Texte n°9

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Si vous saviez combien ça fait mal.
D'être celle que l'on ne voit pas, que l'on ne calcule pas.
D'être celle toujours en retard, celle qui n'est pas prête et qui a peur.
Qu'est-ce que ça fait chier d'avoir peur,
ça fait chier de voir une belle opportunité, de la voir vous dire bonjour, et de l'ignorer parce que votre cœur n'est pas prêt.
Ça fait chier de toujours faire des efforts pour être quelqu'un de bien, quelqu'un qui s'efforce d'être apprécié par les autres pour être au final la fille qui perd tout.

Mon problème est grave : il est 11h11. Le monde est sûrement en guerre en ce moment même, des gens se déchirent, se séparent, des enfants pleurent, des Hommes meurent, et moi je suis là.
Là au milieu du monde, du monde si actif, si cruel et pourtant si beau, si éphémère et moi je suis là, là à me demander :

Pourquoi je sens chaque matin le poids du monde se resserrer sur moi, pourquoi je pense constamment à ma vie en me disant que c'est un échec alors que les cartes ne sont pas jouées ? Pourquoi avoir 16 ans est-il devenu si compliqué ?
Pourquoi je suis la seule, la seule chez qui rien ne fonctionne. Chez qui tout est dysfonctionnelle. Personne ne me veut, personne ne me voit, personne ne me sourit et me regarde comme si j'étais là.
C'est difficile d'être comme moi. Je crois que même un mode d'emploi de vous suffirait pas et pourtant quelque fois je me surprend à essayer de me comprendre.
Je me surprend à me dire " Hé, toi, petite humaine pourquoi réagis-tu ainsi ? "
Et là, des formes et des couleurs se rependent, je crois que le néant c'est emparé de moi et qu'il ne veut pas me relâcher.
Je crois que l'univers essai de me parler, mais je n'arrive plus à déchiffrer le langage cosmique. J'aurai aimé lui dire tant...

" S'il-te-plait attend moi, je sais que ces derniers temps je ne t'ai pas vraiment écouté, j'ai préféré me braquer, mais je suis prête à ouvrir les yeux. Oui c'est vrai je ne tente rien tu as raison, j'ai peur, je suis effrayée à l'idée de vivre, j'ai peur de l'amour, je n'ai jamais eu aussi honte de l'avouer. J'ai peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas être assez jolie, de ne pas savoir mit prendre, de perdre l'autre à défaut d'essayer, j'ai tellement peur si tu savais. Rien que d'en parler mon cœur tremble. Je suis assez étrange ces derniers temps, j'ai toujours froid et toujours chaud, je tremble au milieu de la nuit, je pleure à 14 heure alors que le soleil brille, mes yeux s'éteignent au coucher du soleil alors qu'il reste les étoiles, mes mains prient inlassablement un destin sans jour, et mon cœur... Mon cœur se meurt tous les jours. Ils dépérit silencieusement sans un bruit, comme lorsque que l'on veut passer au milieu d'une foule. Monsieur l'univers, j'ai un problème... Un gros problème, ce matin je me suis dit que quelque chose clochait et n'avais aucune idée de ce que ça pouvait être, mais maintenant je sais. Malgré la jolie lueur du monde, malgré le sourire des gens, malgré l'espoir dans les paroles, malgré le vent régénérant les esprits, et malgré le temps nous rendant tous peu à peu éphémère, je sens, je sens le monde me chuchoter : Tu n'es pas de ce monde.

Texte.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant