CHAPITRE 2 : Orgueils et Déductions

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Depuis quand son matelas était-il devenu si inconfortable ? June ne se souvenait plus. Se réveillant à peine, elle essuya le filet de bave qui la reliait encore à son lit. Ses yeux avaient vraiment du mal à s'ouvrir, la lumière était trop intense. Elle avait sûrement dû oublier de fermer les volets la nuit dernière quand elle avait été obligée de soigner un inconnu qui avait pénétré chez elle sans se gêner.

- Oh mon dieu ! ! !

Elle s'était souvenue de tout dans un temps-record, ses yeux étaient grands ouverts, mais ils n'arrivaient à rien distinguer de ce qui l'entourait. Aucune ombre aux alentours, elle avait peut-être rêvé. Mais le fait qu'elle soit assise sur le sol, couché contre le flanc de son lit, des pansements entre les mains, lui indiqua qu'en fait tout s'était réellement passé.

- Beuh...Mmh... Où est-il ? Se demanda-t-elle en s'étirant longuement, puis en baillant ouvertement.

Du mieux qu'elle le put, elle se leva et elle se dirigea vers la salle de bain. Son arrière-boutique qui lui servait d'appartement était un endroit assez grand. Elle avait réussi à agencer tous les meubles comme elle le souhaitait sans que ça fasse trop chargé. Un corridor reliait toutes les pièces, à droite c'était la salle de bain et les toilettes séparées, puis à gauche la cuisine et le salon et au bout de ce couloir, c'était sa chambre où l'inconnu avait passé la nuit à se reposer de ses blessures. La salle de bain était assez petite, mais il y avait une baignoire et dans cette baignoire le corps d'un homme...

- AAAAH ! Cria-t-elle en apercevant cet homme, endormi dans sa baignoire.

June mit ses mains autour de sa bouche, puis discrètement, elle s'avança d'un pas peu rassuré. Avait-il essayé de prendre une douche, ou bien préférait-il dormir dans ce genre d'endroit plutôt que dans un lit douillet ? Elle aventura lentement sa main pour toucher la joue de l'homme endormi. Au premier grognement, elle étouffa un cri entre ses mains fortement pressées contre sa bouche.

- Oh non, qu'est-ce que je vais faire... Commença-t-elle à se plaindre, en sautillant sur elle-même.

- C..... Murmura l'homme, incompréhensible.

June osa se pencher vers lui pour essayer d'entendre ce qu'il essayait de lui révéler.

- Pardon ? Demanda-t-elle toute tremblante.

- Café noir... deux sucres...

Franchement, il avait un culot monstre. Avec une moue plus que lassée, elle se redressa et elle était sortie de la salle de bain pour rejoindre la cuisine en titubant. Elle ne buvait jamais de café, elle n'en avait pas. Mais la question n'était pas là ! Elle n'était pas la boniche de cet inconnu qui attendrait sûrement un moment d'inattention pour la faire prisonnier et la violer, avant de la tuer.

- Tu lis trop de romans policiers, ma pauvre... Se dit-elle, en se donnant des claques mentales.

Le propriétaire de la brasserie française avait sûrement de quoi faire un café, de si bon matin. Elle jeta un regard à sa montre, il était 7 H 45 pétante. Plus qu'un quart d'heure et ce serait à son tour d'ouvrir sa boutique. Étrangement, elle sentait que la journée serait longue.

Après un petit moment, elle revint dans son appartement, le café noir à la main. Elle ne se souvenait plus avoir fermé la porte de la salle de bain. Bloquée devant cet obstacle, elle ne réfléchit pas et elle ouvrit la porte. Derrière, prenant une douche tout à fait normalement, l'individu complètement nu. Elle avait envie de refermer vivement la porte en hurlant un pardon, mais l'étranger la retint d'un geste de la main.

- Posez ça là et donnez-moi une serviette, demanda-t-il sèchement en se voilant derrière le rideau de la baignoire.

- Euh....Oui ! Répondit-elle, totalement pétrifiée par la situation.

THE SECRET OF BOOKSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant