Chapitre 6

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DooM

Chapitre 6

Quand "il" enleva la cagoule de la prochaine victime de sa folie meurtrière, le quadruple menton de celle-ci remua. Presque sans surprise la troisième personne était Zebrendum... Je détestais Zebrendum mais méritait-elle de mourrir ? ...Mon subconscient opinait positivement. Et visiblement "lui" aussi. "Il" l'attrapa par les cheveux.
- Eh bien, eh bien ! Qu'avons nous là ? Quel beau joujou ! On va bien s'amuser !
"Il" fit Zebrendum s'asseoir sur une chaise en bois qui se trouvait non loin, l'y attacha avec du gros scotch et rapprocha la caméra pour que les spectateurs puissent bien voir la scène qui allait suivre.
- Allez, dîtes bonjour à nos chers spectateurs.
Elle ouvrit lentement les yeux et tenta de frotter l'hématome sur son front avant de se rendre compte qu'elle en était incapable. Elle regarda autour d'elle, visiblement perdue.
- Oh ma pauvre, pauvre amie... vous avez l'air tendue, dit-"il" sur un ton faussement compatissant
- Qui êtes-vous ?, demanda t-elle
- Je vais vous aider à vous détendre..., continua t-il en ignorant sa question
Il partit hors du champ de la caméra et revint avec une table en bois et un sac noir en bandoulière, qui faisait des petits bruits métalliques. Il posa la table derrière la chaise et vida le contenu de son sac sur celle-ci.
- Par quoi est-ce que vous voulez commencer ?, lui demanda t-il sur un ton amusé
- Qui êtes-vous ?, redemanda t-elle
"Il" la regarda avec de grands yeux et son sourire tordu s'élargit.
- Je suis le bras armé de la justice et je viens pour purger le monde des impuretés dans ton genre.
- Vous êtes fou..., répondit-elle effrayée
- Peut-être bien, chacun ses défauts. Bon commençons.
"Il" attrapa une pince et l'approcha des mains de Zebrendum.
- Gauche ou droite ?
- Quoi ?
"Il" agrippa l'ongle de son auriculaire avec la pince et l'arracha, ainsi qu'un peu de chair au passage. Zebrendum poussa un cri aigu de douleur. Son doigt saignait légèrement.
- Allons, allons, vous n'allez pas pleurer pour si peu. Je viens à peine de commencer !, dit-il sur un ton boudeur
Il coinca un autre ongle entre les 2 mâchoires de la pince, et l'arracha. Puis un autre, et un autre, et un autre... jusqu'à ce que tous les ongles de la torturée soit par terre. Cette dernière serrait les dents et avait les larmes aux yeux. Elle essayait de garder son attitude digne et hautaine habituelle.
- Vous pouvez vous laisser aller, je ne vous jugerais pas.
"Il" prit un chalumeau qui se trouvait sur la table et alla chercher un tuteur en métal sur l'étagère. "Il" en fit chauffer le bout, jusqu'à ce qu'il devienne rouge.
- Vous n'avez pas l'air très bavarde mais je suis sûr que vous avez une belle voix au fond de ce《manteau de toutes les saisons》. Vous avez juste besoin d'un petit coup de main pour L'EXTÉRIORISER !
À ces mots, "il" planta le tuteur encore rouge dans la main gauche de Zebrendum, la traversant ainsi que l'accoudoir de la chaise. Elle ne put contenir ses larmes et poussa un cri si strident que j'en frémit d'effroi, ou peut-être d'excitation ? Je ne savais pas et honnêtement je m'en moquait. Tout ce que je voulais savoir c'était ce qui attendait Zebrendum. J'avais maintenant la réponse à ma question : je la haïssais et je souhaitais sa mort. Je me surpris même à sourire. En tout cas, "il" semblait l'apprécier bien plus que moi.
- Aaaaah... que c'est bon... Vous voyez, quand vous voulez ! Vous pouvez faire de très belles choses vous aussi.
Zebrendum se tordait de douleur et essayait tant bien que mal de dégager la tige métallique brûlant sa chair mais ne réussit qu'à élargir la stigmate nouvellement acquise. Le sang coula peu, car la chaleur de l'objet fit cautériser la plaie. La douleur, elle par contre, perdurai.
- Ça fait mal, hein ?
Zebrendum gémit de souffrance.
- Ouais c'est ce qu'on m'a dit.
- Laissez moi partir espèce de malade !
- On dit...?
- TOUT DE SUITE !
- Nope. Mauvaise réponse !
"Il" sortit une machine de petite taille de derrière son dos. Elle faisait à peu près la taille d'une cafetière. - Oh mais j'y pense ! Vous ne m'avez pas entendu. Ça veut dire que vous devez avoir un problème aux orei...
"Il" la regarda et sembla se rappeller de quelque chose d'important.
- Ah oui, c'est vrai ! Il ne vous en reste plus qu'une !
Zebrendum plaqua sa tête contre le dossier de la chaise, tentant de résister. Ce fut vain. "Il" l'attrapa par les cheveux, saisit son oreille, plaça son visage à quelques centimètres du sien et lui demanda :
- Et là ? C'est mieux ?
Il fit tourner l'oreille de Zebrendum à 180 degrés dans un horrible craquement cartilagineux. Elle se crispa à un tel point que du bois resta coincé sous ses ongles. Un gémissement fut, par contre, tout ce qui sortit de sa gorge. "Il" lui dit doucement, presque en chuchotant :
- Tu as cru que j'allais te l'arracher, hein ? Je ne vais pas le faire, tu veux savoir pourquoi ? Parce que je veux que tu t'entende te briser, je veux que tu m'entende détruire chaque parcelle de ton être. Je veux que tu souffre, je veux que tu saigne, je veux que tu pleurs, je veux que tu meurs !
- Mais qui êtes vous, à la fin ?!?, hurla Zebrendum
"Il" sourit encore.
- Serais tu prête donner ta vie pour le savoir ?
- vous allez me tuer de toute façon...
- Hmm... pas faux.
"Il" se mit dos à la caméra et... "il" retira son masque. Zebrendum sembla extrêmement suprise, ses yeux sortirent presque de leurs orbites. Elle bégaya, chercha ses mots, ouvrit la bouche mais rien n'en sortit.
- Alors ? Surpise ?
Sa voix était clairement différente, que celle qu'il avait avec le masque. Elle était claire, pas spécialement aiguë, pas spécialement grave, traduisait une complète confiance en soi et, bizarrement, elle me paraissait très familière mais, en même temps, complètement inconnue.
- JE...
Zebrendum tenta de dire quelque chose, mais à peine eu t-elle ouverte la bouche que... Beurk ! Dégueulasse ! "Il" venait de mettre son bras tout entier dans la bouche de Zebrendum. "Il" semblait y avoir perdu quelque chose et venait de trouver la chose en question. Zebrendum se débattait violemment mais elle ne pût l'empêcher de ressortir de sa gorge un morceau de chair assez important. "Il" le jeta sur le côté et, mettant son doigt sur sa bouche en signe de silence, dit à sa victime :
- Chut ! Ça restera notre petit secret à tout les deux... et tu l'emportera dans ta tombe.
Zebrendum essaya de dire quelque chose mais se mit soudainement à cracher du sang. "Il" remit son masque.
- Je vous conseille de garder la bouche fermée pour une fois, ça pourrait vous sauver la vie... Enfin, qu'est ce que je raconte ? Ça vous fait juste gagner quelques minutes de plus à vivre.
- ...
Zebrendum ne répondit pas. Je pense avoir une légère idée du pourquoi sans pour autant saisir le comment... mais bon je ne vais pas vous faire un dessin, je ne pense pas que vous soyez assez naïfs pour croire que Zebrendum pourra un jour hurler, crier, grogner ou tout simplement parler à une autre personne ou même à elle-même.
- Bon, j'ai un peu exagéré là... pour vous la faire courte : votre gorge va se remplir de sang jusqu'à ce que vous vous étouffiez, ça ne devrais pas prendre plus de 2 minutes. Du coup on va devoir zapper toute la partie amusante et passer directement au grand final. Pas de chance... On s'amusait si bien, n'est-ce pas ?
Zebrendum ne répondit pas, et pour cause ! Mais son regard transmettait à lui tout seul tout ce qu'elle éprouvait en ce moment : haine, peur et douleur; un mélange presque... non oubliez ça. "Il" se déplaça au fond de la pièce et prit 2 objets dont un qui semblait être assez lourd. Le premier devait être un bidon car il répandit son contenu un peu partout dans la pièce et principalement sur Zebrendum. Encore une fois je pense avoir une idée de quel genre de liquide il s'agissait. "Il" se mit derrière la chaise de Zebrendum et lui dit :
- Tiens, je te libère.
