Et j'étais là. Allongée au sol, entourée d'une flaque de sang.
J'étais là. Incapable de formuler une phrase, de prononcer un mot.
Et des dizaines de paires de yeux me fixaient. Je ne savais pas qui ils étaient.
Des dizaines de voix hurlaient. Je ne savais pas où j'étais.
Et j'étais complètement perdue.
J'étais entrain de sombrer.
Pis je me sentais partir.
Je me sentais faillir.
J'étais bien.
J'étais au chaud.
Je m'évadais dans les doux bras de Morphée.
Je m'évadais dans ce qu'on appelle la mort.
La douceur de sa peau.
La frayeur dans ses yeux.
Je n'étais plus moi.
En fait je n'étais plus.
Tout avait cessé.
J'ai arrêté de douter.
Je ne savais pas combien de temps ça faisait.
Je ne savais pas combien de temps j'allais rester.
Seule.
Ici.
Dans ce doux bonheur non entaché.
Dans ce doux bonheur auquel je m'étais attaché.
Et pis là tout s'est arrêté.
Pis là j'ai revu leur visage dépités.
Alors j'ai compris. Tout allait recommencer.
J'ai compris. Tout allait à nouveau me blesser.
Et je la sentais de nouveaux cette douleur.
Je la sentais de nouveau cette rage de vie.
Je me suis souvenue.
Je me suis rappelée.
Je me suis remémorée une dernière fois.
Je me suis remis à songer à ce paradis.
J'ai inspiré une dernière fois.
J'ai prié une ultime fois.
J'ai expiré une suprême fois.
C'était définitivement fini.
J'étais enfin parti.
Bip.
Bip.
Bip.
.
.
.
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