Première nuit

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Doucement, Solina se réveilla en s'étirant. Le soleil de l'après-midi avait disparu, remplacé par celui du soir, moins vif.
Un miroir avait été apporté, sans doute par l'homme aux cheveux noirs, et se tenait sur la commode. Il était simple et légèrement poussiéreux. Solina se leva et se posa devant, observant pour la première fois son visage.

Elle avait des cheveux bruns et raides lui arrivant jusqu'à la poitrine. Ils étaient tout emmêlés! Alors elle prit une brosse taillée grossièrement en bois et résolut rapidement le problème. Sa tignasse ne lui donnait pas trop de fil à retordre.

Son visage avait une peau douce et claire, presque délicate. Ses yeux étaient d'un brun très clair, parsemés d'un vert plus électrique mais qui restait discret. Sa bouche était fine et pâle comme son visage. Le reste n'avait rien de particulier.
Au final, quand on la regardait on avait l'impression d'avoir une jeune fille fragile et chétive ayant besoin d'être protégée. Ou en d'autres termes, une proie facile pour les Loups-Garous!
Elle ne savait si elle était belle ou non et de tout façon cette question n'était pas préoccupante. Au moins, elle ne se ferait pas remarquer avec une tignasse rousse comme Panya!

Elle avait envie de se dégourdir les jambes. Elle reposa la brosse sur la commode et descendit les escaliers en essayant de les faire grincer le moins possible.
En bas, l'homme lisait tranquillement. Il releva la tête à son approche et l'interrogea du regard.
- Je vais faire un tour, répondit-elle à sa question muette.
- Je te conseille très fortement de revenir avant la nuit tombée, lui intima-t-il d'un ton glacial.
- D'accord.
Elle fit quelques pas vers la porte puis elle demanda brusquement:
- Avez-vous des manteaux ou quelque chose pour que je me couvre?
- Oui.
Il se leva et se dirigea vers une salle à droite. Il en revint avec un manteau marron un peu miteux mais qui ferait l'affaire. Solina le remercia chaleureusement en enfilant le vêtement. Puis, elle ouvrit la porte et un vent doux s'engouffra dans la pièce. Elle referma promptement et inspira à pleins poumons l'air frais.

Elle décida de découvrir un peu plus le Village. Elle retrouva la Place des Débats mais elle continua sa route.
Le vent continuait à la gifler imperturbable. Elle se félicita intérieurement d'avoir pris un manteau.
Elle vit des champs à perte de vue et des paysans qui s'en occupaient. Ils ne la virent pas et c'était tant mieux pour Solina. Elle voulait voir sans être vue. Elle souhaitait qu'on lui fiche la paix.
Dans le champs d'à côté, les travailleurs rangeaient leurs outils dans des cabanes en bois et ramenaient le fruit de leur récolte dans des paniers.

Il n'y avait aucun nuage et la lune, bien visible, montrait son premier croissant et baignait chaque maison d'une lumière blafarde. L'astre argenté donnait des ombres sur chaque personne qui passait.
Des feuilles s'envolèrent dans le vent, tourbillonnants de plus en plus vite comme une toupie puis retombant mollement comme privée de souffle de vie. Solina les regarda comme fascinée.

Elle trouva un endroit tranquille dans l'herbe fraîche et elle s'allongea. Elle prit un brin d'herbe et le mit entre ses dents. Elle regarda longuement la lune, perdue dans ses pensées.
Elle était seule et tranquille, respirant doucement et sans un bruit. Elle ferma les paupières.
Soudain, Solina entendit un piétinement dans l'herbe. La jeune fille se figea se concentrant sur le moindre bruit. Les pas reprirent, ténus.
Brusquement, une tête de renard apparut dans son champ de vision, penché vers la jeune fille brune, toujours allongée.
Elle étouffa une exclamation de surprise.

Le renard s'écarta et la demoiselle se redressa en position assise, prudemment.
L'animal avait un beau pelage marron-roux luisants. Il semblait robuste et agile. Ses yeux noirs ne reflétait aucune méchanceté mais plutôt de la curiosité.
Aussitôt Solina se sentit en sécurité sans qu'elle ne sache vraiment pourquoi. Le renard lui inspirait de la tendresse et de la tranquillité. Elle réussit presqu'à esquisser un sourire.
Elle se leva entièrement et le renard s'approcha. Puis voyant qu'elle n'avait pas peur de lui, il se frotta contre elle juste deux ou trois fois. Puis il leva son museau vers la lune, flairant l'air et repartit à petites foulées.
Solina le regarda s'éloigner songeuse et décida de s'abriter dans la Maison des Affectations.
Pourquoi n'avait-elle pas eu peur?

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Hey! Ce chapitre est plus court que les autres et avec moins d'actions mais il va y en avoir plus tard.
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Le Village (En pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant