Chapitre Quatre

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Ça faisait bientôt une semaine que j'étais cloîtrée chez moi. J'étais blottie sous ma couverture, je n'avais pas bougé de mon sofa. Il faisait bien trop froid. Je n'avais ni mangé, bu à peine et je ne m'étais pas lavé les cheveux. Je n'en voyais pas l'utilité, j'étais seule et j'allais le rester. Quand l'envie me prenait, je répondais aux messages du voisin. Il était très bavard, et très curieux. Il avait toujours des dizaines de questions à me poser tous les jours, mais je ne répondais qu'à l'une d'entre elle à chaque fois. Pourtant, ça ne semblait pas le gêner, ou le vexer. Il était même plutôt content que je lui réponde. Il était un vrai mystère pour moi.


Deux heure de l'après-midi. Je n'avais pas fermé l'œil depuis deux jours et je commençais à ressentir la fatigue. Mes paupières se faisaient de plus en plus lourdes, je sentais mon esprit divaguer et partir au loin. Seulement à ce moment, j'entendis mon téléphone sonner pour me signaler l'arrivé de deux nouveaux messages.

''Hana ? Est-ce que ça va ?''

''Pourquoi tu réponds plus depuis hier ?''

Je reposai mon téléphone juste après les avoir lu en soupirant d'exaspération. Je me réinstallai confortablement dans mon sofa en remontant la couverture vers mon visage et fermai les yeux. Cette fois, je voulais absolument dormir et je ne voulais plus être dérangée. Malheureusement, et comme la plupart du temps, ma volonté n'avait pas été respectée. Cette fois c'est un appel que je recevait. Totalement à bout de nerfs, je pris machinalement mon cellulaire pour voir qui osait me couper une nouvelle fois dans ma rencontre avec le marchant de sable. C'est sans grande surprise que je lu le nom qui s'affichait sur mon écran. Kim Taehyung. J'aurais dû le renommer ''voisin très agaçant''. Je reposai mon téléphone sur la table en le mettant préalablement sur silencieux. Je soupirai une énième fois quand quelqu'un sonna à ma porte. Je ne bougeai pas, ne fit aucun bruit. Je n'avais aucune envie de voir qui que se soit. J'avais les nerfs à vif depuis qu'on m'avait extirpée de mon presque-sommeil.


« Hana? »


Je relevai la tête et découvris avec stupéfaction Taehyung, mon charmant et très chiant voisin. J'étais sous le choc, je n'arrivais pas à savoir comment il était entré.


« La porte.. elle était ouverte.» Répondit-il comme s'il avait lu dans mes pensées.


« Et c'est une raison pour entrer sans invitation chez les gens? »


J'avais été plus sèche que je ne le pensais. Son visage s'était refermé et il semblait mal à l'aise.


« Euh..non. Excuse moi. Je- j'ai pensé qu'il était arrivé quelque chose, tu répondais pas au téléphone et.. je t'ai pas vue de la semaine-enfin. Pardon. Je me vais si je te dérange. »


Il se redirigeait vers la porte d'un pas rapide.


« A-attends.»


Il s'arrêta la main sur la poignet, prêt à sortir. Il tourna la tête vers moi, les yeux ronds. Je regrettai déjà d'avoir fais ça, je ne comprenais même pas.


« Tu peux rester.. si tu veux. » J'avais dis d'une toute petite voix, à peine audible.


Un sourire rectangulaire se dessina lentement sur ses lèvres et ses yeux disparurent avec. Qu'est-ce qu'il était mignon quand même. Il m'aura fallut tout ce temps pour m'en rendre compte, mon état était vraiment désespéré.
Il verrouilla la port, pris une chaise sur son chemin et s'installa dessus, en face de moi, dos à ma fenêtre, à califourchon. Il enroula ses bras, les posa sur le dossier et plaça son menton sur ses avants-bras. Ses yeux rencontrèrent alors les miens. Il me fixait intensément. C'était à mon tour d'être mal à l'aise. Alors j'enfouis légèrement le bas de ma tête dans ma couverture.


Un silence agréable plana autour de nous durant tout cet après-midi là. Je me rappelai encore de la sensation qu'il me procurai par sa présence. On ne se parlait pas, mais pourtant on communiquait bel et bien. Nos yeux, nos regards faisaient office de langage. J'avais l'impression qu'il lisait en moi, qu'il entendait toutes mes pensées et qu'il me comprenait. Qu'il comprenait la peine que je ressentais et l'épreuve que je traversais à ce moment. Il avait ce don de mettre en confiance sans rien dire, de ressentir ce que la personne en face de lui éprouvait en regardant si profondément dans ses yeux, qu'il finissait par voir son âme. C'est ce qu'il avait fait avec moi. Il avait trouvé mon âme, mon subconscient. Il en avait la clé, et il savait déjà ce qu'il allait en faire.



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