Crazy In Love

Chapitre VII

VII

Marc : Merci pour la banane, Aimée ;) Ça me va droit au cœur.

Je viens de rentrer d'une journée de cours très ennuyeuse, et je m'apprêtais à faire un peu de sport, lorsque j'ai reçu ce message.

Aimée : Je t'en pris.

C'est plus fort que moi, il faut que je rajoute :

Aimée : Tu vas bien ?

Marc : Oui, merci.

Aimé : ...

Marc : ???

Aimée : Bah, explique ! T'as quand même fais un malaise, j'aimerais savoir pourquoi !

Marc : J'avais faim. J'avais pas mangé de toute la journée.

Aimée : Tout ça pour ça ?!

Marc : Excuse-moi... j'ai pas fait exprès... :(

Aimée : Je me doute. Ma banane était la bien venue, alors.

J'attends qu'il me réponde, en vain. Comme je m'ennuie – et peut être aussi parce que j'en ai envie – je relance la conversation.

Aimée : Juste... tu dois peser bien lourd pour réussir à te casser le crâne en tombant.

Marc : ...On m'a rarement fait une réflexion aussi conne...

Aimée : Tu insinues que je suis conne ?

Marc : Non. Tu avais juste envie de me parler... ;) Et tu ne savais pas quoi dire.

Il m'a eu, là. Je décide d'attendre quelques instants avant de lui répondre, pour faire la désintéressée, mais, je crois que ça va m'enfoncer.

Le temps que je prenne ma décision, il me renvoie un message.

Marc : Du coup, je suis resté à l'hôpital toute la nuit, le temps de reprendre des forces et de me faire recoudre, j'ai mangé ta banane, et leur plat pas bon... et maintenant, je suis chez moi, si tu veux tout savoir.

Marc : Ah, et, je ne peux plus danser pendant deux semaines.

La déception m'envahit, malgré moi. Ça me fait bizarre de repenser à son air tout faible d'hier. Maintenant, Marc a repris ces esprits, et maintenant, c'est moi, la faible, entre nous deux. Je suis déboussolée. J'aimerais tellement être dans sa tête, savoir s'il est honteux d'être passé pour un petit ange.

Aimée : C'est ballot.

Marc : Ouais. Tu es déçue ?

Aimée : Non, comme ça, je pourrais danser avec Loup ;)

Là, je suis fière de moi. Je ne pouvais pas trouver une meilleure réponse.

Marc : OK.

Je l'ai vexé ? Impossible. Il me perturbe !

Je ne peux pas stopper la conversation ainsi. Alors, je me ridiculise en posant la question qu'il ne faut jamais poser par message...

...Le « Tu-fais-quoi- ? »...

Aimée : Tu fais quoi ?

Marc : T'es sérieuse ?

Je dis quoi, là ?!

Aimée : Bah, ouais.

Marc : Rien... Tu m'obliges à te retourner la question, je crois... Et toi ?

Aimée : Rien.

Marc : Génial ! Si tu as d'autres questions inutiles, tu peux me les poser...

Je suis honteuse. Heureusement que, derrière son écran, il ne peut pas voir mon visage écarlate.

Il se venge ! Il me rend plus faible que jamais, ce con ! Je ne me sens pas bien.

Maintenant, la colère prend le dessus sur la honte que j'éprouve. Je lui demande clairement ce que je veux savoir.

Aimée : POURQUOI ES-TU SI ARROGANT ET HUMILIANT?!

Marc : Tant de questions auxquelles personne ne peux répondre...

Aimée : Marc !

Marc : Aimée.

Aimée : Ah ! Tu me rends folle !

Pourquoi j'ai envoyé ça ?

Marc : Toi aussi, tu me rends fou !

Pourquoi il a envoyé ça ?

Marc : C'est comme si je te demandais pourquoi tu me hais autant. Tu ne peux pas répondre. C'est toi. C'est tes sentiments. C'est moi. C'est mon attitude, je n'y peux rien.

Aimée : Qui dit que je te déteste ?

Marc : Toi.

Aimée : Tu sais, hier, tu ressemblais à un petit ange. Et là, tu n'assumes pas, et tu me le fais payer !

Marc : C'est toi qui me fais payer, en me parlant de Loup.

Aimée : Tu es jaloux ?

Marc : Pourquoi le serai-je ?

Aimée : Je ne sais pas. Tu n'es pas fatigué d'être arrogant à longueur de journée ?

Marc : Tu n'es pas fatiguée d'être énervée à longueur de journée ? Et énervante, avec ça...

Aimée : J'ai envie de venir chez toi et de te tuer !

Il met un certain temps à répondre, pendant que je bouillonne intérieurement, me demandant comment il a réagi. Puis, je reçois... une adresse.

Ça, pour être de l'arrogance, c'en ai.

Je lis rapidement cette fameuse adresse, que je localise tout de suite.

Aimée : C'est l'adresse de la grande maison blanche, à côté du parc... La « maison de riche », comme on l'appelle, avec ma mère et ma sœur...

Marc : Je ne sais pas si c'est un compliment...

Aimée : Ça en est un pour ta maison, mais pas pour toi.

Marc : J'ai compris. T'es calmée ?

Aimée : Oui. T'es riche ?

Marc : Je n'aime pas cette question.

Aimée : De toutes façons, c'est clair que t'es riche. Tous les passants lèvent les yeux sur ta maison, elle est gigantesque, moderne... enviable.

Marc : Je suis gêné, là.

Aimée : Je m'en fous un peu, à vrai dire.

Marc : D'accord.

Aimée : Tu m'énerves, Marc. Pas parce que tu es riche. Juste parce que tu es toi.

Marc : D'accord.

Cette foi, je ne réponds pas. S'il a quelque chose à ajouter, mis à part « D'accord », qu'il continue de m'envoyer des messages. Moi, je suis fatiguée.

Marc : C'est moi qui t'énerve, ou le fait que tu n'arrives pas à me détester, même si tu le voudrais ?