Lui est tapi dans l'ombre, tremblant de peur.
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Le noir, la nuit. Aucune lumière à part celle provenant d'une sorte de bâton que je tiens dans les mains. La lune ne va pas tarder à arriver et cette seule pensée fait accélérer mon cœur et transpirer mon corps.
Il faut faire vite. La nuit vient juste de tomber.
Je ne sais pas où je me trouve. L'odeur de l'herbe, des pins, une fraiche brise qui me caresse la joue avec une douceur maternelle. Un parc ? J'aperçois des arbres qui s'étendent devant moi, ou du moins leur masse noire. Je me retourne et découvre la silhouette d'un château fait de tours, de remparts et de toitures pointues. Où suis-je ? Je ne sais pas, mais le corps que j'habite le sait, lui. Je vois simplement à travers ses yeux mais n'ait aucun contrôle sur mes mouvements. Pourtant, une image s'implante dans mon crâne, comme un souvenir, celui d'un vieux château majestueux en pierre grise, niché en haut d'une montagne, surplombant un grand lac. Mes mains sont prises de spasmes incontrôlables et je transpire tant que mes vêtements sont trempés. Je titube jusqu'à un gros arbre solitaire qui se tortille de manière étrange. Enfin, je trouve ça étrange mais pas lui. Une femme est à ses côtés. Elle fait un geste, l'arbre s'immobilise.
-Entre vite là-dedans avant que ça commence, dit-elle.
De son point de vue, la femme semble grande. Il est jeune.
Il se penche, se mets à quatre pattes. L'herbe fraiche se glisse entre ses doigts alors qu'il avance jusque sous les branches vers un trou creusé sous le tronc, bien dissimulé pour ceux qui n'en connaissent pas l'existence. Il arrive dans un tunnel. Sans même me retourner je sais que la femme n'est pas entrée. Elle l'a simplement escorté. Il avance lentement, la respiration lourde, le cœur battant fortement dans sa cage thoracique. Une trappe. Il la pousse et entre dans une pièce. Une odeur de renfermé me parvient, la poussière me chatouille les narines. La pièce semble être abandonnée depuis des décennies déjà. Les fenêtres sont condamnées par des planches de bois grossièrement clouées, la poussière s'est accumulée. Il magnifique lit à baldaquins trône dans un coin de la pièce, recouvert lui aussi de poussière. Son cœur bat plus fort encore, il a peur. Mais il y a autre chose. Il est parcouru d'un frisson puis de sueurs froides. Son esprit est concentré sur une seule chose : la pleine lune, là dehors. Menaçante. Quelque chose gronde au fond de lui dans ses entrailles. Quelque chose qui se réveille lentement et sournoisement. Les quelques rayons qui passent entre les planches tapent sur la peau de sa main et de son visage. Il les sent et cela le fait basculer. Ses jambes lâchent, son corps tremble sur le vieux parquet grinçant. Il se roule de douleur.
C'est insoutenable, insupportable. Il hurle tandis que son corps semble changer, se déformer. Je sens qu'il souffre, mais ne ressens pas sa peine.
La douleur continue encore de longues minutes rythmées de cris qui semblent durer une éternité puis, plus rien. À bout de souffle, il reste allongé sur le flan. Quelque chose a changé. Il ouvre les yeux. Sa vue semble plus perçante. Les couleurs ne sont pas les mêmes qu'avant, sa respiration est différente et son corps... Ses mains sont devenues des pattes recouvertes d'un pelage gris et dru. La chose s'est réveillée. Je ne suis plus dans le même garçon qu'avant, ils ont échangé de place. Lui est tapi dans l'ombre, tremblant de peur. Ça, c'est sauvage, bestial, violent. Ça a faim. Faim de chair et de sang.
Je me redresse dans mon lit, haletante. Un cauchemar. Oui, c'était juste un cauchemar. Encore. Mais le lieu n'est plus le même qu'avant. Le garçon n'est plus ligoté dans une petite pièce étroite. Il y a ce parc et ce château que je n'avais jamais vu avant mais que pourtant, lui semblait connaître. Je ne sais même pas comment c'est possible. J'entre dans ma salle de bain pour me passer de l'eau sur le visage. Le miroir au-dessus de l'évier me renvoie le reflet d'une petite fille de onze ans, au teint pâle, le regard à la fois perdu et effrayé, aux cernes marquées à cause du manque de sommeil et à la chevelure rousse en bataille. Je me penche, fait couler l'eau dans le creux de mes mains et m'asperge la face plusieurs fois. C'est frai, ça fait du bien. En me redressant, un coup d'œil à la fenêtre me permet de voir la pleine lune dominant le ciel dans toute sa splendeur. Blanche, ronde et effrayante.
Bonjour, bonjour !
Ceci était le premier chapitre de ma fanfiction (vous verrez plus tard de quel univers il s'agit ;D). Il était assez court, mais la longueur des chapitres va varier, ils pourront être assez courts comme assez longs.
N'hésitez pas à me donner vos impressions, me dire ce qui va et ce qui est moins bien (ça ne paraît pas évident comme ça, mais l'avis du lecteur est super important !).
Je poste d'une manière assez irrégulière (sorry, j'ai un emploi du temps de star *ironie, mais pas trop en fait*), mais je vais faire ce que je peux !
En tout cas j'espère que ce 1er chapitre vous plaît et que vous avez envie de connaître la suite, c'est un peu le but en même temps... x)Sur ce, je vous laisse,
Rdv au prochain chapitre, bizoux !PS : Ce tome est actuellement en réécriture donc si vous trouvez des incohérences entre certains chapitres, c'est normal ! Simplement que je n'ai pas fini de tout réécrire :) merci de votre compréhension !
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[En réécriture] Dans l'Ombre de la Pleine Lune - Tome 1
FanfictionOn dit que la nuit porte conseil car la nuit tous nos sens sont en éveil, notre instinct de chasseur refait surface comme une bête sauvage qui saute sur sa proie. Pour moi, la nuit a toujours été le terrain de jeu des chouettes, des hiboux, mais j'a...