Quelques mots.

Madame.

Mais madame, si seulement vous saviez madame. Si seulement vous saviez à quel point je me sens seule. Si seulement vous aviez déjà ressenti ça un jour madame, alors je vous permettrai de m'en parler. Mais madame, acceptez juste que je ne sois pas heureuse, acceptez que je ne sois pas comme les autres, acceptez que mes rêves ne soient pas fait pour ce monde, acceptez le fait que de ma vie je n'avais que pour seul et unique but de mourir. Madame, n'ayez aucun remord, je n'ai jamais été personne, je n'ai jamais aidé personne, et de toute façon de toute ma vie je n'aurais été qu'un nombre, qu'une parmi « toutes celles ». Je n'aurais été qu'une ombre, que de passage. Madame, je l'ai su dès que j'ai croisé leur regard. Un regard froid, couvrant tant de haine, cachant si peu de joie. Si vous les aviez vu ce jour là madame, emplis d'une envie débordante de souffrance. Même ce jour là madame, j'ai su que je n'étais qu'une parmi les autres. Et vous savez ce que j'ai retenu de ce jour madame? Que les Hommes sont des bêtes, contrôlés par leurs envies, inarrêtables, se nourrissant de la peur, de la peine et de la douleur. Oui madame je vous le dis! Ils n'étaient plus humains, ils étaient retournés à l'état primitif.

Et pourtant madame, même après avoir été approché d'un peu trop près, même en étant plus capable de supporter la présence des autres, je me sens terriblement seule. J'ai perdu l'envie de vivre, l'envie de combattre, j'ai perdu cette petite lueur qui change tout. Je crois madame, je crois que j'ai perdu l'espoir. Je n'arrive plus à vivre. Chaque jour madame, je m'éloigne un peu plus de la vie. Et plus le temps passe plus je deviens le spectateur de ce qui auparavant, était mon terrain de jeu.

Je suis épuisée, comme incapable de me relever. J'arrive plus à avancer, j'ai l'impression que je suis passé de l'autre côté. Oui, je parle bien de la mort madame. J'ai l'impression d'observer votre monde, mais d'y être étrangère.

Je me sens seule et fatiguée madame.