Smells of Click Click Bada Bim Bada Boum

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Je n'avais presque pas dormi de la nuit. Le beau dandy de la station Zoo, comme je le surnommais à présent, hantait mes rêves, tous plus perchés les uns que les autres.

Je m'étais donc levée trente minutes plus tôt qu'à l'habitude, avec la perspective qu'il serait là, sur les bancs insalubres de la Banhnof Zoo.

Tel un fier homme, il se tenait, debout et droit, regardant avec un air stoïque les rails sur lesquels passaient bon nombre de trains. Son visage semblait apaisé, mais une once d'agitation venait approcher ce faciès, cadeau des dieux.

Encore une fois, je m'approchai doucement de lui, profitant du fait qu'il ne m'avait pas vue, afin de le scruter dans les moindres détails.

Il arborait un élégant costume trois pièces, noir où il le fallait, avec la cravate et la chemise blanche. Ses cheveux, fils d'anges pour lesquels j'avais une forte envie de caresser hier, était maintenant coiffés d'une sorte de chapeau mou noir, en coordination avec le reste de sa tenue. Un gentleman, un dandy à l'état pur.

Alors que j'essayais d'admirer la couleur de ses pupilles vairons, son nez, aussi bizarre que cela soit-il, m'interpella. Il saignait du nez, nez parfait par ailleurs. Il saignait abondamment.

- Excusez-moi, Monsieur, me permis-je. Mais... Vous saignez du nez...

- Oh... Je...

- Laissez-moi vous accompagner aux toilettes.

C'est ainsi que je me retrouvai dans les toilettes destinées aux hommes, sales et à la limite de l'insalubrité du métro, à attendre que le dandy parfait nettoie son nez et son visage tout aussi parfait.

- Je croyais pourtant en avoir fini avec toutes ces merdes... disait-il, certainement à lui-même.

- Pardon ?

- J'ai... Un passé difficile. Fait de drogue, de cocaïne plus précisément, de lait et de poivrons, et d'anorexie. Dis comme ça... C'est moyen.

- Vous êtes encore dépendant ? De la drogue, je veux dire.

- Malheureusement, oui. J'essaye tant bien de mal d'arrêter, de passer ma dépendance sur quelque chose de plus sain. Mais c'est dur. Et long.

Je ne trouvai rien à dire. Jamais je n'avais touché à ces merdes, je ne pouvais malheureusement pas l'aider.

Sa tâche de nettoyage finie, il dirigea son corps, ainsi que son visage vers moi, un petit sourire étirant ses lèvres.

- Excusez-moi, est-ce que je peux vous embrasser ?

Mon cerveau se bloqua un instant. Blaguait-il, ou était-il on ne peut plus sérieux ?

Mais rapidement, mon cerveau en état de stand bye momentané laissa les commandes au sentiment d'allégresse qui flottait dans l'air. Ou à mes hormones, au choix.

Ainsi, mes lèvres retrouvèrent celle du gentleman, encore inconnu à mes yeux. Celui-ci me plaqua sauvagement contre le mur carrelé blanc de la pièce, me levant afin d'entourer mes cuisses autour de sa taille. Ma langue rencontra ensuite la sienne pour un baiser enflammé et torride.

Je n'avais plus éprouvé une sensation semblable depuis longtemps, et la ressentir à nouveau par le dandy, rendait tout cela magique.

Sans que je m'y attende, il nous fit transvaser d'emplacement, me portant jusqu'au lavabo, afin de m'y déposer. Sa bouche partit de mes lèvres, passa par ma mâchoire avant de s'arrêter à la destination de mon cou, y laissant certainement une marque bien visible.

Pendant que sa bouche s'affairait à maquiller mon cou de marques violettes, l'inconnu de la station Zoo montait ses mains derrière mon t-shirt, profitant du fait que je me cambrais de plaisir sous ses baisers. Il enleva d'abord mon haut d'un coup sec, puis finit par dégrafer mon soutien-gorge, qui partit rejoindre mon haut à terre, me retrouvant à moitié nue devant "l'extraterrestre".

Tout en déposant des doux baisers sur ma poitrine, il s'attaqua à déboutonner ma jupe, tandis que je m'occupais de son pantalon, nous retrouvant bientôt à égalité.

Il rejoignit à nouveau nos lèvres, alors que nos corps s'emboîtaient mutuellement. Sa bouche laissa échapper un râle étouffé, tandis que je me retenais moi-même de crier, ses mouvements de bassins montant en crescendo.

Il se laissa se vider en moi, alors que je soufflais enfin, des gouttes de sueurs perlant sur mon front. Je me laissais glisser du lavabo sale, ramassant mes habits et me rhabillant par la même occasion, alors que de son côté, le "gentleman" faisait de même.

De nouveau, il s'approcha de moi, prenant délicatement ma tête entre ses mains.

- J'espère avoir pu faire disparaître, ou du moins cacher, cette odeur de tristesse qui émanait de vous encore hier. Darling ?

- Loukina.

C'est alors qu'il posa sur mon front encore transpirant un baiser abominablement tendre. Tandis que je pensais qu'il allait s'en aller, il me tendit une sorte de carte de visite.

- Thank you. Grâce à vous je ne saignerai plus du nez. Mais, dans le cas contraire, je peux vous contacter en cas de nouveau saignement ? Vous avez mon numéro.

- Merci... Je pense. Monsieur ?

- David Bowie.

Le Dandy de la Station Zoo | David BowieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant