Chapitre 51: Jeremy

69 10 0
                                    

Je cours dans le sens inverse à la recherche de Jeremy. Si moi je n'ai pas de compétence en informatique mon ami, lui est un vrai as! Et ça ça va m'être plus qu'utile.

Pirater le digicode est la solution qui me semble la moins risquée. Surtout si c'est quelqu'un de compétent qui s'en occupe.

D'après mes souvenirs Jerem devait s'occuper du passage dans le vestiaire des garçons. Je me précipite donc dans cette direction. J'espère qu'il y est toujours ou alors qu'il n'en n'est pas encore très loin. Je ne saurais pas où le chercher sinon.

Essoufflée je m'arrête devant l'entrée du gymnase. J'aurai bien aimé reprendre mon souffle mais je n'ai pas le temps, je ne veux pas me donner ce temps. Je pousse la porte déterminée, je m'avance lentement vers le vestiaire des garçons. La porte est fermée, sur mes gardes je renifle l'air autour de moi. Sait on jamais, je suis en territoire ennemi qui se transformera bientôt en terrain de révolte. La prudence est donc de mise, et elle ne me semble pas du tout excessive.

Le pif en l'air, je ne respire aucune odeur suspecte, je ne sens que celle de mon ami. Elle me semble assez forte pour que je puisse me bercer avec l'espoir de le voir derrière cette porte.

Rassurée, je presse la poignée et entre dans la pièce. Je balaye la pièce du regard, elle me semble au premier abord vide, mais je décide de faire confiance à mes sens et de ne pas paniquer tout de suite. Je m'avance donc du coté des douches. La où son odeur me semble plus ténue. Cependant, les douches ne comportent elles aussi trace de personne.

Je pousse un profond soupir, je viens de rater Jerem de très peu. Tout semble indiquer qu'il s'est engouffré dans le passage il n'y a que quelques minutes. J'inspecte la pièce avec plus d'attention, il va me falloir trouver ce foutu passage et l'ouvrir à mon tour.

Le sol de la pièce est à mon plus grand désespoir mouillé, il n'y a donc aucune trace sur le sol qui pourrait m'indiquer l'emplacement. L'eau les a effacée. Mon odorat ne me sera pas plus utile, mon ami a tant fait le tour de la pièce que suivre simplement sa trace ne m'est plus possible. Cette situation m'agace, je n'ai qu'une envie, voir Eldrys et non pas courir après la terre entière. Faire preuve de patience n'a jamais été mon fort et toute cette histoire commence à me courir sur le haricot. De plus l'humidité des douches ne rend pas les choses agréables.

Irritée je sors des douches et m'assois sur un banc du vestiaire. Au moins ici il y fait à peu près sec. Je ressens le besoin de me poser cinq minutes pour réfléchir à la situation. Il m'est nécessaire de trouver Jeremy, sans lui je ne peux pas accéder à ce qui se trouve après cette porte. La peur que j'ai sentie dans les box m'inquiète toujours, je persiste à penser que ce qui a du ce passer ne peut être bénin. Je me dois de retrouver les dragons, tout comme je me dois de découvrir ce qu'il s'est passé.

Si me passer de mon ami n'est pas envisageable, il ne me reste qu'a le rejoindre et pour ce faire il me faut dénicher le passage. Je me relève résignée à y retourner quand je me rappelle que je n'en ai pas besoin, je n'ai besoin que d'attendre. Je me laisse tomber lourdement sur le banc. Quelle idiote, bien sur que je n'ai qu'a attendre, Jeremy va en ressortir accompagné de membre de cor auri tout comme moi un peu plus tôt. Dès fois je me dis qu'apprendre à ne pas me précipiter me serait bien utile même si l'attente n'est jamais facile.

Résolue, j'attends donc. Le temps me paraît bien long, je tortille mes mains d'angoisse. Je tape du pied à cause de l'anxiété, lorsque enfin apparaît des douches un petit groupe de personne qui me sont toutes inconnues. Je salue les membres de cor auri par un signe de tête silencieux. Mon ami ferme la marche.

Soulagée je m'avance vers lui, les choses vont enfin avancer. Lorsque Jeremy me remarque il parait en premier lieu surpris. Mais il n'a pas le temps de me demander ce que je fais là que je lui explique déjà la situation. Je le vois sourire face à mon impatience.

« Alors ce ne te dérange pas de venir m'aider? Je finis par lui demander une fois que je lui ai tout expliqué.

- Ma question est: pourquoi est ce que ça me dérangerai ? Sérieusement évidemment que je te suis, Dit il en levant les yeux au ciel, tu attends quoi là? Hop hop hop on y va ! Me presse t'il en me poussant en avant au moins ça a le mérite d'être clair.»

Il ne m'en fallut pas plus pour repartir en sens inverse. La troupe qu'avait ramené Jeremy avec lui était déjà partie .

Quelque temps après leur départ, les clameurs d'une émeute se font entendre. Essentiellement des cris de guerres, des bruits de luttes, le son matte de deux corps qui s'entrechoquent. J'en ai des frissons. Peu importe ce que peuvent penser les gens dans ce genre de moment c'est avec la peur au ventre que tu avances. L'imaginer et le vivre sont deux choses différentes. Je lance un regard à mon acolyte de toujours, je lis la même appréhension dans son regard. La deuxième partie du plan a été enclenché. Certains hommes de Fred ont dû ouvrir le portail au gens de Zahira.

Nous continuons notre route tout de même tentant d'ignorer les bruits à quelques mètres à peine de nous. J'essaie de ne pas penser à ce qu'il s'y passe, je meurs d'envie de me jeter dans la mêlée, de leur régler leur compte mais Eldrys passe avant tout. Le reste sera pour plus tard, d'abord les dragons.

Nous pénétrons à l'intérieur de l'arène, puis nous passons devant les box vides. J'aperçois les muscles de Jerem se tendre. Je devine à sa posture, sa mâchoire serrée que ne pas y voir nos dragons l'énerve, le rend triste et inquiet à la fois.

Je lui prend la main en signe de réconfort puis l'entraîne derrière moi. Je le guide au travers de l'obscurité qui règne dans ce couloir merdique alors que nous descendons dans les entrailles du bâtiment. Après un certain moment le couloir finit par s'élargir, nous y voilà.

« Le digicode est ici, lui dis je en le montrant du doigt »

La section DragonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant