La prison orc, bien qu'elle soit une petite forteresse, le temps ne l'avait guère laissée intact. Du lierre envahissait les murs, le bois des portes ne résisterait pas à des coups de haches encore moins à un bélier. Seule la herse de l'entrée était encore dans un état convenable permettant de peut-être stopper les assaillants. La prison était défendue par un petit groupe de jeunes orcs peu expérimenté. Le bâtiment n'était jamais défendu par plus d'une vingtaine de guerrier.
Personne n'avait jamais pris la prison d'assaut. Mais si les orcs ont bien un défaut, c'est celui de vouloir garder une pureté d'espèce. La présence d'un hybride dans une des cellules était, pour certains chefs de fraternité, une raison suffisante assaillir le bâtiment.
Demontalis s'étant engagé à défendre la prison, devrait affronter une armée composée de six fraternités, environ sept cents orcs. Ne disposant que d'une centaine de guerriers, le démon devrait faire preuve d'ingéniosité pour remporter cette bataille. Accompagné de Adïn, le chef des Brises-Boucliers faisait le tour des défenses de l'édifice.
-Combien de temps nous restes-t-il à ton avis ?
Demanda le démon.
-Deux heures. Trois tout au plus.
Répondit son second.
-Il nous faut un plan de défense et vite.
-Sauf votre respect. Pourquoi ne pas emmener le jeune Aël hors de la prison ?
Demanda Adïn.
-Tu penses que je n'y ai pas déjà pensé ? La prison est en plein milieu du camp, il nous faudrait une heure voir plus pour rejoindre la sortie du camp la plus proche. Alors pour l'instant sa cellule est l'endroit le plus sûr pour lui.
Répondit le démon.
-Mais pourquoi ne pas, au moins, le mettre dans les appartements d'un des gardes ?
-Car, contrairement à sa cellule, les appartements des gardes risquent de subir des tirs d'armes de jet. Ce qui n'arrivera pas à sa cellule, tout simplement car elle se trouve sous terre.
S'énerva Demontalis.
-Maintenant, continue d'arranger les défenses. Moi j'ai quelqu'un à voir dans les cellules.
Continua le démon.
Ce dernier descendit à l'étage des cellules et demanda à ce que le gardien lui en ouvre une. Contrairement aux cellules de Glemheid, celle des orcs n'étaient pas des cages mises côte à côte, mais bien des pièces séparées par des murs et fermées par de lourdes portes en bois.
Demontalis entra dans celle que le garde venait d'ouvrir. Un cristal pendait du plafond afin d'éclairer faiblement la cellule. Dans cette pièce, se trouvait une femme vêtue d'une tunique usée et crasseuse, assise sur le sol. Ses cheveux sales et décoiffé lui tombait devant les yeux. Le démon ramassa un tabouret, qui était renversé, et le posa devant la femme avant de s'assoir.
-Comment va ton bras ?
Demanda le Demontalis.
La jeune femme ne répondit pas.
-Je sais que tu m'en veux beaucoup. Mais si on y réfléchit bien je n'ai rien fait de si grave.
Continua-t-il.
-Tu as assassiné un innocent, aidé le plus grand ennemi de l'empire avant de t'enfuir avec lui.
Répondit Angela.
-Tu savais très bien que je haïssais Doublor et il était loin d'être un innocent. Tu m'avais même donné des idées pour le tuer.
-Je ne te reproche pas la mort de cet idiot. Je te reproche ta trahison. Tu les as tous abandonné. Edariel... Eugord... Jeyga... Même moi !
Cria la générale en fondant en larme.
-Je sais bien. Mais si tu veux tout savoir, si j'ai fait ça, c'est parce que j'ai eu une vision.
Demontalis raconta à Angela son rêve, la jeune femme ne le croyait pas mais plus il avançait dans son récit plus ses doutes s'estompaient.
-Mais n'as-tu jamais regretté d'avoir quitté tout ceux de Glemheid ?
Demanda la générale.
-Je ne regrette personne. Edariel est retournée dans les bras de Doublor lorsqu'il fut libéré malgré mes avertissement. Eugord, ce manipulateur, violent, j'ai mille raisons de vouloir qu'il paye. Jeyga, si elle n'avait pas essayé de me vendre à Diran je ne serais pas aujourd'hui en train de risquer ma vie pour son fils. Et toi ? Si tu n'avais pas couché avec lui, Etan n'aurait pas essayé de me tuer.
Expliqua Demontalis à deux doigts de la crise de nerf.
-Je suis désolé...
Laissa tomber la jeune femme troublée.
-Je vais te faire sortir d'ici mais à la seule condition que tu défendes, à mes côtés, cette prison.
Proposa le démon.
Angela accepta. Demontalis demanda au garde d'équiper Angela et de l'amener sur les remparts lorsqu'elle sera prête.
Au-dessus de la herse se tenait Demontalis, Adïn et Angela, attendant l'arrivée des fraternités. Lorsque Soudain, des tambours de guerre se firent entendre. La petite armée orc vint prendre position dans la plaine dans laquelle se trouve la prison tout en formant un arc de cercle devant celle-ci.
Le ciel était couvert, même si certain rayon orangé du soleil arrivait à se frayer un chemin. Bien que ce soit le soir, il faisait une chaleur étouffante. Des gouttes de sueur ruisselait sur la peau de Demontalis.
Le temps passait et rien ne se passait. Puis, sorti tout droit des rangs adverses, six orcs s'avancèrent, les six chefs de fraternité.
-Alors comme ça les Brises-Boucliers vont défendre l'aberration ? Après avoir prit pour chef un non-orc, ils enchainent les hérésies.
Eclata de rire l'un des chefs.
-Même si la plupart des fraternités refusent de combattre d'autres orcs, nous allons vous écraser.
Continua-t-il.
Soudain ce chef orc reçut un carreau d'arbalète dans l'œil gauche et s'effondra sur le sol. Il s'agissait d'un tir provenant de Demontalis.
Ce geste eu pour effet de semer la panique parmi la fraternité de ce chef. Les cinq autres, furieux, lancèrent l'assaut.
Les catapultes lancèrent des immenses pierres, l'une d'elles atteignit le mur droit de l'entrée, ce qui fit effondrer le mur sur lequel se trouvaient Demontalis, Angela et Adïn. Demontalis se retrouva dans la cour avec Angela tandis que Adïn, était tombé de l'autre côté du mur. Le démon couru vers la herse afin d'essayer de la soulever avec d'autre guerriers mais, rien n'y faisait. Le second, sachant très bien que son heure était arrivée, se retourna, dégaina son épée et chargea en direction des assaillants. Il tomba face à un grand guerrier armé d'une lance. Adïn tenta de se défendre lorsqu'il sentit un grand froid le traverser, suivi d'une sensation de chaud coulant sur le bas de son ventre et ses jambes, il se sentit s'élever puis ses yeux se fermèrent doucement.
La vue de son second, empalé sur une lance etsoulever devant tous, le rendit Demontalis fou, il monta sur les murs encoredebout et se concentra. Ses yeux devinrent violets, et des éclairs de la mêmecouleur jaillirent de ses paumes pour aller calciner celui qui recevait lacharge envoyée par le démon. Beaucoup d'assaillants moururent. Lorsqu'unepierre envoyée par une catapulte s'écrasa à quelques mètres du démon, celui-ci tombaà nouveau mais cette fois-ci, il perdit connaissance.
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Myrdul: Demontalis
FantasyCe récit raconte l'histoire d'un monde médiéval fantasy en pleine crise. Nous suivrons la vie de Demontalis, prince démon exilé, les manœuvres du roi Eugord afin de devenir empereur ou encore nous verrons la montée en puissance des orcs. Un monde pe...