Chapitre 27

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Point de vue : Marine

(Alors ce jour-là, quand il s'est penché vers moi et a chuchoté au creux de mon oreille « Je vais te sortir de là Marine », mon cœur s'est affolé et des larmes se sont mises à couler le long de mes joues... Et si j'avais réellement une chance ? Dois-je le croire après tout ce qu'il m'a fait ?)

J'attends avec hâte le déjeuner que va m'apporter Alexandre. Comment avait-il osé me laisser après une annonce pareille ce matin? Il était parti sans même un regard pour moi, me laissant plantée là avec mes doutes et mon espoir renaissant.

10 minutes m'avaient suffi pour prendre ma décision : je vais lui faire confiance. Après tout, je n'ai rien à perdre.

Depuis maintenant un peu plus de cinq heures des tas de scénarios prennent vie dans ma tête, scénarios où bien sûr je retrouve mes proches et je suis heureuse avec eux jusqu'à la fin de mes jours. Ça fait un peu Disney mais ça m'apporte le réconfort dont j'ai besoin.

En réalité, j'ai quelque chose à perdre. Alexandre a fait naître un nouvel espoir en moi et s'il joue à nouveau avec moi je risque de ne jamais m'en remettre. Ce serait dire adieu à l'espoir de quitter cet endroit mais également dire adieu à mes espoirs le concernant. Je ne sais quoi penser de lui. Une partie de moi croit en lui, une partie de moi n'hésite pas à me rappeler qu'il a été là pour nous. Mais l'autre partie, celle qui ne lui pardonnera sans doute jamais, me chuchote que rien ne pourra contre balancer le mal qu'il m'a fait.

Toc.Toc.Toc

Mon cœur s'accélère, je vais enfin en savoir plus. J'ai le réflexe débile de chercher un miroir ce qui a le don de me faire lever les yeux au ciel. Il faut vraiment que je redescende sur terre.

Point de vue : Alexandre

Lorsque je rentre dans sa chambre, sa pâleur me frappe pour la deuxième fois de la journée. Je ne sais pas vraiment quoi lui dire alors je me contente de poser le plateau à son chevet et de rapprocher une chaise. Son regard me met extrêmement mal à l'aise, je peux y voir le dégout qu'elle me porte.

-Tu étais sérieux ? Elle me demande, son regard noisette planté dans le mien.

-Oui. J'ai envoyé un sms à Lola, ils viennent chez moi ce soir et je compte bien leur expliquer la situation, je réponds d'une voix neutre.

Je sais que je la blesse en faisant ça. Je vois bien qu'elle en attend plus de moi, qu'elle voudrait de vraies réponses, de vraies explications. Peut-être même qu'elle attendait un accueil plus chaleureux de ma part. Elle ne devrait pas se faire tant d'illusions. J'ai été éduqué dans l'unique but de tuer les gens comme elle, j'ai failli me laisser aller plus d'une fois, je ne referai pas cette erreur.

-Comment vont-ils ? Continue-elle timidement.

Ca, c'est du Marine tout craché. Elle vit un enfer depuis deux semaines mais se préoccupe de ceux qu'elle a laissés derrière elle. Son altruisme me surprendra toujours.

-Bien, je réponds simplement avant d'enchainer, je te promets de faire tout mon possible pour t'aider Marine. Mais il va me falloir du temps et ton entière confiance.

-Tu sais bien que je n'ai que cette solution Alexandre, elle répond, tout à coup glaciale.

Je passe une main dans mes cheveux, gêné. Les larmes recommencent à couler le long de ses joues et je ne peux m'empêcher de poser doucement la main sur son bras. Marine n'essaie même pas de me repousser. Nous restons quelques instants comme ça, calmement.

Soudain, elle me tire vers elle et je la laisse se blottir dans mes bras. Une partie de moi a peur, tellement de choses pourraient mal tourner. Quelqu'un pourrait nous surprendre ou alors je pourrais m'attacher à elle alors même que j'ai anéanti son monde. Je me sens coupable de la voir aussi fragile physiquement et émotionnellement. Alors, pour tout un tas de raison, et aussi parce que, quelque part, cela m'apaise moi aussi, je prolonge ce câlin. Je lui dois au moins ça, non ?

Poussière d'étoilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant