Lien fraternel [EN PAUSE]

• Chapitre 3 - Anton •

La musique s'échappant de mon enceinte Bluetooth me pousse à continuer. Je refais 3 séries de pompes puis enchaîne les haltères.

— Stop, on arrête !

Merde. Il a su où est-ce que j'étais.Tant pis, je ne l'écoute pas. S'il croit que je vais m'arrêter, il se met le doigt dans l'œil. Quand je commence ma séance de musculation, je ne m'arrête sous aucun prétexte.

— T'es sorti de l'hôpital seulement hier soir et t'es déjà à la salle ! Arrêtes de suite !

Il éteint la musique et m'arrache les haltères des mains, le regard dur.

— T'as même pas été chez le psy !

Je ricane. Le psy ? Il se fou de moi ?

— Non mec je rigole pas, t'as peut-être vite récupéré et a impressionné les médecins en quatre jours mais t'a été dans le coma pendant un mois alors fait pas le con !

— Ta gueule.

Je récupère ma serviette d'un geste vif et file aux vestiaires me doucher en colère. Il me suit.

— Tu comptes me suivre longtemps ?

— Pourquoi tu ne veux pas aller chez le psy ?

— Ais-je une tête à me rendre chez un psy ? Rétorquais-je.

— Tu devrais essayer d'y aller, rien qu'une fois.

Je soupire. Manu a beau être mon meilleur ami je n'ai jamais compris cette facette protecteur venant de sa part avec moi.

— Au moins une fois ?

— Tu me saoules.

Il sourit, vainqueur. Je m'y rendrais mais qu'il arrête d'être à côté de moi sans cesse.

— Je t'ai entendu. Je ne crois pas que tu te rends compte qu'un mois sans toi au lycée c'était la mort.

J'allais répliquer mais pour une fois je me tais et essaie de me mettre à sa place. Depuis l'âge de nos 6 ans nous nous connaissons. On a connu les pires galères et les meilleurs fous rires au monde. Il a perdu ses parents dans un crash d'avion il y a trois ans et depuis, il vit chez mes parents. C'est vrai qu'il est carrément devenu comme un frère pour moi et s'il m'abandonnerait pendant un mois je me sentirais mal.

— T'as essayé de te rappeler ce qu'il s'est passé ?

— Aucune idée, c'est un trou noir,fis-je en entrant dans ma voiture de sport.

Je regarde à travers la vitre et pense à mon retour au lycée demain. Un tas de feuille m'attend sur mon bureau. Il va falloir que je rattrape tous les cours. Ça nem'enchante guère mais je dois avoir mon diplôme de fin d'année.

— Tu étais où bon sang ? Demande ma mère en faisant les gros yeux.

— En train de me promener, ça va. Je ne suis pas un sucre !

— Tu ne me parles pas comme ça Anton s'il te plaît, je suis ta mère !

— Ouais.

Depuis le réveil de mon coma, je ne fais que m'embrouiller avec ma mère. Je ne sais pas pourquoi. Avant,nous étions pourtant assez proches et tout à changé. Peut-être est-ce dû au fait qu'à mon réveil je n'avais personne à mon chevet et que Manu a été le premier à savoir que j'étais sorti du coma. Je ne sais pas.

— Bon et demain soir, juste après les cours, tu as rendez-vous chez le psy.

Je soupire.

— C'est compris ?