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Le parking du campus était désert quand j'y pénétrais derrière le volant de ma vieille Corolla à huit heures tapantes. Le moteur ronronnait doucement quand j'entamai ma marche arrière pour me garer dans l'une des cases marquées au sol. J'enclenchais le frein à main, une fois revenu au point mort, et je coupais le moteur. J'attrapais mon ordinateur qui trônait sur le siège passager de ma voiture, et je claquais la portière derrière moi, verrouillant l'automobile. Je jetais un regard global à ma voiture, pour être sûr d'être correctement stationné, et je commençais à marcher en direction de l'entrée de l'université.

L'unique cafétéria ouverte à cette heure-ci sur le campus comptait déjà une bonne vingtaine d'étudiants  attablés seuls, ou non, autour d'une boisson chaude et des fiches de révisions.  Je commandaient un café  et une bouteille d'eau, avant de m'asseoir dans un coin, ouvrant mon ordinateur sur mon cours de philosophie générale, relisant une ultime fois les notes que j'avais prises durant tout le long du semestre.

« Harry ! »

Je relevais le nez de mes notes sur St Augustin quand j'entendis la voix de mon meilleur ami me saluer. Il tenait dans sa main, ce qui ressemblait fortement à un croissant qu'il avait probablement déjà entamé en me rejoignant, et à ses côtés se trouvait Louis, l'élu de son cœur depuis un peu plus d'un an maintenant. Je lâchais ce qui ressemblait à un semblant de bonjour aux deux personnes qui s'attablèrent en face de moi, me replongeant dans la lecture de mon cours.

Le partiel de fin de semestre commençait dans un peu moins d'une heure maintenant, quand je refermai mon ordinateur pour affronter un regard bleu clair, avant de le détourner rapidement vers la touffe de cheveux de mon ami qui me faisait face, ce dernier penché sur son téléphone, semblant s'énerver sur son jeu. Je haussais un sourcil devant l'indifférence totale de Zayn face à l'examen qui l'attendait.

À ses côtés j'entrevue Louis qui s'agitait sur sa chaise, penché sur ses fiches de révisions. Sa mèche était plaquée sur le côté droit de son visage, et pour une fois, il avait laissé ses lentilles au placard pour laisser une paire de lunettes aux contours en plastique, type Rayban, de couleur bleu nuit posées sur son nez.  Il portait un sweat noir, proche du corps, qui le mettait en valeur sans que ce soit voulu en dessous d'une veste en cuir noir et d'un jean slim noir simple. Le jeune homme releva le nez de ses feuilles bristol, mon regard sûrement trop pesant sur sa personne et je m'empourprais légèrement, pris sur le fait.

« Malik, tu ne révises pas ? »

« J'ai relu mon cours hier. »

« Et tu appelles ça 'réviser' ? »

Le basané releva le regard de son cellulaire une demi-seconde pour me regarder sans répondre avant de reprendre sa partie de Candy Crush Saga. Je haussais des épaules, chacun son cul, et puis je savais déjà que derrière ses airs de je-m'en-foutiste cet idiot avait passé les deux dernières semaines à réviser ses examens plus que n'importe qui dans cette cafétéria.

Je tournais mon regard vers celui de Louis, que je sentais m'observer depuis le début de cette micro conversation avec mon meilleur ami et le vert rencontra le bleu. Dès lors, je savais que je ne serai pas le premier à rompre le contact, trop absorbé par le dédale d'émotion que j'arrivais à percevoir au fin fond de ceux-ci. Émotions que je comprenais, plus qu'il ne pourrait jamais le savoir, et que je refoulais autant qu'il me l'était permis, pour ne pas les laisser prendre le dessus sur ma raison.

« Bon allé, il faut qu'on bouge sinon on sera en retard. »

Le charme se rompit et je repris mes esprits en chassant ses nuances de bleu de ma tête, attrapant mon ordinateur portable et glissant ma chaise sous la table pour ne pas encombrer le chemin. Je jetais mon gobelet vide à la poubelle et me dirigeais vers la sortie, ne regardant pas si mes amis suivaient le mouvement. J'avais besoin d'air.

