Il était minuit.
Aujourd'hui il n'était pas venu.
D'ailleurs personne n'était venu.
Les nuages gris avaient tous recouvert la ville de Séoul, puis ils avaient tous explosé les uns après les autres.
Le tonnerre se faisait de plus en plus bruyant, et les goutes de pluie s'intensifiaient au fil du temps.
Il avait fini de nettoyer les tables, il s'était assit à sa place, et il regardait à travers la vitre.
Il essayait de comprendre ce qui l'attachait tant à ce support, à cette place.
Mais rien ne lui venait à l'esprit.
Il regardait la pluie s'abattre contre le trottoir une à une.
Il faisait noir.
Seuls les lampadaires apportaient de la lumière à la ville.
Et il s'était mis à penser.
Il avait pensé à tout et à rien.
Puis quand il en vint à la conclusion que le monde n'était qu'une minuscule poussière dans cet univers infiniment grand, la porte s'ouvrit soudainement, et, à ce moment précis il entendit des pas, et enfin, un souffle saccadé.
Il se retourna lentement pour voir de qui il s'agissait.
Et il était là.
Il était trempé.
Il avait les jambes pliées, et les mains posées sur ses genoux.
Il essayait de reprendre lentement sa respiration.
Finalement, il était venu.
Et même si les horaires d'ouvertures avaient été dépassées depuis maintenant quelques heures, il allait l'accueillir.
Pendant cette soirée de tristesse, les choses allaient peut-être changer.
