Prologue

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"Je suis né un certain 24 décembre 1927 par une glaciale nuit d'hiver parisien.

Quand ma mère m'a tenu entre ses bras pour la première fois, elle m'a confié que j'avais l'air d'un ange. Cela n'est point compliqué avec mes cheveux couleur d'or, mes sourcils me donnant un air pensif, mes yeux d'un brun opalescent brûlant en permanence d'une quelconque volonté indicible, mon nez mutin, ma bouche couleur vermeille, mes pommettes saillantes, et mon menton volontaire.

Malgré mon physique, je me sens en désaccord avec moi-même. Je n'ai de cesse de réfléchir sur le monde, sur la vie, sur la mort, sur l'invisible,... On peut me qualifier d'insatiable curieux.
Dans ma salle de classe, je me surprends souvent à laisser vagabonder mes pensées par les fenêtres afin qu'elles rejoignent les nuages épars et côtoient les oiseaux migrateurs. Je suis dans ma bulle remplie de rêves, d'espoirs et de désillusions. Malheureusement, il faut bien évidemment que mon professeur me ramène sur terre afin de m'instruire à coups de mathématiques et de théorèmes barbants. Cela ne risque pas de me servir en ces temps difficiles où la peur règne en maître. Sournoise, elle se faufile dans les rues de Paris jusqu'aux moindres recoins. Oui les gens ont peur. Pourquoi ? Une seule réponse:
C'est la guerre. Cette absurdité nourrie de la folie humaine; voilà mon quotidien.

Si la guerre persiste, je ne risque aucunement de mourir centenaire. Par contre, j'ai de fortes chances de m'éteindre aussi brusquement que je me suis allumé.

En tout point, je ne veux en aucun cas me laisser consumer par la violence et la folie des hommes.

Du haut de mes treize ans, moi, Lucien Maréchal, déclare la Paix à la Guerre."

Liberté emprisonnée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant