~10~

25 3 0
                                    

Et j'avais vu juste, je ne sombrais plus dans le puit. Cela faisait trois jours que je n'y étais pas retournée. J'avais la sensation d'être plus forte, de reprendre des forces. Comme je restais dans le brouillard, le temps parassait beaucoup plus long. Louis venait tout les jours, il était de plus en plus enthousiaste et me mettait ma musique "à dessiner" comme il l'appellait. Il devrait d'ailleur arriver d'une minute à l'autre, il venait toujours en début d'après-midi.
Quelqu'un tirait avec force sur le rideau de ma chambre qui crissait à en réveiller les morts.

-Bonjour Emma ! Il fait très beau aujourd'hui ! Je vous ai apporter votre courrier, et votre musique bien sûr.

J'adorais son arrivée, elle me donnait toujours envie de sourire, mais je n'y arrivais pas, du moins Louis ne constatait pas que j'essayais de lui sourire.
Il me lisait le journal en premier puis mettait la musique "à dessin" en fond et me parlait de tout et de n'importe quoi.
Hier, il l'avait raconté son histoire avec son ex-petite copine. Il l'avait surprise lors d'une soirée dans le lit avec son meilleur ami. Son récit m'avait beaucoup touché et j'avais sentie qu'il avait beaucoup aimé son ex copine. Il était très deçu de son meilleur ami aussi. Il était encore très en colère de ne rien avoir vu venir et très blessé.
J'aurais aimé lui raconter ma dispute avec mes parents le soir de mon accident, pouvoir me confier comme il le faisait si facilement. J'avais tellement de chose sur le cœur depuis ce soir là, je ne pouvais malheuresement rien dire...

Louis tirait maintenant une chaise près de moi pour s'assoir à mes côtés. Il me prit la main.

-Vous savez Emma, je suis désolé de me confier si ouvertement à vous comme je l'ai fait hier. Je ne devrais pas le faire. Vraiment pas.

Je ne le comprenais pas vraiment, cela ne me derangais pas du tout qu'il me raconte toute ses choses.
J'eus soudainement très envie de le voir. À quoi ressemblait-il ? Était-il grand ? Petit ? Maigre ? Musclé ? Beau ? Moche ? Jeune ? Vieux ? Je ne me l'était jamais demandée, mais je voulais vraiment pouvoir le regarder, maintenant, tout de suite.
Je rassemblais mes forces comme je l'avais fait pour lui sourire et me concentrais.

Tout me paru d'abords flou, sans que je puisse d'instinguer quelque chose. Puis je clignais des yeux doucement et perçue quelques taches colorées. Ma vision se précisa au bout de quelque seconde et je vit distinctement ma chambre, le rideau, les machines puis Louis.

Il était penché au dessus de moi, les yeux grand ouverts, tout comme sa bouche. Il me fixait intensément, dans les yeux, sans pourvoir enregistrer qu'il était bien ouvert.
Il était bronzé, mais pas au point d'être mate. Il avait les cheveux brun, foncés, coiffés en arrière. Ses yeux, qui me fixait intensément, était brun très foncés, presque noir. Il avait une belle machoire et des traits rieurs aux niveaux de la bouche. Sa bouche elle, était entourée d'une fine barbe naissante d'à peine un jour.

En un mot : il était beau ! Il était même très beau ! Jamais je ne l'aurais imaginé comme ça.

-Emma... vous... Je n'imaginais pas vos yeux comme ça !

Il bafouillait comme l'homme le plus surpris de la terre et sa remarque me fit sourire. Je veux dire, je me sentis sourire ! Sa remarque me perturbais au plus au point et je demanda un instant si je n'étais pas en train de rougir.
Soudain, je me rendis compte de l'affolement des machines, les BIP avaient sûrement dû réveiller tout l'étage car une dizaine de docteur, d'infièrmière et d'hommes en blouse blanche se ruaient à présent dans ma chambre.

-Ça y est ! Elle est réveillée !

-Ouvrez la bouche. Parfait. Remuez le pied droit. Bien. Le gauche. C'est très bien.

Pendant que Louis s'effassait pour laisser aux médecins plus de place je répondais à tout leurs test de mon mieux. Je fus cependant très vite agaçée, mais quand je fermais les yeux pour tenter de retourner dans le brouillard je n'y arriva pas. De la même manière que l'accès au puit me fus condamnée, je ne pouvais maintenant plus retourner dans le brouillard.

L'accident (fini)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant