Beautiful Liar (Victuuri)

4 - Let's go out

Yuri se redressa à la vitesse de l'éclair, présentant quelque chose d'anormal. Il regarda à côté de lui. Le lit était vide. Un rapide coup d'œil dans la chambre et la salle de bain lui apprit que Victor n'était pas là.

Est-ce qu'il était possible que...?

Non, ses affaires et sa valise étaient encore là, bien rangées dans un coin. 

Une idée lui vint soudain en tête. C'était stupide mais il devait le vérifier. Juste pour en être sûr. 

Alors, se dirigeant doucement vers l'oreiller de Victor, il le souleva et lâcha un soupir, rassuré de voir que le revolver était toujours à sa place.

Et dire qu'il avait dormi à quelques centimètres de cette chose...

Il sursauta et relâcha l'oreiller lorsque la porte de la chambre s'ouvrit brusquement. 

-- Yuri, tu es enfin réveillé ! s'exclama Victor emmitouflé dans une serviette de bain.

Il referma la porte et s'empressa d'aller se blottir sous les draps.

-- On est en hiver Victor, je ne comprends pas pourquoi tu continue à aller te baigner, lâcha le japonais désespéré.

-- L'eau est chaude ! C'est seulement quand on sort...

-- Dans ce cas prend des vêtements.

Victor lui sourit.

-- Tu ne pourrais plus profiter de la vue et ce serait regrettable n'est-ce pas ?

Yuri rougit et ne trouva rien à répondre.

La bonne humeur de Victor était contagieuse. Bien sûr il était toujours comme ça mais Yuri ne s'était pas attendu à ce que ça continue aujourd'hui après les événements de la veille...

-- Il est tôt, je te propose de dormir encore un peu et nous irons nous balader au bord de la mer ensuite. Si ça te convient ?

Il était vrai que le Japonais se sentait épuisé et que quelques heures de sommeil en plus ne lui feraient pas de mal. De plus, il était tout à fait évident que le jeune homme souhaitait sûrement lui parler à l'extérieur, dans des conditions moins...intimes ?

Et puis dormir avec Victor ça ne se refusait pas...

Alors il hocha la tête et prit place dans le lit près du Russe. Il était dos à lui, n'osant pas changer de positions et trop gêné pour le regarder. Il savait que s'il croisait son regard il rougirait. Cette fois il faisait jour et Victor verrait tout.

Il ferma les yeux et sombra rapidement dans un sommeil réparateur. 

Que c'était bon de pouvoir dormir à volonté !

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Un léger vent leur fouettait le visage mais il ne faisait pas aussi froid que Yuri l'aurait cru. Peut-être était-ce dû au fait qu'il avait plusieurs couches de vêtements et qu'on ne voyait plus que ses yeux derrière son écharpe et son bonnet ?

C'était Victor qui le lui avait conseillé une heure plus tôt. Comme à son habitude il avait été réveillé le premier et s'était amusé à jeter des coussins sur le Japonais en lui demandant s'il comptait dormir toute la journée.

En quête de réponses et se souvenant qu'il était à deux doigts d'en avoir, Yuri s'était levé rapidement et avait enfilé tout ce qu'il fallait après que le Russe lui ait appris la température extérieure et qu'il lui ait lancé un "l'hiver vient" bien placé.

Quant au jeune homme, lui était moins couvert ayant l'habitude des grandes vagues de froid en Russie.

Il avait pris le nécessaire bien sûr mais son écharpe était à l'intérieur de son manteau et pas sûr son nez et sa bouche comme Yuri.

-- Tu sais qu'il est conseillé de se couvrir la bouche ? Respirer de l'air trop froid ce n'est pas bon pour tes poumons, lui apprit le brun.

Victor sourit et observa la mer.

-- Je sais. Mais je préfère pouvoir te parler correctement. Et puis tu sais je ne trouve pas qu'il fasse si froid.

Yuri frissonna à ce moment précis et écarquilla les yeux.

Pas si froid ? Je suis gelé moi ! se dit-il en essayant de penser à autre chose.

Heureusement que Victor lui devait des réponses sinon il serait vite retourné dans son lit à l'hôtel.

Ils s'assirent bientôt sur la plage comme ils l'avaient fait à Hasetsu mais Yuri n'osa pas entamer la conversation malgré son envie irrépressible d'obtenir des explications.

Heureusement pour lui, ce fut son coach qui prit la parole, parlant moins fort et plus sérieusement qu'à l'habituel.

-- Il y avait la mer chez moi aussi. Je me souviens que j'adorais aller marcher dans le sable avec Makkachin lorsque j'étais petit. Je lui lançais une balle dans l'eau et il courait la chercher. Tu aurais dû le voir, j'étais plié de rire à chaque fois.

Il souriait, visiblement perdu dans ses pensées.

-- Je sais, Yuri, que tu veux des réponses mais la vérité c'est que je ne sais pas par où commencer..., lui apprit Victor.

Le Japonais posa une main sur son épaule pour le rassurer.

-- Commence par ce qui te vient à l'esprit. Je ne parlerais pas. On a tout notre temps tu sais. Tu n'as aucune obligation de me parler de tout ça et si tu le fais tu peux ne pas tout me dire aujourd'hui.

Victor l'observa, puis reporta son regard sur la mer.

-- J'imagine qu'une fois lancé ce sera plus facile pour moi de tout te dire. Ce n'est pas quelque chose dont j'aime parler en général alors il est possible que tu n'entendes tout ça qu'une seule fois.

Yuri hocha la tête, comprenant très bien. Il osa poser une question qui lui était venu à l'esprit entre-temps :

-- Est-ce que tu en as déjà parlé à quelqu'un avant moi ? Enfin oui, sûrement. Je voulais pas paraître prétentieux..., rougis le japonais en se maudissant d'être aussi maladroit.

Mais le rire de Victor fut tellement rafraîchissant qu'il en oublia son malaise et profita de ce son si plaisant à entendre.

Après quelques secondes, l'argenté reprit son sérieux et le plus sincèrement du monde, se tourna vers lui.

-- Seul Yakov connaît mon histoire. Sans lui je ne serais rien aujourd'hui. En réalité il est comme mon père adoptif. Mais tu seras bien l'un des seuls à qui j'accepte de révéler toutes ces choses.