Chapitre 12

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Aujourd'hui nous étions vendredi, le lendemain de l'accident du baiser. Je me demandais si j'allais tout raconter à Chloé. Une fois arrivée au collège, ce fut la première chose que je fis. Elle m'écoutait avec de grands yeux ronds et la mâchoire tombante et quand j'eus fini mon récit,elle lâcha:

«Oh mon dieu! t'as embrassé un des mecs les plus canon du lycée, tu te rends compte de ta chance?!

-Chut parle moins fort,mais il est pas là aujourd'hui! constatais-je déçue.»

Et avec Chloé nous partîmes en cours. La journée passa vite, trop vite à mon goût.Je me demandais pourquoi Jack n'étais pas venu aujourd'hui. Je me demandais aussi pourquoi j'avais réagi comme ça, pourquoi l'avais-je embrassée? Je l'aimais.

Je rentrais chez moi,Célestin me sauta dans les bras.

«Sof! Je suis trop content que tu viens demain! me dit-il

-Je vais pas louper ça mon chat! Lui déclarais-je en le soulevant pour le porter.»

Demain, mon cours de piscine étant annulé, je décidais donc d'aller voir mon petit frère faire son sport. En réalité il faisait du multi-sport.

Et le samedi matin, je me retrouvais dans les gradins avec les parents de tous les enfants qui faisaient du sport ici. Ils avaient tous l'âge de Célestin.

«Salut, aujourd'hui on va faire...du Tennis...Allez tous chercher vous raquettes. A vos marques, prêts, partez! dit leur entraîneur en riant.»

Comme les terrains de tennis se trouvaient à l'extérieur du gymnase, moi et certains parents sortîmes pour voir les petits jouer. Dès que je mis un pas dehors, je me figeai, j'aperçus Jack en plein effort. Je me remémorai la scène dans le bus, j'avais totalement oublié.J'espérais juste qu'il ne croyait pas que je le suivais. Le cours de mon frère durait deux heures, et une demi-heure s'était déjà écoulée quand je vis Jack arrêter de jouer, il sortait du terrain. Le seul problème était qu'il devait passer par le gymnase pour sortir et que je ne me trouvais pas loin de l'entrée.Il allait me voir, c'était obligé. Comment allais-je faire, si je me cachais derrière la porte, on m'aurait trouvé idiote, si je partais du cours de mon frère, il allait être triste et si je restais, il me verrait.

Je senti une main se poser sur mon épaule. Je me retournai brusquement, c'était lui, j'étais foutue.

«Qu'est-ce que tu fais là, tu m'espionne? me taquina-t-il.

-Oh...heu...en fait... mon petit frère...je regarde...il joue...».

Ça y est, je recommençais à bégayer, j'étais sure d'être rouge comme une tomate. Je baissai donc la tête par réflexe.

«D'après ce que je comprends, t'es venue voir ton frère qui joue ici c'est ça?rigola-t-il doucement.

-Oui; lui répondis-je toujours la tête baissée.»

Je ne voulais plus qu'il me parle, ça m'embarrassait trop, je n'arrivais même pas à le regarder. Dans ces moment-là, j'avais beau essayer, les mots que je voulais prononcer ne sortaient jamais dans l'ordre.

«Tu restes encore ici longtemps? questionna-t-il avec son beau sourire.

-Une heure et demi...à peu près.

-Ok, je vais me doucher et je te rejoins où tu veux rester seule? demanda-t-il alors qu'il connaissait la réponse.

- Reste!...Si tu veux...je... t'oblige pas hein! Dis-je de manière totalement paniquée.»

Puis il partit vers la douche en rigolant faiblement. J'étais vraiment trop nulle, je devais absolument réussir à bien parler si je ne voulais pas qu'il voit que j'étais embarrassée. Durant une dizaine de minutes j'essayais de me calmer.

«Je t'ai manqué?Entendis-je derrière moi.»

Je me tournai sur le côté et Jack s'assit juste à ma droite.

«J'avais un tee-shirt moulant, t'en as pas trop profité j'espère?»

Pourquoi est-ce qu'il me disait ça, il voyait pas que j'étais gênée? Malgré tout, je ris en continuant de regarder mon frère.

«Pourquoi t'es pas venu hier? risquais-je à demander.

-Parce que je voulais rester chez moi! me répondit-il le plus simplement du monde.

-Et tu t'es pas ennuyé seul dans une petite maison? le taquinais-je.

-Hum, qui t'as dit que j'avais une petite maison? Et non je me suis pas ennuyé.

-Je sais pas où t'habite alors forcément, j'imagine ta maison moi; dis-je avant de rire. Et tes parents ils ont rien dit?

-Mon père est partit en voyage d'affaires. expliqua-t-il.

-Et ta mère?

-Elle est morte d'un cancer quand j'avais deux ans; me dit-il la mâchoire crispée.»

Mince, je voulais ne pas faire de boulette mais c'était trop tard. Je ne pouvais pas savoir.

«Désolé ; dis-je en baissant les yeux.»

Je me sentais extrêmement gênée. Après un long silence de cinq minutes, il me proposa:

«Tiens mais comme mon père est parti pour deux semaines, ça te dirait que je te fasse voir où j'habite?

-Je...ouais... Si...c'est loin? Déclarais-je en bégayant de nouveau.

-Non c'est à quatre rues de chez toi, je viendrais te prendre en moto vers quinze heures!

-Ah...euh...dac.

-Désolé mais je dois partir vite; dit-il en prenant son sac. A toute!»


Et il partit à toute vitesse.

Et si...?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant