Myrdul: Demontalis

Chapitre 6: Peu importe le prix du sang

Un mois auparavant, au campement orcs, Zinerk et Diran, ainsi que tous les représentants de chaque fraternité, discutaient d'un plan afin de porter un coup critique à l'empire, dans la grande tente.

-C'est une mission suicide que tu nous propose là, Zinerk. Enlever un roi c'est de la folie.
Lâcha le représentant rage-sang sur un ton exprimant son mécontentement.

-Pire que cela ! Si nous échouons, les répercussions iront jusqu'à Ook-lap et Malak en personne. En acceptant de combattre à tes côtés, Zinerk, nous avions juré de ne pas mêler ceux qui désiraient respecter le traité.
Surenchérissait le représentant des ours de l'agonie.

-Je comprends vos craintes mes amis. Mais aujourd'hui l'empire se réjouit encore comme s'il nous avait défait. Nous ne pouvons laisser notre honneur bafoué ainsi plus longtemps.
Répondit calmement Zinerk.

-Ce n'est pas juste une question d'honneur. Nous sommes plus nombreux et plus puissants qu'ils ne le seront jamais. Mais nous sommes divisés depuis les raids contre les elfes durant la grande guerre. Cette division est maintenue grâce à ce traité. Si nous réussissons ou que nous échouons, le traité sera brisé par l'empereur lui-même. Ainsi nous réunirons à nouveau la plus grande armée de Myrdul, et nous éradiquerons les humains.
Expliqua Diran sur un ton remplit de haine.

Ce discours entraîna de grands applaudissements dans l'assemblée ainsi que des cris poussés afin d'exprimer leur envie de faire couler le sang. Seul Zinerk restait de marbre.
Il se tourna vers son second et lui lâcha :

-Merci mon jeune second. Tu viens de me faire remarquer que mon plan me ferait perdre mon rang de lieutenant, et sûrement aussi ma tête, pour avoir détruit un accord de notre chef à tous, Malak. Alors je décrète que tant que je dirigerais ces troupes, cette mission n'aura pas lieu.

Lorsqu'il eut fini de parler, le lieutenant se tourna vers la sortie. Diran l'accompagna mais lorsqu'ils furent dehors, le second planta sa hache dans le dos de son mentor. Ce dernier s'effondra alors que la pluie et son sang se mélangeait à la boue.
Diran retira sa hache avant de la brandir au-dessus de lui.

-Peu importe le prix du sang, nous détruirons les humains.
S'écria-t-il. Et l'armée s'écria à son tour :

-Peu importe le prix du sang !

Diran était très imposant, même pour un orc. Il rasait ses cheveux noirs afin de ne laisser que ceux du haut de son crâne qu'il attachait en queue. Ses yeux était bleu clair, ce qu'y lui valut d'être surnommé regard de mort par la majorité des orcs de sa fraternité, les feux hurlants. À cette époque, Diran ne laissait pas encore pousser sa barbe. C'est à 12 ans, comme tous les jeunes orcs, que le fils de Zo-ok et Tira choisi sa fraternités, toute sa famille avait choisi de combattre parmi les chantes-lames, mais Diran s'identifiait plus au tempérament impulsif et sanguinaire des feux hurlants. C'est après avoir décapité l'impératrice Margaux qu'il décida de tuer son chef, dans un combat singulier, et prendre la tête de sa fraternité. Zinerk ne manqua pas de repérer la dangerosité d'un tel orc dans l'armée de Malak, ainsi pour tenter de canaliser la bête, il prit Diran comme second. Plus le temps passait, plus Zinerk compris qu'un jour son second le tuerait afin de prendre sa place.

C'est ainsi que, maintenant, Diran avait pris le pouvoir dans le campement orc. Sa première décision fut d'unifier toutes les fraternités sous ses ordres en un seul et même clan, les hurles tonnerre. Il ne lui manquait plus qu'à finaliser ses plans.

Quelques jours plus tard, des orcs amenèrent une femme enchaînée devant lui, dans sa tente. Diran sortit de ses appartements, qui était dans la deuxième moitié de la tente, séparé par un mur, et alla s'asseoir sur un trône fait en os et défenses de mammouth, qui se trouvait au fond de la première moitié.

-Cette femme vient te livrer un message selon ses dires.
Expliqua un orc.

-Eh bien je t'écoute.
Lâcha Diran d'un ton narquois.

-Mon nom est Jeyga, je suis ici de la part du roi de Glemheid. Il désire vous aider à détruire l'empire.
Commença la jeune femme.

Diran éclata de rire.
-Un humain souhaite m'aider ? Et en quoi me serait-il utile ? Un roi contre 7 autres ? Son aide n'a aucune valeur.

-Il possède un atout. Un mage qui est en réalité la seule descendance de Demontal.

À ces mots, Diran se figea. Il comprit tout de suite la valeur de ce mage. L'orc fit signe de se taire à Jeyga.

-Torgo prépare tes meilleurs éléments, changement de plan, nous enlèverons ce mage.

-Non ! Je vous interdis de faire ça !
La semi-dryade se lança sur l'orc qui l'expulsa d'un simple mouvement de bras.

-Je reconnais ton odeur. J'ai tué ta mère n'est-ce pas ? Je vais me faire plaisir. Emmenez la dans mes appartements.
Ordonna Diran.

-Quand dois-je lancer l'opération ?
Demanda Torgo.

-Le plus tôt sera le mieux. Pars sur le champ, observe-les, trouve une faille et exploite-la. Ne me déçois pas.

-Compris.

Torgo et ses troupes partirent, à dos de tigre géant, le soir même.