La grisaille de ce mois de décembre m'accueillit et je levais le nez vers le ciel en le contemplant quelques secondes avant de fermer les yeux, d'inspirer profondément et de relâcher la pression des cinq dernières minutes. Je passais une main dans mes cheveux bouclés désordonnés avant de reprendre de la contenance quand j'entendis la voix de Zayn qui me disait d'arrêter de rêver et de me bouger le cul.

Deux heures d'examens, deux copies doubles et une dissertation plus tard, je sortais de l'amphithéâtre en soufflant, plutôt satisfait de mon travail, et pas mécontent d'avoir axé mes révisions sur la mort et 'Les lettres à Ménécée'. Je m'assis sur les marches à la sortie du bâtiment, attrapant une cigarette dans mon paquet, ainsi que mon briquet, avant d'allumer le tube de nicotine et de laisser cette substance toxique s'infiltrer dans mes poumons.

« Hey Harry... »

Je sentis inconsciemment mes muscles se tendre un à un à l'entente de cette voix douce et légèrement aiguë me parler. Putain.  Je tourne mon regard vers lui, et je feignis un air détaché quand il prit place près de moi en me lançant un sourire qui fit bondir mon organe vital dans ma cage thoracique. Bordel.  Le plus dur c'était de contenir chacune de mes émotions, alors que je crevais d'envie de me lever et de me casser, loin de lui, loin de ce que je ressentais.

« Louis. »

« Pronostique sur ce partiel ? »

« Aucune idée. Et toi ? »

« On verra bien. »

« Salut Harry. »

Je regardais Gabrielle, blonde, petite, plutôt rondelette, mais avec un charme sans égal m'adresser un sourire timide et un signe de main sans jamais s'arrêter, le rouge à ses joues manifestant de son intérêt flagrant à mon égard. Je lui rendis son sourire et son signe, alors qu'elle serrait plus fort ses doigts sur la anse de son sac. Je me raclais la gorge une fois qu'elle eut disparu de mon champ de vision, récoltant un rire de la part du jeune homme toujours posté à mes côtés.

« Quoi ? »

« Elle n'attend qu'une chose, que tu l'invites à sortir. »

« Pas intéressé. »

« Voyons Harry, elle est adorable, tout à fait correspondante aux filles avec lesquelles tu traînes quand on sort en boîte, alors... »

« J'ai pas la tête à ça. C'est tout. »

Le  silence  retomba  entre  nous,  pendant  que  nous  attendions  l'autre  crétin  qui  était  à  fond  sur sa copie alors que le prof annonçait les dix dernières minutes de disponible pour la composition. Ce qui était bien avec Louis, c'était que son innocence au-delà de toutes limites en ce qui concernait mes sentiments envers lui, l'empêchait clairement de voir que je n'avais d'yeux que pour lui. Et même si j'en souffrais au fond de moi, c'était ce qu'il y avait de mieux. Pour lui. Pour moi. Pour Zayn. Qu'importe à quel point j'étais tombé la première fois qu'il m'avait présenté à lui. Qu'importe à quel point je m'étais énervé envers moi-même pour éprouver ce genre de chose. Qu'importent toutes les limites que je m'imposais chaque jour en sa présence. Il restait perpétuellement dans ma tête.

Parce que, j'étais irrémédiablement amoureux de Louis Tomlinson.

Tout les droits appartiennent à haurra ! Je ne fais que la réécriture de son histoire.

J'espère que ce premier chapitre vous aura plu. Ce sera toujours la même longueur. Ça changera pas énormément de chapitres en chapitres.

N'hésitez pas à voter et à commenter, ça fera autant plaisir à Laura, qu'à moi.
Je vous embrasse. 💕

Papillon. ➰ zourryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant