Chapitre V

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V

     Alors que je suis affalée sur ma chaise, en train de bailler sans me préoccuper du cours d'allemand, mon portable vibre contre ma fesse. Le simple fait qu'il y a des chances que ça soit Marc me retire de mes pensées.

     La prof à l'air à fond dans son court, elle ne remarquera sûrement pas si je sors mon téléphone de ma poche...

     Un nœud se forme dans mon ventre lorsque je constate le nom inscrit sur l'écran. Je le déverrouille pour lire, vite fait, ce que Marc m'envoie. 

Marc : Pour infos, peu de filles ont mon numéro...

Je lui réponds, ou pas ? J'ai trop peur de me faire prendre. En fait, non, je m'en contrefous !

Aimée : Peu de filles le veulent, j'imagine.

     Fière de l'avoir remballé, comme il le mérite, je range mon téléphone. 

    Mon Dieu, ça fait deux jours que j'attends un autre de ses massages ! Et je ne sais même pas pourquoi...

– Aimée ? m'interroge ma professeure d'allemand.

– Je sais pas, je réponds sans chercher plus loin.

     Celle-ci détourne le regard en levant les yeux au ciel. Pas mal de professeurs abandonnent vite, avec moi. Mais, ils ont raisons. C'est vrai, si je ne sais pas, je ne vais pas sortir une réponse de mon cul.

     Enfin, la sonnerie retentit. Je me dirige à présent vers la salle de mathématique. Mon professeur de maths est aussi mon professeur principal, alors, nous perdons toujours un peu de temps en début de cours, entre les papiers, les comptes rendus, les problèmes avec d'autres élèves... 

     ... Et les nouveaux... 

     En effet, quand j'arrive à la porte, les autres étudiants de ma classe sont déjà assis à, pratiquement, toutes les tables de la salle. Mais, ce n'est pas sur eux que je porte mon attention.

     Tous les regards se détournent du jeune homme à côté du bureau de la prof, pour se braquer sur moi. Tandis que je reste captivé par le doux regard que me lance le nouveau. Mes yeux gris dans ses yeux sombres et verts. Je le regarde de bas en haut. Cheveux bruns coupés à la militaire, sourcils froncés, de la même couleur chocolat, long cils noir entourant son regard envoûtant, nez parfait, joues rosées, tout comme ses belles lèvres, menton pointu, cou de danseur – c'est plus fort que moi, de remarquer ça – épaules carrées, chemise bleue nuit, jogging gris, basket. Un garçon simple, mais, mille fois plus charmant que les autres, pourtant.

     Il me détaille toujours lorsque je vais rejoindre la dernière table à deux places vide. Léna s'est mise à côté de Méline, une de nos amies, donc, je vais sûrement me retrouver à côté du nouveau.

– Allez-vous asseoir à côté d'Aimée, la jeune fille dans le fond, j'entends chuchoter le prof à celui-ci.

     Je décale un peu ma chaise avant qu'il vienne s'installer, une tonne de papier à la main.

– Aimée ?

– Yep, dis-je en souriant.

– Loup.

     Une demie seconde s'écoule.

     « J'aime beaucoup ton prénom ! » « Oh, merci ! » déclarons-nous tous les deux en même temps avant d'éclater de rire.

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