Chapitre 5 :

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L'atmosphère est à nouveau légère mais ça me rappelle la torture qui m'attends. Je n'aime pas le sport et c'est réciproque. Mes pires notes ont toujours été dans cette matière. Le nombre de gamelle que j'ai pu me prendre doit faire partie des records mondiaux. A chaque nouvelle séance d'E.P.S j'étais sure soit de revenir avec un bleu ou des courbatures monstres. La délivrance que j'ai ressenti quand ces trois petites lettres ont disparu de mon emploi du temps. Je peux m'estimer heureuse d'avoir un bon métabolisme qui ne nécessite pas de faire des heures et des heures d'exercices pour garder la ligne. Après je ne peux pas m'empiffrer chaque jour que dieu fait. J'essaie de tenir un menu équilibrer pour pouvoir me faire des petits plaisirs de temps en temps. Et bien sure pas de grignotage entre les repas. En revanche je ne m'empêche jamais de manger la quantité que je veux.

« Derek je ne vais pas tenir la distance tu sais. Je vais te ralentir.

- Tes exploits sportifs ne sont un secret pour personne. ».

Évidement. Autant se taper la honte à chaque mauvais pas.

« J'aime pas le sport.

- Lui non plus mais tu en as besoin. ».

Je m'arrête net. Est-ce qu'il vient de me critiquer sur mon apparence physique ? Ok je suis pas rectiligne. J'ai des fesses, des mollets, une poitrine et un petit bidon mais je me sens très bien et comme je l'ai dit plus tôt à mes yeux ma ligne me satisfait.

« Tu viens de dire que j'ai des kilos en trop ?

- Nooon. C'est pas ce que j'ai dis. Je te préviens juste que ta peau risque de devenir flasque en vieillissant si tu n'as pas d'activités physiques. ».

Flasque. C'est pas un mot sexy. Ni dans son sens ni dans sa prononciation. C'est sur que faire du sport ne peut pas me faire de mal.

« T'en fait pas pour moi, des « activités physiques » j'en aurai toujours.

- Je ne parlais pas de ce genre-là ! ».

Nous longeons l'étendue de cyprès juste à côté du cinéma. Encore 10 minutes et nous serons arrivés. La conversation est simple avec lui. Il n'y a pas de mauvaises réponses, je n'ai pas peur de passer pour une idiote à chaque réplique. Du coup je ne réfléchis plus avant d'ouvrir la bouche. Lui non plus je crois.

« Tu aurais dû voir la tête de mon père hier soir quand il m'a vu partir avec une seule chaussure au pied ! ».

J'imagine tout à fait la réaction de Monsieur Stern. Il a du sérieusement s'interroger sur l'état mental et de santé de son fils. Ou alors déplorer la mode des jeunes de nos jours. Malgré les plaisanteries échangées j'ai envie de savoir qu'elles sont ses intentions et ses projets pour me remonter le moral. Parce que si il veut faire du sport chaque matin je me retire du projet dès aujourd'hui. Il me répond immédiatement :

« Je me disais qu'on pouvait se voir régulièrement. On s'entend bien alors autant en profiter. Mais je te promets de ne pas te traîner faire du sport tous les jours. ».

Nous arrivons enfin au terrain. J'évite de me tourner vers le bâtiment qui représente le vestige de ma dernière relation. Pendant qu'il s'allège de son sweat, maussade je réalise qu'on a déjà produit un effort pour venir jusqu'ici. Même si j'ai tort je préfère garder ma veste. Il propose de débuter en « douceur » en faisant des tours de terrain en courant. J'accepte et nous partons côte à côte au trot. Ça me rappelle mon rêve tiens ! Très vite je me laisse distancer. Au début je fais tout bien. C'est à dire que j'inspire par le nez et expire par la bouche pour éviter les points de côté. Pourtant dès qu'il se trouve à une vingtaines de mètres devant moi, je me met à marcher. Ça me permet de retrouver mon souffle qui m'avait délaissée dès le départ. Pour ne pas me faire gronder et donner l'illusion que je m'accroche quand il amorce un mouvement pour se retourner je reprends la course. Et ainsi de suite pendant trois tours. Ensuite ils nous fait faire des étirements. Ça je gère par exemple. Puis il fait des allers-retours sur la largeur du stade. D'abord en sprint, puis talons-fesses, genoux-poitrine, pas chassé, etc... Il m'autorise à ne faire que le regarder. Je ne m'en prive. Sans rire je crois que c'est le meilleur moment de cette matinée. Quand il termine, on entame chacun de notre côté des abdos et des pompes. Pas besoin de vous faire un dessin quant à mes aptitudes. On doit être là depuis deux bonnes heures quand on décide de rentrer. La température s'est nettement réchauffée et avec tous ses mouvements je meurs de chaud. Je porte donc ma veste à la main pour le retour. Je suis très fière de moi d'avoir supporté ce « choc ». Sur le chemin nous discutons de séries télés. On a à peu près les mêmes goûts là-dessus. Notre série préférée est Sherlock. L'impatience est un sentiment que nous partageons quant à la nouvelle saison. J'ai l'impression qu'on arrive plus vite à nos maison qu'à l'aller. Une fois la rue traversée dans l'autre sens, je lui propose de rentrer chez moi boire un verre. Il ne se fait pas prier. Papa est assis à la grande table avec autour de lui bon nombre d'outils. Il répare une sorte de radio. Va savoir pourquoi. Ni lui ni maman n'en écoute. Il relève la tête et s'apperçois que je ne suis pas seule. Je m'approche de lui suivis par mon invité.

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