Ta décision prit, rien ne pourra te faire changer d'avis. La raison gagne la bataille le cœur désarmé trésaille.
J'ai juste le temps de déposer mes affaires que je dois déjà repartir. Nora me lance un "bon courage" avant de s'effondrer comme un sac de patate sur son lit. Et dire que c'est moi la plus fatiguée de nous deux. Olly n'est pas là, tant pis, j'aurais aimé la voir mais elle a sûrement mieux à faire.
J'arrive essoufflée à la clairière et jette un regard à ma montre 13H13. Oui ! je ne suis pas en retard, soulagée et triomphante je me permets de m'accroupir pour apprécier la flore qui s'y trouve: des marguerites. Ces petites fleurs tellement banales mais sans elles il n'y aurait pas de "je l'aime un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout" qui n'a pas joué à ce jeu étant enfant ?
Moi.
J'étais trop occupée à m'enfermer dans mes bouquins et mes sites de recherches que mon enfance m'a filée entre les doigts, ainsi que mon adolescence. J'ai beau avoir 17 ans je me sens tellement plus vieille mentalement sans vraiment savoir pourquoi. Comme si j'avais déjà des années à mon compteur. Comme si le temps était l'un de mes amis qui chaque jours me saluait et me vieillissait. J'ai toujours ressenti un manque dans ma tête, il est toujours là. Il n'est ni plus gros ni plus petit. Il est juste là, comme le cœur, irremplaçable. Ma maturité précoce m'a valu beaucoup de moqueries. Personne ne comprends mon raisonnement trop approfondi pour une enfant de mon âge. Certains ont pensé à une enfant précoce, j'ai ainsi hérité d'examens multiples mais rien de concluant. J'étais juste intelligente.
Quand vers mes 14 ans j'entretenais des débats sur la politique ou les guerres, les adultes étaient souvent bouche-bée, me jugant. Alors j'ai appris à me taire, à me fondre dans la masse et j'ai réussi. Je pense qu'à l'époque c'est ce qui a sauvé ma scolarité au lycée du moins un petit peu. Mais ici je ne me sens ni plus intelligente ni plus décérébrée juste moi. Juste normale.
Je soupire et m'allonge sur l'herbe, les yeux fermés je respire la douceur de l'air frais. Cet endroit est propice aux pensées profondes et aux remises en questions. Je m'y plais bien mais jamais je ne remercierais Adam de me l'avoir fait découvrir, le connaissant il s'en vanterait pendant une semaine.
Je suis à la limite de m'endormir quand une ombre vient me cacher le visage des rayons chaleureux du soleil. J'ouvre les yeux pour les plonger dans le vert hallucinant d'Adam. Il n'est pas content à voir ses bras croisés sur son abdomen je prends donc les devants toujours allongée et lui au-dessus de moi.
- C'est quoi le problème ?
- Toi.
J'écarquille les yeux.
- Rien que ça ? je m'en vais alors comme ça plus de problème !
Je me relève violemment de mon assoupissement lorsqu'un vertige me prends. Je suis à demie debout. Je sens qu'Adam veut me retenir par derrière mais je m'avance d'un grand pas. Ce qu'il a dit, un simple mot, m'a blessé plus que je ne l'aurais cru alors qu'il ne me touche pas. Je suis un problème c'est lui qu'il l'a dit, je suis un problème pour tout le monde à commencer par mes parents. Mais bientôt je ne le serais plus. Ma vision reprends des couleurs, alors je me retourne pour passer à côté de lui. Je pars en direction de L'inter mais c'est sans compter sa prise sur mon avant-bras de sa main. Comment une main peut-elle être aussi puissante ?
- Lâche-moi !
- Non
- Alors quoi, je ne suis plus un problème maintenant ?
- Je me suis mal exprimé...
- Non arrête tu adores ça! Parler peu pour dire beaucoup mais devine quoi ? Je ne peux pas lire dans les pensées et je suis encore moins médium ! Alors si tu as quelque chose à me dire de plus concret et de moins...mystérieux comme toi vas-y je t'écoute !
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Lullaby Tome 1 : Éveillée
Fantasía"Megan Key, jeune orpheline aux cheveux gris, est assaillie par des regards la jugeant depuis sa dure enfance. Juste par ce qu'elle est « différente » et qu'elle ne rentre pas dans des « normes » imposées par la société. Ils n'auraient jamais cru s...