Chapitre 20

18 3 0
                                    

Il me prit par la main et me dirigea vers sa chambre d'hôpital.

«Tu te souviens du cancer de ma mère ? Il est héréditaire. Je l'ai d'abord eu à l'âge de huit ans, j'avais guéris mais j'en ai gardé quelques séquelles. Après mon premier cancer, j'ai été atteint d'une maladie, l'hypopituitarisme. C'est une maladie qui m'empêchait de ressentir de l'amour pour qui que ce soit. Mais dès que je t'ai rencontré, ça a changé, tu as changé ma vie en guérissant ma maladie. Mais je ne sais pas si tu le sais, après un cancer on suit des soins durant dix ans pour vérifier que la maladie ne revienne pas. Mais une semaine avant que je m'en aille, j'ai su que la maladie avait refait surface et qu'il fallait que j'aille à l'hôpital pour commencer la chimio. Je t'ai alors écrit une lettre pour te faire comprendre de ne plus me chercher. Si je meure, tu seras plus triste que si tu ne m'avais jamais revu.me raconta-t-il au bord des larmes.

-Jack...pourquoi tu m'as fait ça, je pense que rien ne pourrais plus me faire souffrir que ton abandon.

-Et si je meure ?demanda-t-il énervé.»

Je le pris dans mes bras et il fit de même. Cette fois si nous pleurions tous les deux.

«Je veux pas te faire souffrir, il faudra que tu parte.

-Je préfère rester avec toi jusqu'à la fin plutôt que de partir maintenant.»

Il me regarda longuement avant de poser ses lèvres sur les miennes. Ça faisait tellement longtemps que je ne l'avais pas embrassé. Il me paraissait toujours aussi beau malgré sa maladie. Je lui promettais de venir le voir tous les jours, après le collège. Je le quittais à contre cœur pour rejoindre ma grand-mère et le reste de ma famille.

Je tins ma promesse et tous les jours, j'allais le voir à l'hôpital. J'avais tout raconté à ma mère, elle me comprit et c'était elle qui m'amenait chaque jour. Nous avions retrouvé notre ancienne complicité qui me manquait atrocement. Nous étions un peu plus proches à chaque moment.

Un an et demi plus tard, nous étions là, main dans la main, sur ce banc. Jack avait guéri de sa maladie, avait repris des couleurs et avait retrouvé ses magnifiques cheveux. J'avais seize ans et lui en avait dix-huit. Nous ne nous étions jamais autant aimés et je l'avais aidé à surmonter son cancer. Nous avions repris nos habitudes, nous passions nos samedis ensemble. Nous nous aimions un peu plus chaque jour, Jack faisait de ma vie un véritable bonheur.


Et si...?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant