Chapitre 4:

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      Le Capitaine de la Garde Obsidienne, Valkyon, était l'un des meilleurs combattants de la Citadelle. C'était d'ailleurs grâce à son niveau qu'il avait réussi à monter de grade si vite. Mais toute personne de talent à ses lacunes: et celle de Valkyon était la négociation- du moins, verbale. C'est pourquoi, alors qu'il demandait vainement au garde de la porte du village de les laisser entrer, Ezarel et Nevra, derrière lui, étaient morts de rire. Parce qu'ils sentaient bien que le guerrier s'enfonçait plus qu'autre chose. Le-dit guerrier se retourna. Lui ne rigolait pas du tout.

  Valkyon: "Vous pourriez m'aider.

  Nevra: -Mais c'est trop drôle!

  Valkyon: -Moi je ne trouve pas ça drôle du tout!

  Ezarel: -D'accord, d'accord, on va t'aider...

  Garde: -Quoi que vous me promettiez, je ne vous laisserais jamais entrer!"

Ezarel s'approcha tout de même du garde et sortit un mouchoir de sa poche, qu'il lui plaqua sur la bouche. Le garde tenta de le repousser mais il s'évanouit presque aussi sec. Le Capitaine de la Garde Absynthe allongea le garde près de la porte et fouilla ses poches avant d'en sortir une clé. Nevra, Valkyon et Hérios, qui attendaient plus loin avec les autres soldats, le fixait, choqués.

  Ezarel: "Bon, on y va?

  Hérios: -Rappelle-moi de ne jamais te contrarier, Ez'!

  Ezarel: -Oh, mais ne t'inquiètes pas, je ne l'ai pas tué! Et tu n'as pas à t'inquiéter, je ne compte pas te tuer, ce ne serait plus drôle sans toi! Je me sentirais triste.

  Nevra: -Comment ça, "je me sentirais triste"?

  Ezarel: -Laisse tomber. Au fait, dois je vous rappeler qu'on n'a pas tout notre temps?"

Nevra lança un regard noir à Ezarel, qui l'ignora ou ne le vit pas, et déverouilla la porte. Le village était presque vide, mais bientôt Edoëran et un jeune homme qui souriait comme un bêta sortirent d'une grande maison. Les habitants de la Citadelle eurent tous -sauf Ezarel qui explosa de rire- une déconnection cérébrale en comprenant ce qui venait de se passer. Edoëran les remarqua et alla les voir, alors qu'Oruo dégainait sa lance.

  Edoëran: "Vous en avez mis du temps.

  Hérios: -Ed'... Me dis pas que... Quand même pas...?!

  Ezarel: -Mes Dieux, Edoëran, tu mérites bien d'être en vie!"

Nevra explosa de rire à son tour tandis que Valkyon restait calme quoique légèrement agacé et qu'Oruo ne comprenait rien à ce qui se passait. Pourquoi est-ce que ces étrangers riaient? Et pourquoi Kala qu'il pensait douce et joyeuse était-elle tout à coup devenue si froide?! 

  Edoëran: "Oruo, il faut qu'on parle. avec ton père. Ne les attaque pas, ce sont mes amis."

Oruo déglutit bruyamment et les mena jusqu'à la maison qu'il occupait avec son père.

. . . . .

      Oruo faillit s'étouffer avec son verre de vin. C'était trop d'informations d'un coup pour son pauvre cerveau.

  Wohoma: "Donc si je résume, vous êtes au courant de tout, vous êtes des Capitaines, vous êtes ici pour nous aider et, surtout, ma belle-fille est un homme. C'est ça?

  Hérios: -Euh... Oui, en gros..."

Wohoma paraissait presque aussi choqué que son fils, mais gardait un certain calme. C'était dur à avaler... Mais si ils les aidait, sans qu'ils aient à leur demander, alors ils étaient les bienvenus.

  Wohoma: "Que voulez-vous en échange de votre aide?

  Nevra: -Juste que vous continuiez à traiter avec nos marchands. De plus, les femmes qui le voudront pourront rester ici."

On voyait pourtant que cette clause semblait le désespérer. Wohoma prit le temps de la réflexion, puis accepta.

  Wohoma: "Nous allons vous mener à sa tanière. Et comptez sur nous pour vous aider!"

Ils convinrent de l'heure et allèrent se préparer.

. . . . .

      Edoëran, qui avait quitté son déguisement, observait la Lune qui était pleine ce soir là. Ils allaient bientôt commencer à combattre. Mais sans lui, parce qu'il était vraiment nul dans ce domaine. Il était censé rester au village et ça ne lui déplaisait pas, parce que se retrouver en tête-à-tête avec un dragon capable de détruire un village de chasseurs en si peu de temps, très peu pour lui... Il entendit tout à coup un bruit derrière lui et se retourna pour voir Oruo et Konokä. Le jeune guerrier avait une expression sombre et presque triste sur le visage. Que pouvait-il bien avoir?

  Oruo: "Kala... Euh... Edoëran...

  Edoëran: -Qu'est-ce qui t'arrive?

  Oruo: -Je... Malgré que tu ne sois pas celui que je pensais... Je... Je t'aime toujours... C'est bizarre, non?

  Edoëran: -Je ne connais pas les sentiments. Ca ne sert à rien de m'en parler.

  Oruo: -Ha... Tu es vraiment différent de Kala..."

Il eut un rire gêné.

  Oruo: "On... On est encore mariés, hein?

  Edoëran: -En principe, oui."

Il y eu un très long silence où Oruo ne savait pas quoi dire et où Edoëran se fichait bien de ce qui se passait. Puis le jeune guerrier, prit d'une impulsion soudaine, le prit dans ses bras.

  Oruo: "Je vais tuer le monstre. Et après, on aura une vraie conversation, d'accord?

  Edoëran: -Si tu veux."

Il l'observa un peu avec un petit sourire et posa quelques instants ses lèvres sur les siennes avant de s'enfuir en courant sous le regard de l'Elfe à peine choqué.

. . . . .

      Le monstre observait ces ridicules humains qui venaient le défier. Qu'ils étaient petits, faibles, fragiles! Il n'en ferait qu'une bouchée! Le nombre ne l'emportait pas toujours! C'était lui le plus fort, ils ne l'avait toujours pas compris? Il attaqua sans plus de discussion avec son lui intérieur. Quels faibles! Le premier qu'il avait touché, celui qui sentait deux espèces, venait de tomber, blessé à la jambe. L'humain cria de douleur et un Elfe vint l'éloigner pour le soigner. Le monstre sentit soudain une vive douleur et remarqua une lance enfoncée dans son flanc. Il l'arracha et tenta de découvrir qui avait osé le blesser. Un autre humain, avec un ours? Il avait la même odeur que ceux qu'il avait tué. C'était sûrement pour une vengeance que cet humain faisait ça. C'était ridicule. Quels humains stupides... Il n'en ferait qu'une bouchée!

. . . . . 

      Oruo cria son soulagement. Il était mort! Enfin! Et c'était lui qui l'avait achevé! Si avec ça, Edoëran ne l'aimait pas, au moins un peu! Son père semblait lui aussi soulagé, mais pas pour les mêmes raisons. Sa famille était enfin vengée.

Wohoma: "Allez... Ce soir, c'est la fête!"

Des cris de joie lui répondirent de partout.

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