sa prise sur mes avant-bras se resserra avant qu'il ne me lâche et se lève. Il s'avançait vers la porte et parla sans se retourner d'une voix aussi froide que la mienne.

-Je fais ce que je dois faire pour le bien de tous et si je dois menacer ou violenter quelqu'un pour y arriver je n'hésiterai pas, c'est mon devoir.

Sur ses mots il sortit de la chambre en prenant soin de claquer la porte derrière lui, ce qui me prouva qu'il n'était pas aussi insensible qu'il voulait le faire croire et que je l'avais sans doute blessé. Je me laissa retomber sur le dos, m'étant redressée pour le regarder partir, puis observais le plafond d'un blanc immaculé en réfléchissant à ce que j'allais faire.

D'abord, il fallait que je me renseigne sur ce monde, je n'avais absolument aucune idée d'où j'étais, de la situation politique, géographique, et des dangers naturels -ou pas- que je pourrais rencontrer. Si j'ai bien appris une chose dans mes livres de science-fiction, c'est qu'il faut toujours se renseigner avant de préparer un plan, et surtout, toujours avoir un plan B au cas où j'échouerai au plan A, et peut-être aussi un C, ça serait bien.

Ensuite, préparer un plan d'évasion, des vivres, une ou deux armes et peut être dénicher une carte. Il faudrait aussi que je demande à mon frère s'il voulait rester ici ou non, après tout, il n'était pas au meilleur de sa forme et je m'en voudrais d'empirer son cas. En attendant, je vais fermer les yeux en espérant que mon mal de tête finisse par passer.

-Ah, j'ai oublié de lui demander ce qu'est l'objet qui a été volé, il faudrait que je le lui demande...

Finalement, je finis par m'endormir en réfléchissant à ce que j'allais faire, épuisée par tout ce qui m'était arrivé en si peu de temps.

Cette fois là, je fis un rêve étrange, j'étais dans un arbre géant, des centaines de personnes étaient en rangs, formant une allée où j'avançais doucement, portant une magnifique robe blanche avec, traînant derrière moi, un voile serti de beaux diamants et quelques rubis. Arrivée au bout de la pièce, je montais quelques marches, une certaine excitation prenant place en moi. En haut des marches je me retrouvais sur une petite estrade où m'attendait un homme de dos. Mon souffle se coupa. Je le reconnus, même de dos je pouvais reconnaître les magnifiques cheveux de ce chieur. Mais, quand il se retourna, je vis qu'il s'agissait de l'homme de la salle et il me fis un beau sourire. Soudain, une voix sur le côté me fis détourner les yeux de cette vision et je remarquais ma mère accompagnée de Len, ce dernier me parlant.

-Alors, lequel des deux vas-tu choisir ? Quel côté vas-tu soutenir ? Le peuple ou la tyrannie ?

Je me réveillais en sursaut, ma respiration saccadée prouvant à quel point ce rêve m'avais marqué. Quel étrange rêve. J'étais en train de le repasser dans mon esprit quand je me rendis compte de la chaleur apaisante qui se diffusait dans mon dos ainsi que des deux bras me serrant agréablement contre un torse chaud et confortable. J'étais bien contre ce corps... Attendez, un corps chaud ? J'ouvris les yeux brusquement et me retournais pour voir qui était cette personne qui me serrait contre elle et là, je vis la personne que j'aurais voulu ne jamais découvrir ici après ce rêve étrange. Il ouvrit ses yeux brun encore fatigués et me souris avant que sa voix encore endormie ne sorte de sa bouche dans un doux son qui me fit frémir.

-Ça ne va pas ? Me demanda-t-il.

-Si... Très bien...

-On dirait pas. Arrête de me mentir en permanence, je ne suis pas ton ennemi.

-J'ai juste fais un cauche...

Je m'interrompt brusquement, quoi ? Attendez, non mais je rêve ! J'ai faillis lui avouer que j'ai fais un cauchemar et qu'il en faisait parti. Il y a vraiment un truc qui cloche chez moi. Je lui posa alors la première question qui me vint pour changer de sujet en le détachant de moi et en m'éloignant de lui.

-Qu'est-ce que tu fais là ?

-C'est ma chambre, j'y fais ce que je veux, aux dernières nouvelles. Ça serait plutôt à moi de te demander pourquoi tu étais endormis dans mon lit quand je suis arrivé.

Je sens mes joues rougir face à cette remarque qui me gène énormément. Il n'a pas tord, 1 point pour lui, 0 pour moi. Il faudrait que j'apprenne à me taire un jour. Il se mit sur le côté et appuya son visage sur sa main en me regardant.

-Alors, pourquoi tu ne t'es pas enfuie pendant que je suis partis ?

-Tu aurais préféré que je parte et que tu sois obligé de me chercher ?

-Ça aurait pu être drôle.

Ouai, nan. On a pas le même sens du mot drôle. Me faire rechercher par quelqu'un ce n'est pas ce que je qualifierai de "drôle", au contraire, je qualifierai plutôt ça comme quelque chose de flippant. Il me fit un étrange sourire avant de basculer brusquement et de se retrouver sur moi, ses mains de chaque côté de mon visage. Son sourire s'agrandit et une lueur effrayante passa dans ses yeux alors qu'il promenait ses doigts dans ma chevelure lisse châtain clair. Il approcha encore une fois son visage du mien et commença à parler.

-On va jouer à un jeu, je te pose une question et si tu mens ou que tu refuse de répondre je te fais ce que je veux.

Je ne dis rien, sachant très bien que même si je refuse il le fera, et j'attendis sa question, inquiète.

-Alors, quel était ce cauchemard ?

Et merde...

~ Voilà voilà, petit chapitre publié avec un peu de retard ~

De l'autre côté du tobogganOù les histoires vivent. Découvrez maintenant