Encerclé par la pénombre et assit sur son lit, son regard s'était perdu dans toutes ces planètes que le monde appelle plus communément des "étoiles", du moins plus la plupart.
Les secondes, les heures, les jours, les semaines, les mois, et même les années passaient, et pourtant, rien ne semblait changer.
Cloué au sol, toujours au même point de départ depuis maintenant trois ans.
Il avait essayé d'oublier, de faire comme si toute cette souffrance n'avait jamais existé, mais quelque chose le ramenait toujours à la réalité.
Avoir une vision trop utopique des choses n'était pas la bonne solution, il le savait, mais c'était la seule solution qui s'offrait à lui, la seule façon de tenir face au monde.
Cacher sa haine, sa tristesse, sa douleur, sa souffrance, absolument tout de lui, s'inventer un personnage, devenir quelqu'un d'autre, mentir, c'était un jeu, c'était sa vie.
Un monstre, c'était ce à quoi il se comparait.
Boire, chaque soir, c'était le moyen qu'il avait trouvé pour tout oublier le temps d'une soirée.
Sa jeunesse n'était plus qu'un souvenir, dont la moitié avait été ensevelie dans un tombeau.
La vie était faite ainsi, elle donne, elle reprend.
Elle rend les gens heureux, elle les rend malheureux.
Chaque être humain est à la merci de ce cercle vicieux.
Personne ne sait à quel moment il va frapper, et personne ne sait comment faire face à toutes ces épreuves interminables qu'il nous afflige.
C'est un livre que nous écrivons tous, bourré d'erreurs, de joie, de tristesse; chacun a son histoire, elle s'écrit petit à petit.
Puis un jour, il n'y aura pas de suite, plus aucune page, le livre devra s'arrêter au beau milieu d'un chapitre; disons que l'écrivain a perdu son imagination.
Ainsi va la vie, de grandes déceptions, faisant attendre ce fameux jour où le monde sera enfin heureux.
