Chapitre Six

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La vie nous réserve bien des surprises. On fait des rencontres inattendues, on crée des liens spéciaux avec des personnes qui étaient auparavant de parfaits inconnus puis on les rompt, et on recommence. On promet de ne jamais se séparer, pour se rassurer,pour prouver notre amour, et du jour au lendemain la promesse est oubliée. Parfois, la décision de briser une amitié ou une relation amoureuse nous revient, d'autres fois nous subissons la décision de l'autre. Néanmoins, quelques rares personnes réussissent à garder les liens qui les unissent intacts.

Je me relevai péniblement du matelas, emportant la couverture sur mes épaules. J'ouvris la grande fenêtre qui donnait sur le petit balcon, m'accroupis, me couvris de façon à ne pas avoir froid et contemplai la ville. De petits flocons de neige tombaient du ciel et venaient s'écraser avec grâce sur les toits des maisons, des voitures, et sur le sol. J'observai les ruelles, les boulevards, les cafés, les passants... le moindre détails me rappelai un souvenir, de lui, de nous. Il avait une telle influence sur moi, que je ne pouvais plus vivre sans penser à lui, car absolument touts'apparentait à lui.



Taehyung poussa la porte d'un petit café très mignon, décoré tout en rouge et situé dans une rue isolée du centre-ville. Il me fit installée à une table pour deux, dans un coin de la salle éloigné des autres clients, et partit dire bonjour aux propriétaires qu'il connaissait visiblement. Il revint s'asseoir en face de moi après une dizaine de minutes, où il m'avait laissée seule et sans repère.


« - Le serveur va bientôt arriver avec notre commande. Dit-il avec son légendaire sourire rectangulaire, qui je l'avoue ne me laissai pas indifférente.

- Mais je n'ai pas commandé...

- Je l'ai fait à ta place. J'avais envie d'un petit déjeuner français. »


Cet homme avait une audace incroyable, j'en étais sans voix. Pour autant, je n'osai pas me plaindre, m'énerver contre lui ou encore partir tout simplement. Quelque chose m'en empêchait. Ma curiosité, peut-être. Son aura mystérieuse et intrigante me rendait vulnérable face à lui. J'étais à sa merci. Envoûtée, fascinée, hypnotisée dès lors qu'il posait son regard sur moi et que sa voix grave et mélodieuse parvenait à mes oreilles.


« Elle vient de qui, cette lettre ? » Il fit un mouvement de tête pour désigner celle que je tenais entre mes mains. Je ne m'étais même pas rendu compte que je l'avais gardée avec moi tout le long. Je baissai les yeux pour la regarder un moment avant de lui répondre.


« - D'une amie. Avais-je dis difficilement.

- Et.. est-ce que, par hasard, se serait à cause de ça que tu m'as fait une telle frayeur tout à l'heure ? »


Je relevai la tête vers lui, les yeux ronds. Comment avait-il pu deviner et faire un lien aussi rapidement. Et pourquoi ''une telle frayeur''. Je ne pourrai dire ce qui me déstabilisait le plus dans sa phrase. Il émit un petit rire moqueur en voyant ma tête étonnée et comprit qu'il avait vu juste.


« - Elle doit être important cette amie si tu te mets dans cette état pour si peu.

- Oui. Elle est partie en voyage, je suis censée recevoir ses lettres toutes les semaines.. je me suis inquiétée.. c'est tout. »


Je baissai de nouveau mes yeux et fixai mes doigts, gênée par la situation.


« Voici votre commande. »


Le serveur était arrivé pile au bon moment, je le remerciai intérieurement de m'avoir sortie de là.

Il avait apporté deux tasses de chocolat chaud, décorées d'un cœur en marshmallow chacune, deux croissants au beurre, deux macarons et deux verres de jus d'orange. Je regardai le tout avec envie.


« Vas-y, sers toi. » Il me montra de nouveau son beau sourire, et, pour la première fois depuis qu'on se connaissait, je le lui rendis.


A cet instant précis, une bulle s'était créée autour de nous. Comme si le fait que je lui montre, à lui seul et personne d'autre, un visage différent que celui que j'avais tous les jours, avait créé un lien unique. Comme si nos âmes s'étaient harmonisées. Nous mangions tranquillement, parlions de lui, de moi, de ce que nous aimions manger et faire, il riait souvent, et moi je le regardai faire en souriant. Nous avions passé deux heures comme ça, sans voir le temps passer, sans se soucier de ce qu'il se passait dans le monde extérieur.


« Tu sais, tu as un très beau sourire, Hana. »



Delà où j'étais, je pouvais apercevoir ce fameux café où il m'avait emmené la première fois. Après tout ce temps, il était toujours décoré de la même manière, ou du moins la façade. En y repensant, je n'avais pas appris grand chose sur lui ce jour-là. En revanche, lui en savait déjà trop. Je n'avais pas l'habitude de me confier, ou ne serait-ce que parler de moi aux autres. Mais avec lui, tout semblait si facile, tout était si facile. J'étais totalement sous son emprise.

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