Chapitre 6

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Nous avons pu rentrer à la maison Noé et moi, mais mon petit garçon doit se reposer, il est épuisé. Les médecins ont dit que c'était un syndrome grippal mais que Noé était fort et courageux puisqu'il a rapidement reprit le dessus sur la maladie. Maintenant, je vais bien veiller sur lui pendant trois jours et profiter de lui. Je vais aussi en profiter pour me reposer car je n'ai pas beaucoup dormi ces deux dernières nuits.

Cara voulait rester à l'hôpital avec Noé et moi mais je lui ai conseillé de rentrer chez elle pour qu'elle se repose et qu'elle se calme. Je n'ai pas oublié de lui répéter que ce n'était pas de sa faute mais elle culpabilisait encore. Elle est revenue le lendemain, elle a rit avec Noé mais je voyais qu'elle s'en voulait encore et je ne savais pas comment lui faire comprendre qu'elle n'y était pour rien dans tout ça. C'est pourquoi je l'ai invité à venir manger chez moi ce soir. Pour lui montrer que je ne suis pas en colère contre elle et que je ne pourrai jamais l'être. Cara est l'une des meilleures personnes que je connaisse et elle s'occupe si bien de Noé.

Noé est déjà au lit quand nous passons à table, Cara et moi. Elle a eu le temps de jouer un peu avec lui pendant que je préparais à manger et je crois que ça lui a vraiment fait plaisir de voir que Noé allait mieux malgré la fatigue.

-Il t'adore. Dis-je en revenant dans la cuisine après avoir couché Noé.

Cara me fait un faible sourire en servant le gratin que j'ai préparé.

-Cara...

Elle relève la tête vers moi, ses yeux sont remplit de larmes et je déteste la voir comme ça. Je lui lance un regard inquisiteur et après quelques secondes à lutter contre elle-même, elle craque. Je fais le tour de la table et viens m'agenouiller à côté d'elle. Elle tient sa tête entre ses mains et je vois toute son inquiétude et sa tristesse s'émaner d'elle.

-Je... j'ai peur que tu ne veuilles plus me confier Noé... Sanglote-t-elle.

-Ne dis pas n'importe quoi, je t'en supplie. J'ai complètement confiance en toi Cara. Je te le répète, ce n'est pas de ta faute. Il faut que tu me crois et que tu passes au dessus de ça. Noé va bien, d'accord ?

Elle respire fort, elle se calme, petit à petit et je lui laisse prendre son temps. Je me rend compte à quel point elle aime mon petit garçon, aussi fort que si c'était son enfant à elle et cette pensée me touche. C'est pour ça que j'ai tellement confiance en Cara. Elle aime Noé et je sais qu'elle fera tout pour qu'il se sente bien et qu'il soit heureux. Je la serre brièvement contre moi et attrape un rouleau d'essuie tout pour qu'elle puisse sécher ses larmes. Elle se mouche bruyamment et je me permets une petite plaisanterie.

-En fait, t'es aussi angoissée que moi. Lui dis-je, un petit sourire moqueur sur le visage.

Elle rigole finalement et je suis soulagée de voir ses yeux se plisser grâce à son grand sourire. Nous commençons à manger. J'espère vraiment que Cara pourra aller mieux après ça. Je ne veux pas qu'elle ait la boule au ventre à chaque fois qu'elle viendra garder Noé. Je ne veux pas qu'elle se stresse tout le temps qu'elle sera seule avec lui. Noé est un battant.

-Alors, Harry ? Tu as dit que tu m'expliquerais. Dit-elle, pour changer de sujet.

Et je lui explique. Je lui raconte qu'après avoir faillit coucher avec lui je l'ai croisé au supermarché. Je lui raconte qu'il est venu se faire soigner au cabinet parce qu'il était tombé dans les escaliers en se sauvant de chez moi. Cara rit, beaucoup, et moi aussi en y repensant. Je lui raconte que je l'ai rencontré par hasard au speed-dating et que c'est lui qui m'a gentiment proposé de m'emmener à l'hôpital.

Pendant tout le long où je lui raconte, Cara ne cesse de sourire. Finalement, nous en revenons toujours à cette même conclusion : c'est le destin.

-Tu devrais l'appeler. Lâche-t-elle finalement.

-Quoi, maintenant ?

-Mais non Louis. Demain. Ou après demain.

-Mais je... je lui dit quoi ?

Je me sens tout paniqué tout d'un coup.

-Propose lui d'aller boire un verre après le travail. Je pourrai garder Noé plus longtemps jeudi.

-Je vais y réfléchir.

-Ne réfléchit pas trop. C'est ton destin Louis ! Me taquine-t-elle.

-

Ça doit bien faire une heure que je me torture l'esprit à savoir si j'appelle Harry ou non. À vrai dire, j'y ai réfléchi toute la nuit. J'ai réfléchit à ce que je pourrai lui dire et je n'ai rien trouvé qui tienne la route.

L'énergie de Noé est revenue, il est de moins en moins fatigué et je suis heureux de le constater. Je passe la matinée à jouer avec lui. Nous parlons, de l'école. Il me demande quand il va y retourner et je lui répond qu'après demain il pourra y aller. Il me dit que la maîtresse est gentille, qu'elle leur fait faire plein d'activités et que ses copains et copines sont gentils eux aussi. Sauf un, un certain Zachary, qui dit souvent des gros mots et tape les autres. Je me sens mal de savoir qu'un enfant puisse être violent dans l'école de mon fils et j'espère que jamais il ne lui fera subir sa mauvaise éducation.

Nous mangeons en tête à tête et Noé commence à fatiguer. Je le met à la sieste et je me retrouve enfin seul avec mes pensées. Assis dans le canapé, devant un programme de télévision que je ne regarde même pas, je scrute mon téléphone posé gentiment sur la table basse. J'appelle ou... je n'appelle pas ?

Je m'empare de mon téléphone, j'ai le morceau de papier sur lequel Harry a noté son numéro. J'hésite, de longues secondes puis je me lance.

J'ai le cœur battant, je me sens ridicule de stresser comme ça. Je ne me reconnais pas. À la première sonnerie j'ai envie de raccrocher mais je n'ai pas le temps, Harry décroche.

-Allo ?

-Allo, euh, c'est Louis...

-Bonjour Louis.

Je l'entend sourire à l'autre bout du fil et je me sens toujours aussi ridicule.

-Je... je t'appelle pour ton rendez-vous. Je... j'ai...

Je bégaye, j'ai chaud et bordel je suis affreusement ridicule. Je prend une grande inspiration et je me lance.

-Tu pourras venir à 19h30 vendredi ?

-Tu consultes aussi tard ? S'étonne-t-il.

-Je ne parlais pas d'un rendez-vous médical... Je lui avoue finalement.

-Oh euh... Oui. Oui je pourrai venir. Où ?

-Disons... chez moi ?

-Ça me va. Conclu-t-il.

-Parfait, alors à vendredi ?

-À vendredi, Louis.

Je raccroche et je pousse un long soupir de soulagement.

J'ai rendez-vous avec Harry.

Where Are You, Love ? | LSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant