Callum

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Léona était effondrée. Je pris le papier dans ses mains afin de le lire et... à peine finis, je le déchirais avec hargne.

J'ai envie de buter son putain de connard de père !

Traiter son unique enfant de cette manière... même ceux de ma race, les Orcs, anciennement connus pour notre bestialité, notre prédilection pour la batailles et notre côté intraitable avec les personnes faibles, même nous, nous choyions nos enfants, filles ou garçons. C'était le seul moyen véritable et tangible de laisser une trace de notre passage sur terre. De faire vivre nos valeurs, notre culture et notre force. La famille comptait énormément pour nous. Le comportement du paternel de Léona était inconcevable.

Un grondement m'échappa. Il fut aussitôt calmé par la main de Léona sur ma poitrine, tandis qu'elle se penchait pour déposer un baiser sur mes lèvres. Bon dieu...

Putain, depuis quand Léona est devenue aussi... normale dans ma vie ? Depuis quand elle peut m'apaiser aussi facilement ?

C'était elle qui souffrait et elle tentait malgré tout de me détendre. Cette femme... j'avais de plus en plus de mal à imaginer chaque jours de ma vie sans elle. La voir si mal me donnais l'impression de me briser de l'intérieur et c'était pire encore d'imaginer qu'un jour, elle partirait. Je la désirais tellement... Je ne voulais pas qu'elle s'en aille. Je la voulais trop pour la laisser m'échapper, maintenant que j'avais goûté à sa présence, son sourire, son corps... et son foutu gâteau ! Donc s'il fallait que je règle le compte de son père pour parvenir à la garder dans ma vie, je le ferais.

_ Je t'avais prévenue Rouky ! s'exclama Dakota. Il n'y a plus qu'à changer la vitrine.

_ Ouais... mais pour l'instant, c'est pas le plus important. J'appellerais tout à l'heure pour qu'on vienne m'en poser une nouvelle illico.

_ Je reviendrais dans trois semaines exactement à 14 heures. N'oublie pas. Salut Léona.

_ Salut Dakota.

_ Je vais fermer le salon, dis-je à Léona. Tu veux bien attendre un moment que j'appelle le vitrier ?

_ Bien sûr, Callum, fait ce que tu as à faire. Surtout que c'est un peu de ma faute...

_ Merde Léona ! M'écriais-je en me pinçant l'arête du nez, ne raconte pas n'importe quoi. Ton taré de père est le seul fautif dans cette histoire. Tu es sa victime.

J'embrassais le bout de son nez, son front et la serrais dans mes bras.

_ Après mon appel, nous irons à la banque et quand nous rentrerons, je m'occuperais de toi. Tu t'endormiras tellement détendue que tu oublieras toute cette merde d'aujourd'hui.

_ C'est une promesse ? demanda-t-elle, mi taquine, mi boudeuse.

_ Et comment !

L'aller-retour à la banque fut long, comme d'habitude. Je n'étais pas le seul à devoir déposer sa recette de la semaine. Sur le chemin de la maison je pris du japonais à emporter. Pendant que j'installais les plats sur la table, Léona prit une douche. En sortant de la chambre, je vis qu'elle avait enfilé un de mes tee-shirt : il lui arrivait à mi-cuisse. Elle était tellement sexy avec...

Seigneur, j'adore qu'elle me pique mes fringues...

_ Installes-toi et mange, ma belle.

_ J'espère que tu manges avec moi. Je ne pourrais jamais avaler tout ça même avec toute la volonté du monde.

_ J'en ai pris pour deux, pouffais-je.

Léona attaqua son diner, piochant dans les différentes boites. Cependant, son entrain habituel avait faibli. La laissant à ses pensées, je mangeais moi aussi, réfléchissant à un moyen de lui faire oublier son père.

The Real Men Tome 1: CallumOù les histoires vivent. Découvrez maintenant