Callum

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Entendre ses pleurs me brisait. Quand elle avait fait quelques pas pour prendre les morceaux de toiles qui avaient été son œuvre, je me sentis vraiment mal, au plus profond de moi.
Oh, bordel...

Ce n'était pas normal que mes émotions soient si fortes, alors que je la connaissais à peine. Pas normal que j'ai tant envie... non, tant besoin de la protéger, de vouloir la mettre en sécurité contre moi. Mais à cet instant je me fichais complètement de ce qui était normal ou pas. Je la voulais.

J'attrapais alors sa main pour la prendre dans mes bras, ce qui réenclencha une vague de sanglots.

Fais chier...

Je détestais voir une femme pleurer. Quand elle se calma, elle se précipita à l'extérieur et contourna l'appartement pour vérifier son garage. Elle fut soulagée de voir que rien n'avait bougé. Je me demandais comment je pouvais l'aider... elle n'avait plus rien, même pas d'endroit où dormir.

Seigneur...

J'avais envie de pendre son père avec ses propres boyaux !

_ Je vais faire vider l'appartement demain, répondit Léona, quand je lui demandais ce qu'elle comptait faire. Vu qu'il ne reste quasiment rien que je puisse garder, poursuivit-t-elle encore, je vais tout virer et partir de cette ville. Mon père ne me lâchera pas, maintenant qu'il sait ou je suis.

Holà??? Comment ça partir ? Pour aller où bordel de merde ?? Ça, c'est carrément hors de question.

Je luttais pour m'empêcher de gronder, totalement contre le fait qu'elle puisse envisager de s'éloigner de moi.

_ Si comme tu dis, il ne te lâchera pas, ça ne te servira donc à rien de fuir dans une nouvelle ville, la contredis-je durement. Tu vas le laisser te pourrir la vie et partir à chaque fois, juste comme ça ? Passer ton temps à le fuir ?

_ Mais bon dieu, que veux-tu que je fasse d'autre, Callum ?? S'exclama-t-elle, avec un soupçon de résignation dans la voix.

_ Reste avec moi.

Doux Jésus... je viens vraiment de dire ça à voix haute ?

_ Callum... mais... qu'est-ce que tu racontes ? me demanda Léona, ébahie et perplexe.

Je voyais dans ses yeux qu'elle se demandait si j'allais bien. Même moi je me demandais si j'allais bien... Mais je n'allais pas reprendre ma parole ; Je l'avais pensé si fort que les mots m'étaient sorti de la bouche sans que je puisse les retenir, si tant est que j'eusse essayé.

_ Reste avec moi, répétais-je, le temps que ton père te fiche la paix. Chez moi il ne pourra pas t'atteindre, vu que le seul accès est le salon et là, il laissera sûrement tomber. Et de toute façon, en temps qu'humain il ne peut pas grand-chose contre moi. Ensuite, au calme, tu pourras réfléchir sur le fait de rester à Portland ou de partir ailleurs.

_ Tu... tu es sérieux ? Tu te proposes pour m'héberger ? Chez toi ? Pourquoi tu ferais ça ?

_ Pourquoi pas ? D'une tu n'as nulle part où aller. De deux, je pourrais très bien m'installer dans mes canapés, ils sont super confortables. De trois, je pourrais virer les barges de ton père s'ils reviennent, donc tu seras en sécurité. De plus, je n'ai pas finis ton tatouage et je ne fais pas de boulot bâclé. Si je commence, je termine. Et puis...

_ Parce que tu as encore une autre raison ??

_ Sûrement la plus intéressante, fis-je en riant, en passant mes pouces dans les poches de mon jean. Vu ce que j'allais dire, c'était quitte ou double. La dernière raison est que ça pourrait peut-être me plaire, d'avoir une belle femme en détresse chez moi.

The Real Men Tome 1: CallumOù les histoires vivent. Découvrez maintenant