Léona allait bientôt arriver. Ma dernière cliente, une bimbo rousse qui devait avoir au moins six couches de rouge à lèvre d'un rose criard et qui souhaitait une petite pin-up au creux des reins était enfin partie, après dix minutes d'une drague lourde et vulgaire.
Habituellement, je cédais volontiers à une baise facile et rapide. Mais depuis que j'avais sentis cette putain d'odeur de freesia, je la recherchais fébrilement chez chaque femme qui m'approchait sans pouvoir m'en empêcher. Evidemment, ne pouvant la trouver nulle part ailleurs que sur Léona, je me sentais souvent frustré.
Regardant l'heure sur mon portable une énième fois, je me rendais subitement compte qu'il fallait que je me calme. Sinon je ne pourrais jamais la tatouer. Je m'asseyais donc en face du siège qu'elle utiliserait et vérifiais mon matériel.
Ma machine, mes encres neuves. Les aiguilles neuves et stériles que j'ouvrirais devant elle. Un rasoir, neuf aussi, pour le fin duvet du dos. Son transfert est là. Le papier absorbant, le désinfectant et ma boite à gant aussi...
Le bruit de la porte retentit ; elle était enfin là. Et putain de merde, elle était canon ! Elle portait un slim noir, de jolies bottines à talon plat, une fine écharpe grise et une veste en daim couleur prune. Sous sa veste... Un body en coton noir ?
Doux Jésus...
Vu le balancement de sa magnifique poitrine, elle ne portait pas de soutien-gorge. Ses cheveux bouclés faisaient leur vie autour de son beau visage, comme si un homme venait d'y plonger les mains.
Je grondais instinctivement contre cet homme imaginaire et une petite voix me souffla "jaloux", mot que je visualisais en lettre majuscule dans mon cerveau.Bordel!
Je comprenais maintenant d'où venait la vilaine manie de mes ancêtres de kidnapper leur future femme. J'avais littéralement envie de la balancer sur mon épaule pour la baiser plusieurs fois dans les moindres recoins de mon appart, si bien qu'elle ne penserait pas un seul instant à s'éloigner de moi.
On se calme, respire Call...
_ Bonjour Callum, dit-elle avec un petit sourire.
_ Salut Léona. Comment vas-tu ? Dieu merci, ma voix est normale... J'espère que tu as bien respecté les consignes que je t'avais données, pour que la séance d'aujourd'hui se passe au mieux.
_ Oui mon général ! Plaisanta-t-elle avec un salut militaire, ce qui me fit rire et par la même occasion, me permit de me détendre un peu.
_ Bien. Viens je vais te montrer ton transfert, poursuivis-je en la priant de s'installer, tandis que j'en faisais de même.
Quand elle observa son dessin, ses yeux brillèrent.
_ J'imagine très bien ce que ça va donner avec les couleurs, dit-elle doucement. Merci.
_ Tu n'as pas à me remercier, c'est ton dessin. Je n'ai touché à rien. Alors prête ?
_ Oui, oui, on peut commencer.
_ Ok. Enlève ta veste. Et mets-toi face au dos du siège. Cales tes bras de la façon la plus à l'aise pour toi pendant que me prépare les aiguilles et l'encre qui, comme tu le vois sont neuve.
Je m'apprêtais à mettre mes gants quand je fis tomber la boite, comme un idiot. Le haut que portait Léona me balança de plein fouet un courant électrique de ma nuque à mon aine, pour me finir direct dans le frein. Elle avait un body dos nu simplement retenu à la nuque. Il ne dépassait que de deux ou trois centimètres au-dessus de son slim.
Toute cette délicieuse peau nue... dieu du ciel !
Elle s'installa, sa belle croupe moulée dans son jean slim vers moi, sans se rendre compte de mon trouble. Je ramassais la boite de gants et tournant le dos à Léona, j'enfilais une paire. Je préparais ma machine et mes encres, respirant lentement. Il fallait que je retrouve mon calme. Je ne savais pas pourquoi Léona me faisait autant d'effets. Elle n'était pas la première belle femme que je voyais. J'en avais baisé pas mal aussi.

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The Real Men Tome 1: Callum
ParanormalDans un monde où la frontière entre le paranormal et le monde humain n'existe plus et où les métamorphes vivent en harmonie avec les humains: Callum, orc de son espèce et tatoueur. Léona, nouvellement riche héritière et humaine en fuite, cherch...