Chapitre 11 :

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« Bah quoi ? ».

Je suis dépitée. La définition du camping selon Derek Stern : planter une pauvre tente dépliante dans son jardin.

« Quand tu parlais de camper quelque part, je pensais qu'on ira un peu plus loin et qu'on camperai...Vraiment.

- C'est ce qu'on va faire regarde. J'ai planté la tente, mis des sacs de couchages à l'intérieur. Et j'ai même sorti une glacière du garage. En plus si on a une envie pressante on a de vraies toilettes à disposition. ».

Son enthousiasme a raison de moi. Je rends les armes et me laisse entraîner pour une soirée digne d'un enfant de 10 ans. Je m'assois en tailleur à côté de lui à l'entrée de la tente.

« Tu veux boire quelque chose ?

- Oui, s'il te plaît. Qu'est-ce que tu as ? ».

Il ouvre la glacière et jette un coup d'œil à l'intérieur. Puis avec une mine coupable me regarde.

« En faîte j'ai que de la bière.

- Va pour une bière ! ».

Mon absence de mauvaise humeur semble le ravir. Ils nous sert et nous trinquons. Je n'aime pas particulièrement la bière mais alors celle en canette est juste imbuvable. Mon compagnon grimace suite à sa première gorgée. Voyant que l'on pense la même chose on éclate de rire. Une atmosphère agréable s'installe et l'on parle de tout et de rien. Il me demande si j'ai passé une bonne après-midi, j'acquiesce en lui faisant part de la surprise d'India. Il semble content pour moi. Je lui demande comment s'est passé son match avec son papa. Une grande douceur s'inscrit dans ses prunelles quand il évoque son géniteur. J'en suis très touchée. Quand on en vient à parler du résultat il dit très vite :

« Match nul. ».

J'en déduis qu'il s'est fait battre. A plate couture. Je retiens un discret sourire. Je parle le Derek couramment maintenant. Je m'aperçois que le temps passe vite sans que je m'en sois rendue compte puisque le soleil est presque couché. On a l'occasion de voir un sublime couché de soleil. De nouveaux frissons me parcourt et il s'en rends compte. Il attrape son sac à dos et fouille dedans. Il en sort un gilet rouge à capuche avec les lacets pendants blanc. Même si j'ai un sweat dans mon propre sac je prends la sienne avec gratitude. Une fois la nuit installée nous observons les étoiles. On se rapproche l'un de l'autre pour que Derek puisse me montrer les constellations. Il en nomme de nombreuses sauf que je ne suis pas convaincue. Je ne gâche pas le moment pour autant. On parle encore et encore. Ça fait du bien. Je vois qu'il se retient de me lancer des piques pour qu'on puisse avoir une discussion sérieuse. C'est pourquoi je tais mon coup de soleil, pour ne pas lui lancer de perche. On finit par parler de la rentrée. Il retourne en ville en voiture et me demande si je veux venir avec lui. J'accepte et il me dit qu'il prendra juste un ami sur la route. A un moment je retire l'élastique qui retenait mes cheveux et les laissent tomber sur mes épaules. Silencieusement il me regarde. Il détourne le regard avant de me dire.

« Tu as de très beaux cheveux, de belles boucles. Pourquoi tu les lissent tout le temps ?

- C'est une habitude.

- Elle vient d'où ? ».

Sa question me prends au dépourvu et je cherche la raison. Quand la réponse m'apparaît je suis confuse d'avouer.

« C'est ce que Smith préférait. ».

Il me regarde à nouveau et serre ma cheville de sa main.

« Je comprends. ».

En réalité ce n'est pas pour Smith que je continue à choisir d'avoir les cheveux raides. Non c'est juste qu'après autant de temps avec quelqu'un j'ai pris le plie. Mais à partir d'aujourd'hui, je ferai attention à faire ce que j'ai envie. Il doit se faire tard quand je commence à bailler régulièrement. Quand un énorme et assourdissant bâillement m'échappe Derek propose qu'on aille se coucher. J'approuve sa remarque.

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 03, 2017 ⏰

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