Chapitre 2:

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      Valkyon avançait toujours dans les couloirs de la Citadelle, suivit tant bien que mal par Edoëran et Hérios. Les deux adolescents s'inquiétaient de plus en plus -même si Edoëran ne le montrait pas- car il était rare que Miiko demande à voir l'un des Capitaines lorsqu'il travaillait. Et puis, qu'est-ce qu'elle pouvait bien leur vouloir, à eux?

  Edoëran: "Qu'est-ce que tu as fait encore comme bêtise, Hérios?

  Hérios: -Hein?! Mais c'est pas moi! J'ai rien fait du tout!"

Edoëran lui lança un regard suspicieux et Hérios commença à bouder. Ils arrivèrent ensuite dans la salle du Cristal où les attendait non seulement Miiko, Ezarel et Nevra mais aussi Leiftan. Donc, c'était une affaire vraiment grave. L'autre chef de la Garde Etincelante fit un grand sourire à Hérios, mais il semblait inquiet ou plutôt... énervé?

  Miiko: "Ah, Valkyon, tu es arrivé? Viens, on doit parler. Ed', Hérios, il faut que vous veniez aussi."

Les trois jeunes hommes s'approchèrent du petit groupe pour pouvoir leur parler.

  Miiko: "On a un problème. Un gros problème.

  Valkyon: -Quel genre de problème?

  Leiftan: -La tribu du Nord a trouvé une importante quantité de fragments du Cristal.

  Hérios: -Bah... C'est plutôt bien, non? Non, laisse-moi deviner: ils ne veulent pas nous les donner!

  Leiftan: -Exactement. Ils ont toujours été nos alliés mais ils n'acceptent plus nos commerçants et nous ont demandé des armes, des vivres et des femmes en échange des fragments.

  Edoëran: -Des femmes? On ne sait pas ce qui leur arrive? Ils ont peut-être un problème, une situation qui les force à agir comme ça...

  Nevra: -C'est ce qu'on a pensé aussi mais on ne peut plus savoir ce qui se passe là-bas.

  Ezarel: -Et du coup on a décidé de faire semblant de leur obéir et d'envoyer des volontaires pour les femmes avec un de nos soldats déguisé pour voir ce qui se passe!"

Edoëran n'aimait pas, mais alors pas du tout l'immense sourire qu'arborait son frère aîné. Et il eu raison...

. . . . .

      Le convoi se mit en marche. Les trois chefs de Garde, déguisés en simples soldats, étaient chargés de sa protection, accompagnés par de vrais soldats. Les femmes, toutes des volontaires qui étaient au courant des risques, étaient à l'avant avec Edoëran et Hérios mort de rire. Pourquoi? Tout simplement parce que leur "espion", chargé de se travestir en femme pour récolter des informations, n'était personne d'autre que lui, Edoëran.

  Edoëran: "Hérios, si tu continues de rire je t'arrache ce qui fait de toi un homme.

  Hérios: -Dé... Désolé, mais... Si tu te voyais...!"

Et il repartit dans un fou rire. Edoëran allait très sérieusement mettre ses menaces à exécution mais Nevra arriva, sauvant de justesse sa virilité.

  Nevra: "Et bah alors, qu'est-ce que vous faites? Je peux me joindre à vous?

  Hérios: -Non... Non, ça va aller!

  Nevra: -En tout cas, Edoëran, ça te va vraiment bien! Tu devrais te travestir plus souvent!"

Edoëran lui lança un regard noir et lâcha Hérios, qui reprenait son souffle après son fou rire. C'est vrai que ça lui allait bien. Ses cheveux bleus habituellement court avait été rallongés par des mèches et il devait porter un corset sous sa robe pour paraître plus fin qu'il ne l'était déjà. Il avait la peau très pâle et ses yeux aussi verts que ceux de Leiftan observaient le paysage qui défilait lentement. En pensant au jeune Capitaine, Hérios soupira. Il ne pouvait déjà pas le voir souvent mais là, ça devenait impossible. En se quittant, le blondinet à la mèche brune lui avait ébouriffé ses cheveux gris avant de lui dire au revoir de son ton si affectueux, presque trop, qu'il utilisait quand il était avec lui. Il allait lui manquer pendant tout ce temps. La mission devait durer environ un mois, au minimum. Un mois où il devrait supporter Nevra... Une douleur soudaine lui vrilla le crâne. C'est vrai, il avait presque oublié. Son sang de métisse ne lui permettait pas de rester trop longtemps au soleil à cause de sa partie Vampire qui n'était pas pure. De toutes façons, les regards dégoûtés ou moqueurs des soldats et des volontaires auraient dû lui rappeler qu'il était différent. Ils n'attendaient que le départ d'Edoëran pour se moquer de lui et le martyriser. Juste parce qu'il était le fils d'un Vampire et d'une Elfe, liaison qui n'aurait normalement jamais dû exister. Il rentra dans sa caravane pour se protéger du soleil, sous le regard presque inquiet d'Edoëran. Ce dernier connaissait le passé difficile qu'avait subi son meilleur et seul ami. C'était peut-être pour ça qu'il avait été le seul à venir le voir, lui qui était trop insensible et froid pour se faire des amis? Il lança son regard le plus noir à deux soldats qui se moquaient de Hérios et ils arrêtèrent immédiatement. Le jeune Elfe décida ensuite de laisser son ami seul pour quelques instants. Il avait bien besoin de ce temps pour se calmer.

. . . . .

      Le convoi s'était arrêté pour la nuit et Edoëran, Ezarel, Hérios, Nevra et Valkyon dînaient autour d'un feu de camp. Ils se racontaient des histoires qui leur étaient arrivées, même si celles de Nevra portaient principalement sur ses conquêtes...

  Nevra: "Et donc à ce moment-là, j'ai dit...

  Ezarel: -Tais-toi Nevra, tu nous l'a déjà raconté cent fois celle-là!

  Valkyon: -Il faut dire que l'alcool le rend bavard...

  Edoëran: -On ne lui avait pas demandé de ne pas boire? Miiko va crier si elle l'apprend."

Le jeune homme était confortablement installé contre le torse de Valkyon, qui jouait avec ses cheveux toujours aussi longs à cause de son déguisement, qu'il ne pouvait pas enlever de peur qu'ils ne soient espionnés. Hérios les observaient tous les deux, l'air ébahi. Le remarquant, son "cher Ed'" décida de lui demander pourquoi. Ce à quoi il lui répondit...

  Hérios: "Vous êtes trop mignons comme ça!"

Ce qui fit soupirer tout le monde, excepté Nevra qui racontait toujours son histoire et qui se fit ensuite assommer par un Valkyon exaspéré, qui dû ensuite le porter dans sa tente. Suivant cet exemple (bien que légèrement forcé), les autres allèrent eux aussi se coucher.

. . . . .

      Le lendemain matin, les caravanes se remirent en marche avec nos héros passablement fatigués et un Nevra à la gueule de bois. Alors qu'ils discutaient de leur mission et de ses subtilités, un de leurs éclaireurs revint en courant.

  Eclaireur: "Village en vue! Contrairement à la dernière fois il est entouré de murailles et ils ne veulent laisser personne entrer, à part les femmes!"

Ils regardèrent devant eux et virent le village à plusieurs centaines de mètres de là.


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