Mamoru. Cela signifie "protéger" en japonais. Mes parents m'avaient surement appelé comme ça en pensant que mon nom guiderait mon destin. Ma sœur jumelle s'appelait Kaori, "parfum". Ironiquement, à défaut de me rappeler à quoi elle ressemblait, je me souviens uniquement de son odeur...
J'avais seulement cinq ans quand j'ai perdu mes parents, sans que je sache pourquoi. J'ai su plus tard qu'on les avait assassinés, parce qu'il faisait parti d'un mouvement révolutionnaire. Je n'ai jamais su quelle était l'idéologie de ce mouvement, et ainsi, même aujourd'hui, je ne sais pas quoi penser de mes parents. Ma sœur me disait souvent que nos parents ne pouvaient pas être de mauvaises personnes, parce que les mauvaises personnes ne faisait pas d'enfant ; et quand je lui répondais qu'aucun bon parent ne ferait quoi que ce soit qui risquerait de le séparer de ses enfants elle me disait que s'ils avaient pris des risques malgré notre présence, c'était sûrement qu'ils se battaient pour le bien. Après ce genre de discussion, nous pleurions, elle me prenait dans les bras, et me disait qu'un jour ce serait à moi de la prendre dans les bras. Je lui ai juré qu'un jour je serais fort et que je la protégerais. Je n'ai jamais pu honoré ma promesse...
À sept ans, je traîne dans la rue pour survivre. Ma sœur est malade, et je dois travailler pour deux afin de survivre. Je ne suis qu'un gamin pleurnichard, mais j'ai promis à ma sœur d'être fort. Je n'y arrive pas, et j'ai déjà travaillé partout où j'aurais pu, personne ne veut plus m'embaucher désormais. En fouillant dans les poubelles, je dois pouvoir tenir encore quelques semaines, mais ma sœur ne tiendra pas aussi longtemps. On est le 17 septembre, je me souviens que l'état de ma sœur empire, et je pleure, comme d'habitude. Elle me dit que tout va s'arranger, mais cela fait longtemps que j'ai perdu la foi. Alors elle me raconte des légendes qu'elle a lu dans des livres. Elle me raconte toujours des légendes, le soir avant de dormir. Elle a appris à lire en étant clouée au lit, parce qu'elle n'avait rien d'autre à faire. Un SDF lui faisait cours et lui ramenait de la lecture. Mais il était mort depuis déjà plusieurs mois... On est le 17 septembre et elle me raconte comment Héraclès a terrassé le lion de Némée en l'étranglant, comment il a cautérisé les têtes de l'hydre pour ne pas qu'elles repoussent avant d'enterrer la tête immortelle... Elle me raconte comment de jeunes femmes chevauchant des loups viennent arpenter les champs de bataille pour collecter les âmes des braves. Elle me dit qu'elle est persuadée que les Valkyries viendront la chercher, car un jour je serai un grand combattant et qu'à ma mort j'irai la rejoindre au Valhalla. Je pleure encore plus, je déteste quand ma sœur me parle de la mort.
17 septembre, un homme nous repère dans une ruelle, nous demande si nous avons des parents. Il nous emmène avec lui, nous pensons que la chance nous sourit. On m'enferme dans une cellule. Je vais participer à un programme de création d'une armée anti-gouvernementale. On me dit que ma sœur est trop malade, qu'ils vont s'en débarrasser, je menace de me tuer,on la soigne et on la place dans le même centre d'entrainement que moi. A l'époque je ne sais pas encore qu'il aurait mieux valu qu'elle meure...
Nous dormons très peu, à l'époque. Les entraînements sont divers et très longs. Utilisation d'armes à feu de toutes sortes, combat à mains nues, mémorisation, adaptation comportemental, athlétisme, torture, survie en milieu hostile ou urbain, simulation de combat, torture.... On nous torturait pour que nous nous habituions, on torturait aussi parce qu'en guerre l'information est une question de vie ou de mort.Parfois, on nous demandait de torturer un ami... Pas moins de onze méthodes de torture ont été inventé dans ce complexe...
Je me souviens encore avoir été torturé par ma propre sœur. Je ne lui en ai jamais voulu, tout refus d'opérer étant synonyme de mort douloureuse. Je ne me souviens pas de son visage, mais je sais qu'elle pleurait, en répetant "pardonne moi".... Aujourd'hui encore j'en garde de nombreuses cicatrices.
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Travaux inachevés
RandomUne compilation d'écrit juste entamés pour le plaisir mais que je n'ai jamais terminé, par manque d'inspiration ou d'intérêt.