"Il" alluma un briquet et toute la pièce s'éclaira... à cause des flammes. Je pus à présent clairement reconnaître l'intérieur du club de jardinage du lycée. Ce qui expliquait l'incendie. Zebrendum était dévorée par les flammes qui faisaient fondre sa peau et calcinaient sa chair. Elle avait beau se débattre, elles lui collait et elle ne pouvait ni les éteindre, ni y échapper. "Il", par je-ne-sais-quel-moyen, parvenait miraculeusement  à échapper aux flammes. Et, se trouvant toujours derrière Zebrendum,  il lui demanda :
- Voulez-vous mourir ? Ou plutôt... voulez-vous que je vous achève ?
Bien entendu Zebrendum ne pu répondre quoique ce soit. "Il" le fit à sa place :
- Qui ne dit mot consent, c'est ce qu'on dit n'est-ce pas ?
- ...
- Oui c'est bien ce que je me disais.
"Il" se saisit du deuxième objet qu'il avait prit et le mit en marche. Un intense bruit de moteur empli alors la pièce, recouvrant même le crépitement des flammes. Celles-ci l'éclairairent alors lui et son visage démentiel, incarnation même de la folie. "Il" balança des bras et, d'un mouvement souple, fit la tronçonneuse traverser à la fois la chaise et le ventre de Zebrendum. Des jets de sang atteignirent l'objectif de la caméra rendant l'image rouge et floue. Malgré cela les ombres de Zebrendum et la "sienne" restaient distinctibles. Et... là... je ne fus pas sûr de voir correctement... car à ce moment précis... l'ombre de Zebrendum fut empalée par une dizaines de 《choses》 ressemblant à des pieux. Une ombre en forme de main recouvrit ensuite l'objectif et lorsqu'elle disparu du champ... "il" était là. Dans cour intérieure du lycée. Il faisait nuit, et le vent soufflait fort. Si fort que le vent souffla sa capuche laissant voir le dessus de sa tête. Des cheveux lisses et d'un blond éclatant à bouts noirs couvraient le haut de son crâne. Étrange comme teinture, on aurait dit que celui qui le lui avait fait avait arrêté en plein milieu de son travail. "Il" amena la caméra au niveau de son visage. Son sourire sadique et pervers venait de devenir encore plus effrayant, car il avait gagné une nouvelle caractéristique : carnassier. En effet, ses dents ressortaient à présent de tel sorte qu'elles ne ressemblaient plus à une dentition humaine. Elles étaient beaucoup trop pointues pour ça. "Il" fit son plus beau sourire et dit :
- Eh bien, on dirait que c'est tout pour aujourd'hui. Je vous souhaite une bonne journée et n'oubliez pas...
"Il" recommença avec son charabia incompréhensible et la vidéo s'arrêta là.
J'éteignis mon ordinateur et repensait aux 30 dernières minutes que je venais de visionner. Un tueur en série se promenait en liberté ici, à Manhattan. Et il n'avais pas l'air d'être le genre de tueur qui tue simplement des victimes, non... de ce que je venais de voir "il" était loin d'être aussi gentil. Heureusement, ou peut-être malheureusement, "il" semblait choisir ses victimes et donc ne tuait pas par hasard. Que faire ? Je repensait à l'arme de poing que Carlos m'avais donné. Hmm... il ne serais pas content mais... dans le doute on ne sais jamais. Je regardais ma montre, il était 19h30 et mon frère devait sans doûte avoir faim. Je mis l'arme dans la poche d'une veste que j'enfilais et en passant devant sa chambre je lui dis :
- Dams, je sors nous prendre des pizzas. Appelle moi si il y a un problème.
- Ok, à tout à l'heure.
Lorsque j'arrivais à la porte, la sonnette retentit. Qui pouvait bien sonner à cette heure ? J'ouvris la porte, un livreur de pizza se trouvait sur le palier. Il me demanda :
- J'ai une jambon/champignon/lardon pour M.Mike Jelkyll. C'est vous ?
- Heu... oui.
Je tournais la tête et demandait :
- Dams ? Tu avais déjà commandé ?
Il ne me répondit pas. Je me retournais pour dire au livreur que je n'avais pas commandé et qu'il s'était peut-être trompé de nom et d'adresse, mais à ce moment je sentis mes jambes devenir faibles, je perdit le contrôle de mon corps et tombais lourdement sur le sol. Je tentais de demander de l'aide au livreur, mais contre toute attente il m'envoya son pied en plein visage. Avant de perdre conscience je l'entendis dire :
- 512 à été appréhendé. Retour à la Fondation.
Puis je m'évanoui.

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