Chapitre 52: Patience

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Je regarde mon compagnon fronçant les sourcils de concentration. Jeremy examine le boîtier attentivement avant de se tourner vers moi.

« Passe moi une de tes dagues s'il te plaît »

Je me penche vers ma cuisse, en sors une de son fourreau et la pose dans sa main. Il la prend et ouvre délicatement le boîtier en prenant soin d'y arracher aucun fils. Et ce qu'il y en a! Une nouvelle fois Jerem l'analyse, se gratte le menton, écarte deux trois fils, des rouges, des bleus, des jaunes, s'éloigne réfléchit et y retourne une nouvelle fois.

Je contemple ce manège accroupi dans mon coin sans vraiment y comprendre grand chose. La seule chose que les films et les livres m'aient appris c'est que dans ce genre de situation il ne faut jamais toucher le fil rouge. JAMAIS. Allez savoir pourquoi ça déclenche toujours une alarme, une bombe ou un piège. En bref ça crée la panique. Reste à vérifier si cette information s'avère juste, mais pas aujourd'hui. Ce n'est pas le moment de prendre ce genre de risque.

Je me lève pour dégourdir mes jambes ankylosées. Je fais quelque pas puis jette un coup d'œil à mon ami toujours penché sur le boîtier. Quand soudain il pousse un cri de joie. Surprise je sursaute avant de me précipiter vers lui.

« Tu y es!? Tu as réussi? Je lui demande avec espoir.

- Presque, un peu de patience encore Anissa, me répond t'il avec un sourire confiant »

Puis il se penche vers moi :

« Même si je sais que ce n'est pas ton fort! Me taquine t'il tout en tapotant du bout de son index mon front.

Je gonflais des joues croisant mes bras contre ma poitrine.

- Hé! Et puis concentre toi au lieu de dire des bêtises!

- À vos ordres chef! »

A ces mots Jerem, amusé de la situation, retourne à son travail. Je me rassoie dans mon coin et j'attends en tâchant de me montrer patiente. Il s'est passé encore quelques minutes avant qu'un son nous confirme que Jeremy avait réussi à déverrouiller la porte.

« Et voilà, la porte est ouverte pour madame, m'annonce mon ami souriant tout en ouvrant la porte pour me laisser passer tel un gentleman »

Je ne me fais pas prier et je m'engouffre au travers de cette dernière, Jeremy dans mon sillage. Je suis déterminée plus que jamais à retrouver Eldrys et les autres dragons. Nous nous trouvons dans un couloir taillé dans la pierre. Il est faiblement éclairé par des lampes disposées régulièrement sur le plafond.

Je renifle l'air à la recherche de ma piste. Soudain je capte l'odeur caractéristique de mon dragon et me met à la suivre. Faite que rien de grave ne leur soit arrivée. Le chemin que nous empruntons descend encore plus profond dans le sous sol de l'académie. Cela me rappelle le chemin de la geôle dans laquelle Marcus m'avait jeter quand nous étions encore hors des murs. A ces souvenirs je grimaçais, j'avais vécu de meilleures moments dans ma vie.

Nous descendons toujours plus bas et il fait de plus en plus froid. Je me mets à frissonner, je n'ai malheureusement rien pour me couvrir. Je laisse couler un regard vers mon compagnon, je vois la chair de poule sur ses bras dénudés. Il est dans le même cas que moi.

Suivant toujours la piste, nous arrivons face à un croisements, trois chemins se présentent à nous. Je me concentre et respire l'air autour de nous. Plusieurs odeurs se mélangent brouillant la piste, mais en réunissant toute mon attention j'arrive à sentir la leurs, elle est faible et camouflée mais c'est suffisant pour nous indiquer le bon chemin.

«  C'est par là, le chemin de gauche, je le sens. C'est léger mais cette odeur leur appartient ça j'en suis sûr, j'informe Jeremy »

Nous empruntons le couloir de gauche, plus nous avançons moins je me sens à l'aise. Tout dans cette endroit me donne envie de fuir loin. Mon instinct ne cesse de me crier de partir, de ne pas continuer a avancer. Tout à coup, je me stoppe net, figée, des frissons d'effrois parcours tout mon corps et la peur s'insinue au plus profond de mon être. Je me sens trembler. Parmi toutes les odeurs qui s'entremêlent, j'en reconnais une qui me glace toute entière. Je sens l'effluve du sang qui transpire des murs. Je ressens la peur, la douleur et la souffrance qui imprègne ce lieu. Je repense à ce que Zahira nous avait révélé, une nouvelle vague de frisson me parcours.

Je sens la main de mon ami se poser sur mon épaule, me faisant ainsi reprendre mes esprits. Je me retourne vers lui, il a l'air de pressentir les mêmes choses que moi, en tant que naga son instinct doit lui dicter les mêmes choses que le mien.

J'inspire un grand coup « Continuons ».

Mon sentiment de malaise persiste tandis que l'ambiance autour de nous se fait plus lourde, plus angoissante. Cependant, j'use de toute ma volonté pour faire un pas après l'autre, pour encore m'enfoncer un peu plus dans ces ténèbres glacés. Je m'efforce de penser à mon dragon pour me donner la force de rester, pour m'empêcher de prendre mes jambes à mon cou alors que cela me démange.

L'odeur de la piste se fait soudainement plus intense, je tourne sur moi même à la recherche de là d'où ça vient. Puis je me fige, je regarde à ma droite et j'y remarque une porte blindée avec un nouveau digicode. Les dragons sont derrière cette porte j'en suis persuadée.

Je lance un regard à Jeremy, je n'ai pas besoin de lui en dire plus, il me fait un signe de tête pour me dire qu'il a compris. Comme quelques minutes plus tôt mon ami déboîte le dessus du boîtier pour accéder aux fils qu'il manipule plus rapidement cette fois ci. En effet le boîtier est exactement le même que celui de la première porte. Sachant déjà comment le désactiver, Jerem y passe beaucoup moins de temps et au bout de seulement cinq minutes la porte est déverrouillée.

On s'immisce tout les deux à l'intérieur. Il fait sombre, la pièce n'est presque pas éclairée. La seule lumière provient d'une sorte d'incubateur. Je m'approche intriguée pour voir ce que c'est, puis je pose mes mains sur le verre froid surprise de ce que je vois. Je n'arrive pas à comprendre, cinq œufs y sont posés. Cinq oeufs de dragon et pourtant c'est bien leur odeur que je sens. Mais qu'est ce que...

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