Chapitre XII

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Je suis en route pour l'aéroport. J'ai fais un dernier bisou à Chaussette, ses petits yeux implorants de câlins vont me manquer ces quelques jours. Harry m'a envoyé un message assez laconique, je dois admettre que je suis un peu déçue ... Mais à quoi devrais-je m'attendre ? D'ailleurs, je commence à regretter d'avoir suivi le conseil de Laura en mettant en application tous les conseils qu'elle m'a donné, comme prendre toute ma lingerie la plus sexy et délicate ...

Je me sens un peu coupable de faire ça à Matthew. Nous avons dîné ensemble, nous nous sommes embrassés et voilà que j'envisage d'avoir une quelconque relation avec Harry ? Le souvenir des lèvres de Matthew me revient en mémoire. Je trace le contour de mes lèvres du bout des doigts, et tout en fermant les yeux, je refais mentalement le chemin qu'ont emprunté ses mains sur mon corps, et la sensation que cela procure ... Je me sens devenir braise. Mais le feu est rapidement éteint lorsque je me souviens qu'il ne m'a toujours pas donné de nouvelles. Lui est-il arrivé quelque chose ? Je m'inquiète pour lui, mais en même temps, je lui en veux tellement. Il m'a laissé en plan, et m'a crié dessus. Quel genre d'homme hausse le ton lors d'un premier rendez-vous ? Non, je ne dois pas me sentir coupable. S'il ne me donne pas de nouvelles après mes innombrables appels et messages, cela doit vouloir signifier qu'il ne veut pas me revoir.

Lorsque je franchis les portes de l'aéroport, je me mets en quête du kiosque à journaux où Harry m'a donné rendez-vous. Et puis, je l'aperçois. Il est toujours aussi séduisant, ses cheveux couleur miel sont encore un peu humides, et dans un désordre maitrisé. Il porte un jean anthracite, un tee-shirt moulant noir à col V et une veste de costume grise. C'est également la première fois que je le vois porter des converses noires, et cela me surprend quelques peu. Il tient fermement un journal entre ses mains qu'il lit avec beaucoup d'attention, et comme à chaque fois qu'il se concentre, il aspire le coin de sa lèvre entre ses dents. Dieu, qu'il est beau. Je vais mourir sur place à force de le dévorer du regard.

Je m'avance dans sa direction, trainant péniblement mon énorme valise. Il relève les yeux de son journal, et devient hilare en voyant ma démarche de camionneur sur talons aiguilles. Il repose le papier noircit par les informations récentes et vient à ma rencontre pour prendre la valise.

- Vous savez que nous ne partons que deux jours et demi ?

Je n'ose pas lui répondre et je baise les yeux, prise la main dans le sac. Ah, Laura et ses conseils ... Quel embarras maintenant !

Nous montons à bord du Boeing, en classe affaire. Les sièges en cuir beige sont larges et confortables, et la nourriture servie est plutôt bonne, ce qui est surprenant pour de la nourriture servie dans un aéroplane. Après plusieurs heures où nous discutons de la stratégie à mettre en oeuvre pour convaincre Monsieur Starling, Harry range les documents pour ne pas s'éparpiller.

- Nous allons arriver dans environ une heure, mais nous ne serons sur place qu'aux alentours de dix-huit heures trente.

Je regarde Harry avec incompréhension, où allons-nous ?

- Il n'y a que le siège de la société de Monsieur Starling qui se trouve à Paris, il vit dans un endroit reculé. Nous n'avons pu trouver qu'un chalet en location pour séjourner, il n'y a pas d'hôtel à des kilomètres à la ronde, et le nom du village est imprononçable.

Je reste silencieuse. Un chalet ?

- Et visiblement, vous n'en avez pas été informé ...

- Qui devait me tenir au courant ?

- J'ai chargé Clemence de cette tâche hier matin.

Je me mets à rire nerveusement. Clemence devait me dire que j'allais passer deux nuits avec Harry dans un chalet en France alors qu'elle m'avait clairement fait comprendre qu'elle comptait m'écraser ? Quelle ironie ! Je comprends mieux pourquoi elle ne m'a rien dit.

H&H CraytonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant