Chapitre 40: Conseil de guerre

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Un horrible mal de crâne me pourfend la matière grise dès mon réveil. Je retrousse mon nez dans une grimace très peu charmante mais qui cependant exprime ma douleur. Avec peine je tente de me remémorer ce qu'il s'est passé la veille mais il m'est impossible de réfléchir avec ce foutu mal de tête. Mes souvenirs de la soirée sont troubles, je ne me rappelle pas très bien du début et en ce qui concerne la fin de tête soirée: trou noir. Au vue de mon état déplorable: j'ai des cernes de six pied de long, de la bave coulant sur mon menton et mes cheveux sont en pétard totalement emmêlés, je déclare avoir la gueule de bois. Je promène mon regard morne sur les alentours. Le feu fume encore et mes amis dorment comme des marmottes. Je me défait de mon duvet, des frissons me parcoure le corps. C'est qu'on se les caille le matin.

Malgré mon état je tente de faire remonter quelques lambeaux de souvenirs mais rien a y faire. Rien ne me revient. J'espère seulement ne pas avoir fait une grosse connerie...

Je me lève prend une bar chocolatée dans mon sac, des vêtements et je sors de la caverne. La lumière éblouie mes yeux encore embué de sommeil. Il me faut quelques minutes pour m'adapter à la luminosité ambiante. Je m'éloigne un peu et pose mes fesses sur le rocher. Je regarde le paysage autour de moi. 

C'est vraiment beau ici, derrière les murs. C'est tellement différent. Les arbres sont plus grand et plus vigoureux. Les ruisseaux ont une eau plus claire. Je me souviens encore des premiers jours où j'avais le mal du vert. Mais maintenant que j'y suis habituée j'apprécie presque toute cette verdure.

Une fois que le ventre plein, je décide me changer. Je pu l'alcool encore heureux qu'il n'y ai pas de trace de vomi ni de l'odeur. Beurk. Je suis troublée, d'habitude je ne bois jamais de l'alcool au point de ne plus me souvenir de la veille. Ça ne me ressemble pas, je me demande encore quel mouche m'a piqué.

J'enfile un débardeur noir et un leggings de la même couleur. Je mets ma veste et rejoins les autres dans la grotte. Je les réveille en douceur je n'ai pas la force de chanter cette fois ci. Nous avons rendez vous avec Zahira et ses conseillers de guerre pour mettre sur pied la contre attaque. Il était temps.

Nous n'aurions pas pu fuir éternellement. De toute manière il est grand temps pour moi d'assumer mes responsabilités. Cette fuite était stupide, nécessaire peut être sur le moment mais avec un peu de recul je me rend compte d'a quel point je me suis comportée avec lâcheté et égoïsme. Je ne voulais pas être ce que la prophétie disait de moi. Je voulais croire que je tenais les rênes de ma vie. Que d'illusion et j'ai bien faillit entraîner mes amis dans ma chute.

Nous retrouvons la guerrière noire devant son village, un air grave assombri son visage. Zahira lève la tête et nous remarque enfin. Elle nous fait signe de la main de la suivre. On dirait bien que cette fois nous avons le droit au comité d'accueil. Visiblement pas besoin de chercher dans le village ou pourrait bien se trouver Zahira. 

Nous engageons le pas derrière elle. Je suis le dos musclé de Zahira dans les dédales de la tour. Nous passons devant l'escalier qui mène au cachot. L'odeur de moisi qui en remonte n'a pas changé et me rappelle quelques mauvais souvenirs.

Soudain notre guide s'arrête, nous sommes devant une grande porte faite de bois. Elle me rappelle un peu la porte du manoir. Imposante et intimidante.

Zahira s'annonce et entre dans la salle nous sur ses talons. Je regarde autour de moi, c'est une grande salle cependant très vide. Il n'y a qu'en son centre une table ronde entouré de chaise. Quatre personnes y sont assises, certainement des conseillers et des généraux. Cette scène me fait fortement penser à un conseil de guerre. Je me retourne vers ma petite bande, seulement, à ma grande surprise Lucas et Jeremy ne sont plus là. J'interroge Alicia du regard qui lève les épaules. Elle n'en sait pas plus que moi puis je regarde Valentine.

"Il m'ont dit qu'ils avaient un truc important à faire, me chuchote elle."

Soit, si ils veulent. Seulement ça me désespère qu'ils ne comprennent pas l'enjeu de ce qu'il se passe. J'espère pour eux qu'ils ont vraiment quelques choses d'important à faire. Zahira prend place sur le siège le plus imposant de la salle. Son dossier est fait d'os et au bout de ses accoudoirs se trouve deux crânes de bête qui me sont inconnues.

"Asseyez vous la. "

Elle nous montre du doigt trois petite chaises. Elle ne semble pas avoir remarqué que nous avons perdu la moitié de la troupe en chemin. Ou alors elle n'en à rien à faire. Je prend donc place ainsi que les deux jumelles sur les sièges qui nous étaient réservés.

"Bien commençons, nous sommes ici pour échafauder une contre attaque face à l'académie. Cette situation inconfortable à bien trop duré et il est temps pour nous de reprendre ce qu'il nous revient de droit. Pour cela, il va falloir en premier lieu démanteler leur réseau de trafic illégal.

Comment ça un réseau de trafic illégal? Je profite d'une pause faite par Zahira pour poser la question. Tous se retournent vers nous trois surpris.

- Vous ne savez donc rien? Demande une dame du conseil.

Je ne comprend rien à rien.

- Et bien comment vous dire ça. Le directeur est le chef d'une grande exploitation de créature surnaturelle pour ne pas dire esclavagiste. Dans les fait l'académie est un endroit où des élèves viennent apprendre. Officieusement, c'est bien plus complexe.

La conseillère marque une pause, réfléchissant aux mots qu'elle va employer.

- Mr Lacroix est un démon très puissant qui s'est enfui du tartare il y a de cela une centaine d'année. L'académie est pour lui une énorme industrie. La section Dragon lui constitue une armée d'être surnaturel qu'il manipule à sa guise. Les autres filières sont chacune une prolongation de son influence. Et les élèves qui ne réussissent pas leur études disparaissent mystérieusement, pour devenir des esclaves dans les mines souterraines de l'académie. Ils y récoltent de l'anima, un minerai noir qui permet de construire un portail vers le skyfly.

Je suis choquée de ce que je viens d'apprendre. Zahira reprend la parole.

- Mais ça ce n'est que ce qu'il se passe de votre côté, il s'est passé bien plus ici. Les chevaliers dragon ont attaquer nos villages les uns après les autres, les ont réduit en ruines et kidnapper leurs habitants. Ce village est le dernier de notre civilisation et tout ça parce que nous sommes des êtres surnaturels."

Je suis éberluée, totalement ahurie, cette histoire est si irréaliste. J'ai du mal à croire ce que j'entends. Difficile de se dire que ce qu'on a pris jusque là pour des héros ne sont que des ordures. Je savais déjà pour les attaques, Zahira me l'avait appris lors de notre dernière entrevue. Mais ce que je viens d'apprendre la me retourne le bide. Le pire dans tout ça c'est que l'on allait emprunter ce chemin. On s'apprêtait à devenir des chevalier dragon et donc à participer à ce projet. 

Après cette lourde révélation, le conseil établit un plan d'action. On demeure enfermé dans le salle encore une bonne dizaine d'heures. 

Quand je met un pied hors de la salle la nuit était déjà bien entamée. Zahira nous conduit toutes les trois jusqu'à une chambre avant de nous laisser elle nous informe que les garçons étaient juste dans la pièce d'à côté. Épuisée je me jette sur le lit sans prendre la peine de me changer ni de me couvrir avant de tomber dans un profond sommeil.

La section DragonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant