Chapitre 22: Réveil douloureux

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À son réveil, Demontalis vit qu'il se trouvait dans une tente, allongé sur un lit. Pour lui il s'agissait de la tente d'un des chefs de clan qu'il affrontait, mais bizarrement, il n'était pas enchainé au lit. Il tenta de se lever, mais fut pris d'une douleur vive dans le dos et retomba sur le lit. Le démon décida alors d'essayer de découvrir où il se trouvait.

Son lit était placé à côté de la toile de la tente. À sa droite, on pouvait trouver une table sur laquelle se trouvait plusieurs papiers ainsi qu'une bougie, éteinte et à moitié consumé, et une cruche d'eau, un peu plus loin se trouvait un coffre sur lequel reposait l'armure de Demontalis. Ce dernier sentit que des gouttes de sueurs roulaient sur son visage, il saisit un morceau de tissu qui se trouvait sur sa table de chevet et s'essuya le visage.

Le démon tenta à nouveau de se relever, et réussit, non sans douleur. Un fois sur pied, Demontalis saisi la cruche et la vida de son contenu.

C'est à ce moment que Diran entra dans la tente. Il avait un air très sérieux. L'orc aida Demontalis à s'assoir et prit place sur la chaise en face.

-Je suis content que tu te sois enfin réveillé.

Dit le chef de clan.

-Enfin ? Combien de temps suis-je resté inconscient ?

Paniqua le démon.

-Demontalis...

Commença Diran.

-Combien ?!

S'impatienta Demontalis.

-Presque trois mois...

Cette réponse pétrifia le mage.

-Comment vont les filles ?

Demanda-t-il finalement.

Diran garda le silence un petit moment.

-Il y a quelque chose que tu dois savoir.

Laissa tomber l'orc.

-Qu'est-ce que je dois savoir ?

Paniqua à nouveau le démon.

-Meloe est partie avec Régina deux semaines après ton accident.

Demontalis fut brisé par cette nouvelle. C'était la deuxième fois qu'une femme à qui il s'était attaché l'abandonnait. Que Meloe parte lui déchire le cœur, mais qu'elle emmène la petite Regina, qui était comme sa fille, lui était bien plus douloureux.

-Tu ne les as pas empêchées ?

Demanda le mage, au bord des larmes.

-Elles sont parties sans le dire à personnes. Mais aucun garde ne les a vues passer les portes, je ne comprends pas comment c'est possible.

Expliqua le chef de clan.

-C'est normal les dryades ont des pouvoirs leur permettant d'être indétectable. Il n'y a pas grand-chose qui pourrait les empêcher d'entrer dans ce camp et d'y tuer tous ceux qui s'y trouvent. J'espère pour toi que Vercieux ne s'alliera pas avec l'empire.

-C'est impossible ! Lorsque j'ai accompagné Zinerk dans ses campagnes contre les elfes, aucun de nos camps n'a été infiltré de la sorte.

-C'est justement parce que vous rasiez la forêt que les dryades sont apparues. Maintenant si tu le permets je vais te laisser mener ta guerre et je vais me livrer à Deew.

Conclu Demontalis, avant de se lever et marcher vers la sortie de la tente.

-Il en est hors de question, Demontalis. Je te rappelle que l'avancée de mes troupes est stoppée à cause de ton fils. Tu m'as libéré pour qu'on le tue ensemble, je ne te laisserais donc partir que lorsque nous aurons réussi.

S'énerva Diran en bloquant, de son bras droit, Demontalis.

-Nous n'en sommes nulle part, Diran ! Tes troupes sont-elles en position autour du domaine Voldars ? Avons-nous une arme permettant d'en finir avec Atélius ? Nous n'avons rien qui nous permet de réussir.

Tonna le démon.

-Pendant que tu étais inconscient j'ai pris les devants. Que crois-tu ? Dans une semaine, trente bataillons se regrouperont autour du domaine. Lorsque j'en donnerai l'ordre nous détruirons les Voldars. Et tu auras la meilleure occasion pour tuer ton fils. Nous partons demain alors prépare toi. Si tu essayes de déserter, sache que je te traquerais, et tu n'auras nulle part où te cacher.

Une fois sa mise en garde terminée, Diran quitta la tente pour rejoindre ses lieutenants.

Peu de temps après, Angela fit son apparition. Elle avait entendu la discussion de Diran et Demontalis, elle désirait donc prendre des nouvelles de ce dernier.

La générale expliqua au démon qu'il était très difficile de gagner du terrain à proximité du domaine Voldars aussi bien pour les orc, que pour l'empire. Les loups garous lançaient de plus en plus d'offensive contre les avant-postes.

-La situation ne fait qu'empirer, même l'empereur est inquiet.

Dit la jeune femme.

-Que veux-tu que ça nous fasse ? Nous combattons avec Diran désormais, nous sommes des ennemis de l'empire.

Répondit Demontalis sur un ton dépité, tout en attachant les sangles de son armure, dos à son interlocutrice.

-Toi peut être...

Commença Angela.

Le démon se tourna alors face à elle, le regard noir.

-Tu oserais retourner au près d'Eugord et les autres de l'empire ?

-J'ai prêté serment devant les dieux ! Et s'il y a bien quelque chose dont on ne peut pas prendre à la légère, c'est les dieux. Je sais que pour toi c'est facile, tu n'as ni royaume, ni famille, ni amis... Tu es seul. Les conséquences de tes actes ne retombent que sur toi et toi seul. Toute ta vie est construite sur les actes de ton père. Alors au lieu de suivre les ordres d'une déesse comme un mouton, prend toi en main.

S'énerva la femme. Avant de tourner les talons et se diriger vers la sortie. Mais elle se stoppa avant l'ouverture de la tente et dit :

-Tu n'es plus que l'ombre du mage qui combattait avec moi autre fois.

Avant de quitter la tente.

Les propos d'Angela tournèrent dans la tête du démon pendant plusieurs minutes. Demontalis se rendit compte qu'effectivement il ne suivait plus vraiment ses valeurs. Celle d'être libre, ne pas se soucier des conflits. Autre fois il fut ravager par la mort d'une petite fille et maintenant le voilà prêt à tuer son propre fils. Ça ne pouvait pas se passer comme ça. Demontalis quitta sa tente en courant, bien que sa blessure lui procurait une douleur insoutenable. Lorsqu'il eut rattrapé Angela il lui demanda de transmettre un message à l'empereur de sa part.

Ensuite le démon voulu rejoindre Diran, afin de lui demander son aide. Une fois dans la grande tente des chefs, Demontalis trouva le chef de clan sur son trône en train de rédiger un parchemin. Le mage demanda alors de quoi il s'agissait. L'orc posa sa plume et lui tendit le parchemin.

-Malak a reçu la nouvelle comme quoi j'ai tué mon frère. Il me prévient qu'il ne peut pas laisser passer ça. Voilà pourquoi il me demande un délai pour lequel Myrantal, Glemheid, Durlieu et Fallon devront être sous le contrôle des orcs. Je lui ai répondu que dans cinquante ans il pourrait se promener également dans les jardins de Vercieux.

Ricana l'orc, confiant.

-Je ne suis même pas sûr que tu réussisses en cinquante années. Mais je ne viens pas pour ça. J'ai besoin d'un poison très puissant.

Répondit Demontalis.

-C'est pour ton fils ? Tu t'es enfin décidé à reprendre la chasse ? Dans ce cas, j'ai ce qu'il te faut. Du sang de dragon noir, extrêmement difficile de s'en procurer mais c'est le poison le plus efficaces que je connaisse. Même si tu bois la potion de guérison des poisons rares tu y reste à cause de la vitesse du poison. Tu feras attention, je ne dispose que d'une petite fiole, ne la gâche pas.

Un alchimiste orc, vint amener la fiole et laconfia au démon. Ce dernier la mit dans son sac et prépara ses affaires. Ilfallait qu'il parte en direction de la frontière entre Myrantal et Jiravok, carun rendez-vous l'y attendait.

Myrdul: DemontalisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant