Déserteurs

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Chaque homme est amoureux, mais tout amour se fane
La furie de la guerre a quitté les vainqueurs
Seuls demeurent les faibles, les lâches, les déserteurs,
Ceux qui ont fui la vie d'une balle en plein crâne

La fleur des chairs roussies embaume les aurores
Le sang des possédés coule aussi dans les cieux
Un grand soleil vermeil, usé et poussiéreux,
Perle sur l'horizon et les milliers de corps

Sur le champ de bataille où s'endorment les haines
Comme émergeant des cendres, un archange d'ébène
S'éveille. Dans ses yeux blêmes, on comprend qu'il a faim.

Il fourre dans sa bouche un cadavre, puis cent,
Quand le cor des vainqueurs résonne au loin. Enfin !
Il repart s'abreuver d'un nouveau lac de sang.

La plume à l'envers et l'encre vers les étoilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant