La situation était tendue. Le silence régnait, le cimetière tout entier était silencieux. Le vent commença à se lever et à faire danser toute la poussière et les feuilles mortes autour de nous. Toujours éclairés par la lumière lunaire, nous restâmes là une longue et interminable minute. Le Wendigo face au mur, coincé, moi devant lui, et Cole et les trois bêtes derrière moi, bloquant le passage. Bien évidemment j'aurais pu tous les réduire en charpie en m'en sortant avec une ou deux blessures seulement, mais ce qui m'en empêchais était la main d'un des trois Loups-Garous, placée juste derrière Cole, les griffes caressant son dos, prêtes à s'y enfoncer pour en faire ressortir les entrailles de mon ami.
- Ne lui faites rien ! S'exclama le Wendigo.
Je me retournai vivement vers lui, lui jetant un regard interrogateur.
- Je ... je te connais ... Ed ... Edward c'est ça ? Bégaya-t-il, je sais que tu n'en veux qu'après moi, et tu as tes raisons, mais ... je ... mais je voudrais que tu entendes la raison de cette situation d'abord.
La chose que je détestais le plus au monde après la race humaine était de négocier quoi que ce soit avec une de mes victimes, cible ou pas cible. Ce qui automatiquement là, commença à me mettre en rogne.
- Tu veux bien ?
Mais la situation ne me permettait pas d'être aussi sanglant que je le voulais, ou du moins pas encore. Je devais pour l'instant jouer la carte de la sécurité pour mon acolyte.
- Je t'écoutes. Fais vite.
Je vis sur son hideux visage un soulagement, ce qui accentua mon énervement.
- On ... on est tous regroupés ici depuis quelques temps déjà, pour une raison que peu de gens de la communauté connaissent ... mais ... mais qu'il faudrait qu'ils sachent.
- Qu'ils sachent quoi ? Qui ça "on" ? Parles franchement. Répondis-je froidement.
- On est quelques créatures à s'êtres réfugiés ici ...
- Toi et les idiots poilus ?
J'entendis un léger grognement derrière moi.
- Nous et d'autres encore, mais ce n'est pas le sujet.
- Alors parles-moi du sujet. Ordonnai-je.
- On a réussi à ... à savoir pourquoi on devait faire ce qu'on est censés faire.
- Tu m'exaspères Nicolas arrêtes de tourner autour du pot. Dis moi de quoi tu parles.
- On sait pourquoi Erevan nous demande des âmes.
- Parce qu'il nous a prit sous son aile, rien de bien nouveau, c'est un pacte imbécile.
Il se rapprocha un peu plus, tentant de paraître plus amical.
- Oui, mais nous ne sommes rien d'autres que des esclaves voués à tuer pour lui, on ne peut plus vivre comme on souhaite !
- Que des conneries, je fais ce que je veux moi.
- C'est ce que tu crois ! Au final, il nous a sorti d'une société où nous étions esclaves de gens supérieurs, mais ça n'a pas réellement changé. Nous sommes toujours dans une société, une autre oui, mais nous sommes encore une fois esclaves d'un être supérieur.
- Si ces conneries c'est ton billet de sortie tu va mal finir dans exactement une minute. Grognai-je.
- Je sais que tu le sais ! Que tu le ressens ! Tu le sens qu'il nous utilise comme des esclaves ! C'est ce qui se dit même au sein de la communauté Edward !
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Les enfants du démon
VampirosEdward Owens est un ancien dépressif. Auparavant introverti, insociable et méfiant, il était littéralement écrasé par une pression sociale insoutenable. De ce fait, il a tenté à quatre reprises de se suicider, mais en vain. C'est au jour de la derni...