Chapitre 7

11 0 0
                                    

DooM

Chapitre 7

Houlà... ma tête... je... je... où suis-je ? Je me réveillait dans une pièce entièrement blanche. Je n'avais aucune idée de comment j'étais arrivé là, mon souvenir le plus récent étant celui de cet étrange livreur. Ce fut en tentant de me lever et en tombant que je remarquai, un peu trop tard, que l'on m'avait lié les pieds et fait enfiler une camisole de force. Mais qu'est-ce qui ce passe ? Et où sont passés mes vêtements ? Pourquoi je suis habillé tout en blanc ? Je me suis fais kidnapper par un membre du Khu Klux Klan adepte de bondage ou quoi ?
- Y a quelqu'un ?, tentais-je désespéré
Une voix robotique me répondit :
- Temps restant à purger : 1 heure 26 minutes et 59 secondes.
- Qui êtes-vous ? Où suis-je ?, demandais-je
- Temps restant à purger : 1 heure 26 minutes et 54 secondes.
- Temps à purger ? À purger pour quoi ?
- Temps restant à purger : 1 heure 26 minutes et 50 secondes.
- Hey ! C'est quoi cette merde ? Il se passe quoi PUTAIN ?!, dis-je en m'énervant presque
- Temps restant à purger : 1 heure 26 minutes et 41 secondes.
- Et merde..., soupirais-je
Je me trouvais dans un lieu bizarre, vêtu de vêtements bizarres, avec une voix bizarre qui faisait un décompte pour je-ne-sais-quoi. Tiens je ne lui ai pas demandé.
- Il se passe quoi à la fin du temps à purger ?
- Temps restant à purger : 1 heure 26 minutes et 32 secondes.
- Sérieusement ? C'est tout ce que tu sais dire ?, lui répondit-je agacé
- Temps restant à purger : 1 heure 26 minutes et 25 secondes.
Ok, ça va être long... Et puis j'avais faim, très faim... ça devait faire un moment que je n'avais pas mangé. Je décidais d'essayer de me lever et j'y parvint, non sans peine, après avoir réussi à rouler jusqu'à un mur et à m'y appuyer. Tout était si blanc que j'avais beaucoup de mal à voir ce qu'il y avait devant moi. Je décidais alors d'avancer et je me cognais contre ce qui me parut sur le coup être un autre mur. En tombant par terre je me cognais à nouveau la tête contre quelque chose qui cette fois se cassa en faisant un bruit de porcelaine brisée. Je reconnus une odeur particulière, puis en forçant mes yeux je réussi à voir que ce que quoi j'étais tombé était un bol de riz. De riz blanc. Encore et toujours blanc. Mais qui était le taré avec une telle obsession pour le blanc ? Hmm... j'avais faim... trop faim... c'était humiliant mais je décidais de manger le riz par terre. Grr... si jamais je sortais d'ici un jour celui qui m'a fait ça me le payera cher !
- Hihi... on dirait une larve...
Je me retournais, surpris. Qui venait de parler ? Il n'y avait personne d'autre que moi.
- Qui est là ?, demandais-je dans le doute
- Temps restant à purger : 1 heure 22 minutes et 7 secondes, me répondit la voix mécanique
- C'EST PAS À TOI QUE JE CAUSE !!!, hurlais-je réellement agacé par cette stupidité artificielle
- Il s'énerve maintenant, c'est bien..., poursuivi la voix mystérieuse
- Qui est là ?, répétais-je
- Oh ? Tu peux m'entendre ?, me demanda t-elle surprise
- Oui et ce serait bien si je pouvais aussi vous voir.
- Hihi ! Voilà qui est intéressant...
Je me levais aussi rapidement que je put et regardais l'espace autour de moi. Il n'y avait rien.
- Au dessus, m'indiqua la mystérieuse voix
Je regardais au plafond.
- Y a rien...
- Essaye encore.
Je plissais des yeux, essayant désespérément de voir quelque chose qui semblait "visiblement" ne pas être là. Je commençais à me dire qu'on jouait avec mes nerfs. Puis le plafond commença à se dissoudre...
- Mais qu'est-ce qui se passe à la fin ?, demandais-je en commençant à être sérieusement effrayé
Lorsqu'il disparut entièrement, il laissa place à un vaste ciel nocturne étoilé. Je ne comprenais rien à ce qui se passait mais je ne put que m'émerveiller devant ce spectacle. La voûte céleste qui s'étendait au-dessus de moi m'apaisa un peu. Je me repris, un peu plus calme qu'auparavant.
- Bon... j'aimerais savoir qui parle depuis tout à l'heure et où est-ce que je me trouve ?
- Tu veux des explications ? Ok tu as du temps à tuer de toute façon je crois, non?, me dit la voix
J'allais lui demander ce qu'elle voulait dire par là lorsque je remarquai que je ne connaissais même pas le nom de mon interlocutrice.
- Au fait, je ne connais même pas ton nom.
- Et donc ?, répondit-elle avec dédain
- Heu... et donc est-ce que tu pourrais me dire ton nom s'il te plaît ?
Elle sourit encore.
- Très bien, tu peux m'appeler Bell si tu veux.
- Ok, Bell...
Je n'aimais pas trop cette nouvelle personnalité. Contrairement à toutes les autres (y compris Kaine) elle ne me ressemblait pas du tout, autant sur le plan physique que sur le plan moral. Elle était assez lunatique et intriguante, pas énervante, mais comme je l'ai déjà dit précédemment quelque chose me disais de ne pas m'approcher d'elle. L'image du livreur de pizza m'assénant un coup de pied au visage me revint à l'esprit. Je continuais de la questionner :
- Bell, si ici on est dans ma tête, où est-ce qu'on est dans le monde réel ?
Elle me dit non de la tête et me déclara :
- Ça fait déjà 5, à mon tour de parler.
- Qu'est-ce que tu racontes ? Ça ne fait que 3 !, lui demandais-je à la fois surpris et contrarié
- Si si ça fait 5, insista t-elle, compte tu verra bien.
Ce que je fis immédiatement, puis forcé de constater qu'elle avait raison, et qu'elle m'avais piégé pour finir au plus vite, je me résolu à l'écouter.
- Défense... accusé... ,commença t-elle avec une voix grave
Elle sembla alors contrariée et finit par m'annoncer :
- Le temps passe trop vite... on parlera plus tard. Si tu veux me voir appelle moi et j'apparaîtrait.
Puis son expression changea du tout au tout, prenant brusquement un visage aigri et renfrogné et elle hurla :
- MONSIEUR JELKYLL !!!
Je me réveillait en sursaut et regardait affolé ce qui ce trouvait autour de moi. Au premier coup d'oeil, je saisis qu'on m'avais fait quitté la pièce blanche et je me trouvait à présent dans une espèce de tribunal. Comment est-ce que j'en était arrivé à cette conclusion ? Un type masqué tenant un marteau et portant une perruque blanche ressemblant fortement à la coiffure de Benjamin Franklin, se tenait derrière un pupitre surplombant la pièce. Il avait l'air aigri, enfin son masque je veux dire. Sur ma gauche et sur ma droite, se trouvaient des gens, eux aussi masqués, chuchotants entre eux, installés sur des estrades. Quand à moi, ma camisole avait été attachée à un poteau en acier planté en plein milieu de la pièce. La voix grave que Bell avait employé quelques instants auparavant retentit dans le tribunal :
- Michael Jelkyll, vous avez été amené en ce lieu pour y être jugé. Votre sentence...
- Excusez moi mais je crois qu'il y a erreur. Je...
- SILENCE !!!
Le juge abattu violemment son marteau sur son pupitre. Il fit un bruit sourd. J'eus immédiatement l'impression qu'un marteau invisible géant venait de me cogner à la tête. Lorsque je relevait la tête, à moitié assommé, je sentis un liquide chaud couler de mon front et de mes oreilles. Il dégagait une odeur étrangement familière. Cet espèce de taré continua :
- Hum hum ! Comme je disais, votre sentence sera proportionnelle à la gravité de vos crimes. Je vais maintenant énoncer la liste des crimes dont vous êtes accusé...
- Crimes ? Je ne vois pas de quoi vous...
- SILENCE !!!
Le même phénomène se produisit. Un mince filet de sang s'écoula, cette fois, de mon front. Je commençais également à voir de plus en plus flou. La voix du psychopathe au marteau atteint mes oreilles :
- Vous êtes jugé coupable de détention et vente de produits stupéfiants, de détention et d'usage illégal d'arme à feu, d'intrusion par effraction, d'agression à main armée, de kidnapping, de séquestration, de torture, de coups et blessures graves ayant conduits à la mort, de publication de contenu vidéo innaproprié, d'exécution publique, d'incendie criminel, de non-respect de la vie, de la dignité humaine, ainsi que de plusieurs droits de l'Homme et de 11 homicides au total, dont 4 de membres de la Fondation... N'importe où ailleurs ce procès n'aurait même pas lieu d'être monsieur Jelkyll. Ce qui vous attendrais c'est la peine capitale.
- ...
Quoi ...? J'ai mal entendu ou on m'accuse de meutre ? Mais merde à la fin ! C'est quoi ce bordel ?! Bon pour les 2 premières accusations je plaide coupable mais de là à m'accuser de meutre... Je pensait l'espace d'une seconde à clamer mon innocence mais je me ravisais au dernier moment, me rappellant de ce qui m'arrivait quand j'avais le malheur d'ouvrir la bouche. Il continua :
- Mais ici nous savons traiter les gens comme vous... Le Tribunal des Masques vous condamne donc à devenir un ERP et à servir la Fondation, jusqu'à la fin de votre vie. La séance est levée.
ERP ? Fondation ? Mais de quoi il parle ? Et pourquoi je me sentais... aussi... fa-... ? Mes paupières se fermaient petit à petit, inéluctablement. Je regardais encore une fois autour de moi. Tous me fixaient. Le bruit du marteau de justice du juge frappant le bois était étouffé par la brume qui couvrai mes yeux et mes oreilles. Encore une fois, je m'endormi.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Jan 17, 2017 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

DooMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant