Chapitre 1

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Je cours de toute mes forces vers elle, mes vêtements se collant à ma peau. L'air est parfumé d'une odeur fétide, répugnante, comme si la pièce était remplie de moisissures et de rats en décompositions.

Ma tête est engourdie, ma vision devient flou, mon cœur bat de regret. Toute la douleur s'arrête et se meut dans ma poitrine, me pinçant le cœur. C'était un sacrifice injuste; un sacrifice que je n'étais pas disposé à prendre, un sacrifice que j'aurais préféré subir plutôt que de le voir sur une personne innocente..

Il ne reste plus beaucoup de temps et je dois la sauver. Mais je pense qu'il est déjà trop tard. 

– Liv, allez, nous devons partir. Je tremble d'incrédulité. C'est juste un autre de ces horribles cauchemars, je le sais. Il n'y a pas d'autre explication possible.

– Liv! Tu vas mourir si tu restes, tu dois partir!

Je veux bouger, mais le fardeau est trop lourd. Je me noie dans un océan de larmes. 

Mon corps étant engourdis et incapable de bouger, je me sens entraîné et arraché. 

Je suis arrivé trop tard..

***

Après une dure journée de travail en tant que serveuse, je suis finalement heureuse de partir à la maison pour rejoindre le confort de mon lit. Ne vous méprenez pas, j'aime mon travail, mais c'est épuisant. Je travaille dans ce café qui se situe à quelques rues de mon école et qui est assez loin de ma maison, mais je serai en mesure de me permettre une voiture bientôt pour pouvoir m'y rendre et pour me rendre à l'école aussi. Je prends mon sac dans mon casier dans la salle réservé pour le personnel et me dirige vers la porte d'entrée.

Au revoir, Liv! J'entends derrière moi lorsque j'ouvre la porte.

Je me retourne vers Mark qui me crie de la cuisine.

Au revoir, Tom! Je lui crie avec une voix pleine d'enthousiasme. Tom est l'un de mes meilleurs amis, au travail et à l'école. Il travail comme boulanger ici et nous avons souvent les mêmes heures, c'est ainsi que nous sommes devenus amis. C'était une coïncidence qu'il soit allé à la même école que moi, alors nous avons commencé à traîner ensembles.

J'avais l'habitude de passer mes moments de pauses en lisant un livre dans la bibliothèque ou d'étudier pour un test à venir, mais j'ai pris la décision de rencontrer des gens et de me faire des amis et évidemment, je me suis engagé à leur parler de temps en temps.

Je quitte le café et me dirige vers l'arrêt de bus le plus proche. Mon téléphone sonne. C'est un message de ma mère me demandant quand je serai à la maison. Elle est super protectrice, mais je ne trouve pas ça ennuyeux. Elle est très raisonnable quand il s'agit de ma sécurité, elle ne m'étouffe pas voir presque jamais, parce que j'ai toujours ma liberté. Je lui répond que j'arrive dans vingt minutes.

Dès que j'envoie le message, je suis à l'arrêt de bus. Je prend un siège sous l'abris et regarde les annonces d'autobus. Il y en a un pour le dentifrice. L'autre est pour un restaurant qui est à quelques rues d'ici. Mon estomac grogne en voyant l'annonce du restaurant, quand j'y pense, je n'ai pas mangé depuis le déjeuner aujourd'hui. Pouah! Je souhaite que le bus arrive rapidement pour que je puisse rentrer à la maison pour dîner.

Je vérifie l'heure sur mon téléphone, il est 22h03. Le bus devrait arrivé dans cinq minutes. Génial!

Une personne prend le siège libre à côté de moi, je ne lâche tout de même pas mes yeux de mon téléphone. Je joue avec un jeu que j'ai télécharger ce matin, c'est vraiment dur et frustrant, mais il est si addictif et étonnamment apaisant. Tap et la souris saute au-dessus de la barrière, flick et il rampe. Mais si vous n'êtes pas assez rapide, le chat vous mangera.

Tap, flick. Tap, tap, flick. Trop facile.

L'homme me regarde, mais seulement quelques secondes, ce qui me permet de le remarquer avec ma vision périphérique. Je remarque qu'il porte un costume d'affaires noir et blanc avec une cravate violette et bleu marine.

Excusez-moi, me demande-t-il. Je le regarde, même assis, l'homme est beaucoup plus grand que moi. Je dirais qu'il doit avoir au moins trente ou quarante ans. Il a les yeux vert foncé et les cheveux épais qui s'arrêtent un pouce au-dessus de ses oreilles. Je remarque une cicatrice sur sa joue qui me donne l'impression qu'il s'est profondément couper.

Auriez-vous l'heure?

Je hoche la tête et regarde mon téléphone.

Ouais, il est 22h05.

Merci, il me sourit. L'homme me regarde quelque seconde. Je ne veux pas être trop direct, mais tu es incroyablement belle.

Merci, dis-je, incapable d'effacer le sourire sur mon visage. Ce n'est pas tous les jours que quelqu'un me complimente et ça fait du bien de temps en temps. Nous attendons dans le silence absolu. Le bus devrait être arrivé depuis un moment, qu'est-ce qui prend tant de temps? L'homme s'approche plus près de moi et ça me rend un peu mal à l'aise, mais je reste où je suis. Peut-être qu'il regarde quelque chose et qu'il doit se rapprocher un peu pour mieux voir.

J'ai une voiture si vous voulez faire un tour, Livia, murmure-t-il à mon oreille. Je sens son souffle chaud tout le long de mon cou, je m'éloigne de lui jusqu'à ce que mon corps soit arrêter par la vitre de l'abris.  Comment cet inconnu sait-il mon nom?

Livy, ne réagis pas comme ça, je veux juste te ramener à la maison.

Je n'attends pas le bus, plus maintenant.

Je le vois se lever, me lève à mon tour, prend mon sac et m'en vais, téléphone à la main, prêt à composer le 911. Il va me tuer, c'est ça? J'entends ses pas derrière moi se rapprocher. 

Je prends rapidement de la vitesse. Je ne sais pas ce qu'il veut de moi, mais je doute qu'il va me donner un ours en peluche et un sac de bonbons. Je pense à mon jeu du chat et de la souris. Courez vite ou le chat vous mangera.

Cours, tap, cours, flick.

Mon cœur bat vite comme s'il voulait sortir de ma cage thoracique.

Je sens un violent coup dans mon dos et je tombe sur le trottoir. Il m'a eu!

Il s'assied sur moi et me tiens violemment les deux bras avec une main et avec l'autre met un mouchoir remplit de chloroforme sur mon nez et ma bouche. Je me tortille et essaye de me défaire de son emprise. Je veux crier, mais le mouchoir qu'il m'appuie sur la bouche m'en empêche. Il va me tuer! Je ne veux pas mourir, je ne veux pas mourir!

Avec toute la panique, j'oublie le mouchoir et me met à respirer rapidement.

Je commence déjà à me sentir engourdis, puis soudain j'arrête de lutter contre cet homme. Mes pleurs pathétiques se transforment en gémissements légers. 

Le monde autour de moi devient noir et la dernière chose que j'entends avant de tomber dans les ténèbres est sa voix.

Tu es en sécurité maintenant, Livy. Tu es en sécurité.

Les jeux de la mort [RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant