(Note: livre w signifie livre wattpadien et livre nw signifie livre non-wattpadien, donc papier)
J'ai récemment lu un livre gxg intitulé Lies We Tell Ourselves de Robin Talley. Je possède la version en anglais, mais celle en français se nomme Des mensonges dans nos têtes (je préfère le titre en anglais même si c'est étrange lorsqu'il est traduit. Il signifie plutôt Les mensonges que nous nous disons/ Les mensonges qu'on se dit à soi-même).
Premièrement, parlons de l'auteure. Nommée Robin Talley, elle est née aux États-Unis dans l'état de la Virginie. Elle vit aujourd'hui dans l'état de Washington avec sa femme et leur enfant. Tout ses livres ont des personnages principaux étant dans la communauté LGBT+ et elle participe souvent à des évènements pour nos droits. Donc disons que ce n'est pas un vieux mononcle qui écrit dans son sous-sol et qui n'a jamais vu de lesbienne de sa vie. Elle sait de quoi elle parle!
Maintenant, parlons de ce fameux livre!
Sarah Dunbar est une des dix étudiants noirs choisis pour intégrer l'école Jefferson High, une école entièrement blanche dans la ville de Davisburg. Personne n'est d'accord avec la décision de la Cour Suprême, celle que les élèves noirs ont le droit d'étudier dans les écoles blanches. Même Sarah n'est pas vraiment chaude à l'idée, sachant la violence et l'intimidation qu'elle connaîtra, mais en février de l'année 1959, elle passe les portes de Jefferson High pour les derniers mois d'étude avant l'obtention de son diplôme. Dans le cadre de son cours de français, elle est obligée de faire un projet avec une fille, Linda, qui est une des plus féroces ségrégationniste de l'école. Les deux adolescentes seront donc confrontées aux différentes opinions de l'autre et développeront des sentiments sans le vouloir.
D'une longueur de quatre-cent pages environ, le livre présente deux points de vue différents, ceux de Sarah et Linda. Chaque titre du chapitre est un mensonge que les filles se disent, puis, vers la fin, ce sont des vérités.
J'ai bien aimé avoir les deux points de vue, même si au début j'haïssais grandement Linda pour ses opinions. Elle est la fille d'un des plus fervents ségrégationniste de sa ville et a grandit avec ses idéaux. Confrontée par Sarah au sujet du racisme et de l'intégrationnisme, elle ne dit jamais son opinion mais bien celle de son père. C'était intéressant de voir le développement de ce personnage et de la voir réaliser que les personnes de couleur n'étaient peut-être pas si différentes d'elle.
Sarah, pour sa part, est courageuse et intrépide. Elle doit faire face à beaucoup d'abus verbal et physique lors de ses études à Jefferson High, mais elle continue à avancer la tête haute.
À une époque où être homosexuel est vu comme un péché par le religion très présente et est un tabou rarement discuté, c'était intéressant de voir comment les deux personnages principaux abordaient ce sujet. Elles n'avaient aucune ressource, aucun livre et certainement pas d'Internet pour «googler» leurs symptômes d'amour.
Ce qui est le plus frappant de ce roman est que ce n'est pas totalement de la fiction. L'histoire se passe durant la déségrégation en 1959. Les écoles blanches commencent peu à peu à ouvrir leurs portes aux élèves noirs, parfois volontairement, souvent contre leur gré (la Cour Suprême en avait décidé ainsi). Il y a eu des vraies personnes qui ont, comme Sarah, été les premiers noirs dans une école entièrement blanche. Il y a eu aussi des amours homosexuels défendus à cette époque. Ces deux sujets peuvent sembler très lourd dans un même livre, surtout à l'époque où le récit prend vie, mais j'ai trouvé que Robin Talley a fait un travail d'artiste à ce niveau! Elle les a abordés de façon élégante, mais brutalement honnête.
Cependant, j'avoue avoir été un peu déçue de Des mensonges dans nos têtes, mais seulement parce que je m'attendais à autre chose. C'est un des premiers livres papiers que je lis où il y a un amour entre deux filles. Je voulais que ce soit romantique, super quétaine avec pleins de scènes de «make out». J'ai bien vite vu que ce livre était loin d'être de ce genre. Après avoir compris ça, j'ai pu apprécier cette œuvre dans toute sa beauté.
En conclusion, Des mensonges dans nos têtes, écrit de manière brillante par Robin Talley, est un récit passionnant, éducatif et touchant de deux filles en amour situées des deux côtés de la bataille.
-confusionx, 24 janvier 2017, «Livre nw - Des mensonges dans nos têtes» pour Le placard
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Le tiroir
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